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Voici l'histoire d'une femme qui a dit non. Au patriarcat, à la colonisation, à l'inégalité.
Militante, femme politique, c'est en tant qu'avocate que Gisèle Halimi a mené ses plus grandes batailles. En 1961, elle dénonce l'emploi de la torture en Algérie lors du procès de Djamila Boupacha. En 1972, elle pose la question de la liberté à disposer de son corps ; en 1978, elle fait le procès du viol à Aix-en-Provence ; et elle parvient en 2000 à faire triompher la loi sur la parité au terme d'un long combat.
Pour transformer ses luttes en victoires, Gisèle Halimi est devenue stratège. Elle a fait des tribunaux des tribunes, s'est adressée à l'opinion au-dessus de la tête des juges afin d'infléchir la loi.
L'histoire de Gisèle Halimi est celle d'une rebelle, d'une enfant qui n'a peut-être jamais guéri de ses humiliations et qui s'est dressée toute sa vie contre les inégalités. Désormais, son histoire est aussi la nôtre.
Gisèle Halimi fait partie de ces femmes auxquelles je voue respect et admiration pour les combats qu'elles ont menés, fidèles à leur conviction, ne se laissant pas abattre par les nombreux obstacles sur leur route, même si je ne partage pas toujours totalement leurs prises de position. Ces femmes pugnaces, volontaires, déterminées, qui ont fait évoluer la société et les lois en faveur des femmes.
J'avais lu "Une farouche liberté" co-écrit par Gisèle Halimi et Annick Cojean, une sorte de testament aux générations futures; ce roman graphique, où la narratrice est Gisèle, ne m'a pas vraiment appris de faits nouveaux mais offre un éclairage un peu différent du livre.
Jean-Yves Le Naour souligne, par exemple, la façon intelligente dont Gisèle Halimi a su se servir de l'opinion publique, lors de procès retentissants contre la torture, l'avortement, le viol pour faire bouger les lignes et faire évoluer la loi; elle a utilisé l'arme du lobbying auprès des décideurs politiques et a toujours voulu respecter le cadre légal pour faire avancer les causes qu'elle défendait, contrairement aux féministes radicales qui ne croyaient pas en l'action politique mais en la révolution, en la destruction de l'ordre établi; elle s'est trouvée, elle-même attaquée par ces femmes.
Gisèle Halimi n'a jamais douté de la justesse de ses combats même lorsqu'elle a été déçue ou lâchée par des hommes et des femmes en qui elle avait mis sa confiance : François Mitterrand, Simone de Beauvoir, le Parti Socialiste.... Elle a été portée par son désir inébranlable de justice et ce jusqu'à la fin de sa vie.
La palette de couleurs est réduite, avec des tons clairs, pastels comme du gris-bleu ou du jaune paille clair qui se font plus agressifs avec du rouge et du noir pour illustrer le bruit, la fureur, le sang, la lutte, la violence.
Une belle réussite tant graphiquement qu'historiquement.
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