" Tous les romans parlent d'adolescence ; mais les romans d'idées devraient en parler aussi ", remarque Judith Schlanger.
Dans les années de l'après-guerre, une jeune fille entre à la Sorbonne, lors d'un des grands moments de la philosophie française.
Elle en viendra à développer elle-même des idées et à écrire des livres.
Comprendre son propre parcours de pensée, voilà ce que tente l'auteur que la jeune fille est devenue. Dans les drames d'idées de l'adolescence, elle retrouve l'origine d'une vocation. Mais remontant plus haut encore dans le temps, elle découvre derrière tout ce qu'elle a écrit ses rêveries d'enfant juive ayant survécu à la guerre.
Dans leur diversité, tous les livres de Judith Schlanger travaillent les rapports entre pensée et langage.
" Nous pensons à travers des mots, à l'aide de mots, et peut-être aussi contre eux ", écrit-elle dès 1971, dans Les Métaphores de l'organisme, où s'inaugure un nouveau style d'étude des grandes figures langagières et de leur puissance historique. Ce qui semble faire obstacle à la pensée se révèle condition de sa fécondité : c'est le thème qu'elle retrouve face à l'accumulation culturelle " d'horrible amoncellement des livres ", selon le mot de Leibniz.
Pour suivre les aventures de la " pensée connaissante ", l'auteur a développé un style singulier, tout de passion contenue et d'abstraction sensible, qui est celui de cette autobiographie intellectuelle.
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