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Le dîner s'annonce parfait, l'hôtesse y a soigneusement veillé. Autour de la table danoise ornée de bougeoirs chinés aux puces, les convives ont le bon goût d'éviter tout sujet trop peu consensuel, préférant afficher leur soutien à la cause féministe ou à celle de l'environnement. Mais bientôt, les langues se délient et les personnages finissent par s'abandonner à leurs sens, entraînés par le crémant d'Alsace qui coule à flots. Le dîner dégénère en un banquet de plus en plus loufoque et débridé où les masques tombent, pour notre plus grand bonheur. À travers ce roman à la mise en scène habile, Teresa Präauer livre une satire aussi malicieuse que savoureuse d'un groupe de quadras bobos aux prises avec ses propres diktats.
Demain soir, vous devez diner avec des amis. Qu’ils soient proches ou non, de longue date ou très récents, il y a des sujets que l’on aborde systématiquement à table : la météo, les dernières vacances, les travaux de la maison qu’ils soient déjà effectués ou projetés, l’éducation des enfants…
Et puis, viennent sur la table des sujets plus politiques : l’écologie, le féminisme, les dernières élections. Tout démarre bien mais, au fur et à mesure, alcool aidant, les uns et les autres se retrouvent empêtrés dans leurs contradictions. Teresa Präuer imagine justement dans « Fines Bouches » un dîner qui dégénère et où les masques tombent… pour notre plus grand bonheur.
Cinq amis quadras bobos se réunissent pour un dîner dans un appartement cossu de Vienne. Des convives dont nous ne connaîtrons jamais les prénoms : il y a l’hôtesse et son partenaire qui accueillent un couple (l’épouse et l’époux) ainsi qu’un Suisse.
Les bouteilles de Crémant de Bourgogne sont vite bues et la quiche lorraine maison aussitôt dévorée, sur une table au design danois, tandis que des morceaux de jazz soft s’enchaînent en fond sonore. Si ce dîner commence début dans les meilleures conditions, dans le partage de valeurs de solidarité, d’écologie et de féminisme, la valse des plats et des verres s’accompagne de conversations de plus en plus décomplexées.
Bientôt, les langues se délient joyeusement pour contrer les injonctions habituelles autour des vêtements à porter, de la musique à écouter ou du vocabulaire à employer.
L’idée de base est plaisante : un huis-clos original à l’humour mordant qui se moque allègrement du politiquement correct en société, et des différents travers d’une société saturée de diktats, où un mot de travers peut tout faire basculer.
Apparemment, la romancière, Teresa Präuer, connaît bien ce petit monde de bobos dont elle égratigne cruellement la superficialité et cette recherche permanent d’être à la page. Les conversations tournent autour de l’environnement, de la gastronomie, de l’éducation des enfants.
Reste qu’au fil des pages, elle finit par dépeindre ses personnages avec une certaine méchanceté, traquant l’insincérité et l’hypocrisie mondaine mais sans jamais faire preuve de beaucoup d’humour, ce qui aurait rendu cette lecture davantage digeste.
Dans cette anatomie d’un repas, il faut également se farcir - si l’on ose dire - de récurrentes recettes de cuisine sophistiquées et prétentieuses en sus de descriptions psychologiques et sociologiques censées être malicieuses mais qui ne brillent ni par leur originalité ni par leur alacrité.
Un livre présomptueux qui à défaut de mettre l’eau à la bouche laissera le lecteur sur sa faim. Assez désagréable par son ton et son ironie permanente, le récit peine à divertir et finit même par ennuyer malgré un format resserré (250 pages) et un ton prétendument humoristique.
Teresa Präuer explore avec ce huis clos une société pleines de Diktats. Une satire social qui se déroule lors d'un dîner. Une anatomie d'un repas peu original, avec méchanceté, l'humour censé être mordante est surtout indigeste. Une situation mis régulièrement en scène mais cette fois beaucoup de maladresse et d'ennui, le ton ne passe pas non plus alors que sur d'autres écrivains j'apprécie le coté mordant, incisive et sans langue de bois.
Je ne recommande pas.
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