"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« On n'écrit plus ainsi de nos jours. Pourquoi s'en donnerait-on la peine du reste, puisque les anciens ont parfaitement fait le travail à l'origine ? ».
Comme nombre d'histoires, Entre les méandres commence dans une taverne. Une bagarre interrompt le repas et le thé de Chih. La rapidité, la grâce, le mouvement de la combattante, venue protéger la serveuse d'un rustre, pique la curiosité de Presque-Brillante.
L'oiseau à la mémoire infaillible et le bec bien pendu en est certain : elle pratique le style du singe du Sud. Cette école d'arts martiaux ne comptait, il y a vingt ans, plus que dix-huit adeptes. Et la moitié était centenaire. Qui peut bien être cette jeune prodige ?
Ils proposent à cette femme et sa soeur de voyager quelques jours ensemble. Rejoints par un couple connaissant la région comme leur poche, la troupe se met en route vers Quais-de-Bétoine. Aux confins de l'Empire, les méandres du fleuve Huan grouillent de bandits et de légendes, dont chaque voyageur a une version. Parfait pour l'archiviste, qui n'en perdra pas une miette.
Un post plus pour le plaisir de remettre en avant cette série de novelas que pour réussir à rédiger ce avis très argumenté.
On retrouve l’adelphe Chih, une personne non-binaire dont la tache est de récolter des histoires pour alimenter les archives de son ordre religieux. C’est court et chaque histoire peut presque se lire indépendamment. Ici le format court est assez frustrant non pas à la lecture mais pour rédiger un avis qui donne envie sans trop en dévoiler car les points les plus forts et remarquables arrivent vers la fin. Au détour d'un verre but dans une petite gargote, Shih est au coeur d’une attaque généralisée de lieu. Cet évènement permet la rencontre d’une personne intrigante. Elle a une technique de combat qu'on pensait oubliée. C’est un art qui a toujours été particulièrement rare et confidentiel. Ce mystère va forcément titiller notre archiviste qui décide de partager son chemin pour en découvrir un maximum d’informations. C’est rageant de s'arrêter à ce point de l’histoire car ça donne l’impression qu’on est sur un scénario plutôt classique alors que pas du tout. L’écriture et l’histoire sont magnifiques. Le texte est puissant, les lecteurices se laissent porter. On est mené en bateau de manière si fine et réussit qu’on n’a pas l’impression d’être sur un récit court.
Le récit mêle des aspects politiques et d’autres plus terre à terre du quotidien des personnes lambda. J’ai adoré cette façon de rapeller à quel point une même histoire selon le point de vue par lequel on la découvre ne va pas du tout être la même. C’est un excellent hommage au travail d'archiviste ou même d’historien… qui doit de trouver l'équilibre entre les différents points de vue pour raconter quelque chose qui soit le plus fidèle possible et qui montre absolument toutes les facettes d'un même problème. J’ai adoré les trois tomes déjà publiés et je pense que c’est ce tome là qui a ma préférence.
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