"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un mariage politique force In-yo, jeune femme de sang royal, à s'exiler au sud, dans l'empire Anh. Ses frères sont morts, ses armées et leurs mammouths de guerre vaincus de longue date restent reclus derrière leurs frontières.
Seule et humiliée, elle doit choisir ses alliés avec circonspection.
Lapin, une jeune servante vendue au palais par ses parents en réparation de l'absence de cinq paniers de pigments se prend d'amitié pour la nouvelle épouse esseulée de l'empereur et en voit son existence bouleversée.
Chih interroge la domestique au crépuscule de sa vie sur les divers objets peuplant sa maison. Leurs origines forment une histoire que les archives officielles ignorent et qui pourrait déstabiliser l'empire.
Tant récit de fantasy féministe que critique virulente de la monarchie, ce premier livre de Nghi Vo met en scène l'ascension d'In-yo, qui compte peu de ressources et encore moins d'amis. Fille du Nord exilée dans un éternel été magique, L'Impératrice du sel et de la fortune façonnera l'histoire selon sa volonté.
L’impératrice du sel et de la fortune est le genre de lecture coup de cœur et à peu près impossible à expliquer. Je vais quand même essayer même si pour ne rien faciliter c'est un texte tout court. Ce n’est pas évident d’arriver à ne pas trop en dire. Un Adelphe est sur le chemin vers une grande cérémonie. Elle s'arrête en pleine forêt auprès d'une femme qui a servi la fameuse impératrice du sel et de la fortune. Le hasard est trop tentant, il décide de s'arrêter et d'écouter l'histoire de celle-ci. Le but de son ordre étant d’apprendre et partager le maximum de savoir avec le maximum de personnes, c’est une évidence qu’il ne faut pas laisser passer cette occasion. Le destin de cette fameuse impératrice est amené de manière hyper poétique. C’est beau, c'est doux, c'est une bulle hors du temps que l’on suit via le prisme des relations entre ces deux personnages. Shih, notre Adèle est non binaire et la façon choisie pour le retranscrire dans le texte est d’une grande finesse et accessible. Je ne sais pas si c'est de cette façon que ça apparait dans la version originale ou si c'est un choix de traduction mais dans tous les cas ça fait moche et participe à la poésie du récit. Plutôt que d'utiliser un néopronom comme iel, l’alternance des pronoms se marie hyper bien avec l'ambiance hors du temps et décalé de cette novella. J’ai hâte de lire les tomes suivants.
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