Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Un post plus pour le plaisir de remettre en avant cette série de novelas que pour réussir à rédiger ce avis très argumenté.
On retrouve l’adelphe Chih, une personne non-binaire dont la tache est de récolter des histoires pour alimenter les archives de son ordre religieux. C’est court et chaque histoire peut presque se lire indépendamment. Ici le format court est assez frustrant non pas à la lecture mais pour rédiger un avis qui donne envie sans trop en dévoiler car les points les plus forts et remarquables arrivent vers la fin. Au détour d'un verre but dans une petite gargote, Shih est au coeur d’une attaque généralisée de lieu. Cet évènement permet la rencontre d’une personne intrigante. Elle a une technique de combat qu'on pensait oubliée. C’est un art qui a toujours été particulièrement rare et confidentiel. Ce mystère va forcément titiller notre archiviste qui décide de partager son chemin pour en découvrir un maximum d’informations. C’est rageant de s'arrêter à ce point de l’histoire car ça donne l’impression qu’on est sur un scénario plutôt classique alors que pas du tout. L’écriture et l’histoire sont magnifiques. Le texte est puissant, les lecteurices se laissent porter. On est mené en bateau de manière si fine et réussit qu’on n’a pas l’impression d’être sur un récit court.
Le récit mêle des aspects politiques et d’autres plus terre à terre du quotidien des personnes lambda. J’ai adoré cette façon de rapeller à quel point une même histoire selon le point de vue par lequel on la découvre ne va pas du tout être la même. C’est un excellent hommage au travail d'archiviste ou même d’historien… qui doit de trouver l'équilibre entre les différents points de vue pour raconter quelque chose qui soit le plus fidèle possible et qui montre absolument toutes les facettes d'un même problème. J’ai adoré les trois tomes déjà publiés et je pense que c’est ce tome là qui a ma préférence.
Un second court roman dans l’univers des collines-chantantes. L’histoire tout comme la plume/traduction sont magnifique. On retrouve l’Adolphe Chih qui au détour d’un voyage fait une rencontre particulièrement risquée. Aux prises avec des tigresses, sa survie va rappeler celle de Shérazade dans les 1001 nuits. Chih raconte sa version d’un mythe fondateur commun à leurs deux peuples. Bien évidemment qui dit une histoire commune à deux peuples ennemis dit une version différente. J’ai adoré suivre cette histoire où il faut composer avec les différents points de vue ce qui permet finalement de se rapprocher de la réalité ou plutôt accepter qu’il y ait plusieurs réalités. Le mythe raconté est très beau et les interruptions des tigresses permettent de casser le rythme tout en rappelant régulièrement qu’une histoire suit un angle différent selon l’origine du narrateur et son rapport avec les protagonistes de l’histoire.
L’impératrice du sel et de la fortune est le genre de lecture coup de cœur et à peu près impossible à expliquer. Je vais quand même essayer même si pour ne rien faciliter c'est un texte tout court. Ce n’est pas évident d’arriver à ne pas trop en dire. Un Adelphe est sur le chemin vers une grande cérémonie. Elle s'arrête en pleine forêt auprès d'une femme qui a servi la fameuse impératrice du sel et de la fortune. Le hasard est trop tentant, il décide de s'arrêter et d'écouter l'histoire de celle-ci. Le but de son ordre étant d’apprendre et partager le maximum de savoir avec le maximum de personnes, c’est une évidence qu’il ne faut pas laisser passer cette occasion. Le destin de cette fameuse impératrice est amené de manière hyper poétique. C’est beau, c'est doux, c'est une bulle hors du temps que l’on suit via le prisme des relations entre ces deux personnages. Shih, notre Adèle est non binaire et la façon choisie pour le retranscrire dans le texte est d’une grande finesse et accessible. Je ne sais pas si c'est de cette façon que ça apparait dans la version originale ou si c'est un choix de traduction mais dans tous les cas ça fait moche et participe à la poésie du récit. Plutôt que d'utiliser un néopronom comme iel, l’alternance des pronoms se marie hyper bien avec l'ambiance hors du temps et décalé de cette novella. J’ai hâte de lire les tomes suivants.
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