« Je me trouve assise dans le fauteuil fétiche de mon mari, oisive, dans une jolie maison de Bourgogne. Je me trouve là par la volonté de Jean-Charles. Il affirme pour me rassurer que c'est sa dernière décision. » Combien de fois Marie-Charlotte a-t-elle été tentée de s'asseoir dans les fauteuils de ses patrons ? Après soixante-douze mille heures de travail chez différents médecins renommés, dans des cabinets des beaux quartiers, secrétaire modèle, très soumise et compétente, elle se retrouve à soixante ans, retraitée, célibataire et désoe?uvrée. Elle a écrit des milliers de lettres, d'observations médicales et de textes de conférences avec beaucoup d'application et de soumission. Elle a écouté des heures et des heures dans les salles d'attente de ses patrons les confidences des patients, surtout celles souvent déchirantes de femmes bien plus éprouvées qu'elle par la vie. Pour se désennuyer, elle se parle à elle-même et nous livre l'histoire d'Élodie, personnage de son invention. C'est l'une ou l'autre des épouses de ses patrons. Une femme plus gâtée qu'elle mais beaucoup plus malmenée, bien plus victime qu'elle-même, de son passé et de sa docilité. Rien n'est vrai et tout est vrai, surtout la lettre intégrale d'un fils de notaire, que Charlotte a insérée dans les pages que Claude Forzy propose à votre lecture.
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