Voir son image dans le miroir et ressentir « l'étrangeté » d'un moi qui est ailleurs. Autre espace ? Autre temps ? Autre réalité ?
Le quotidien rassure, comme la surface épaisse d'un lac gelé, sur lequel le patinage est permis. Un brouillard recouvre le bord que l'on a quitté, celui que l'on doit atteindre se fond dans un nuage.
Seule la traversée importe avec les fi gures que l'on dessine sur la glace. Quand parfois elle se fi ssure, une brèche dans le réel apparaît, et les certitudes chavirent.
Théo ne s'interroge plus : il marche vers un mystérieux rendez-vous qui doit le combler (Dormir, rêver peut-être.). Sarah « invente » un Jérôme absent (Bon anniversaire Sarah !). Jacynthe s'envole pour Vérone, les doigts refermés sur un chiffon à poussière (Parfum de fl eur). Un baiser monstrueux aspire Amélie vers les profondeurs du Puy (Au fond du Puy). Parfois, la fêlure n'est pas nécessaire.
L'Autre, au détour d'une phrase, se transforme : le regard d'Hector sur Monsieur Marcel ne sera plus jamais le même (Contes à rendre).
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