"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Sur l'île d'Anjouan, Dérangé est un humble docker. Avec son chariot rafistolé et ses vêtements rapiécés, il essaie modestement chaque jour de trouver assez de travail pour se nourrir. Mais un matin, alors qu'il s'est mis à la recherche d'un nouveau client, Dérangé croise le chemin d' une femme si éblouissante qu'elle « ravage tout sur son passage ». Engagé par cette femme dans un défi insensé qui l'oppose au Pipipi (trio maléfique des trois dockers Pirate, Pistolet et Pitié), le pauvre homme va voir son existence totalement chamboulée.
Avec ce troisième roman, Ali Zamir confirme la place très originale qu'il occupe dans la littérature francophone, son don pour les récits incongrus et l'usage de mots rares. Dans Dérangé que je suis, la vitalité de sa langue se met au service de l'histoire tragi-comique d'un pauvre docker. Le mélange survitaminé des genres (on passe en un clin d'oeil du drame à la farce) et la puissance ininterrompue des scènes font de ce roman-film virevoltant un bonheur de lecture. Dérangé que je suis, c'est tout à la fois la folie du Surmâle d'Alfred Jarry ou de Wacky Races, la tendresse du Voleur de Bicyclette et la conviction d'avoir trouvé un nouveau Pagnol sur une île de l'océan Indien.
Belle découverte , au debut pas évident de rentrer dans m histoire, ensuite on se laisse emmener par la vie du héros,on se dit qu il y a malheureusement une part de vérité dans tout cela.
Dérangé est un jeune docker qui, chaque matin, espère pouvoir participer au déchargement des bateaux et monnayer l'utilisation de son chariot et de ses bras.
Mais la concurrence est rude, et les autres dockers parfois bien plus malins que lui ...
Un matin la chance lui sourit quand une femme resplendissante le choisit lui, et aucun autre pour convoyer ses biens.
Dans une succession de chapitres, qui montrent divers aspects de la vie de Dérangé, comme son difficile voisinage entre cris et déjections des volatiles de la basse-cour sur son linge fraîchement lavé, mais aussi la courses de chariots dans les rues de la ville, digne de Ben-Hur, mais aussi sa résistance aux avances de cette belle femme et les malheurs subséquents ...
Car il ne fait pas bon dire non quand la vérité est si facilement détournée et les rôles inversés ...
Un court roman, à la très riche langue poétique et inventive qui roule sous la langue, et donne envie de lire à haute voix ...
Un roman aux personnages bien décrits, tant les roublards que les naïfs avec une narration efficace qui se plait aux retournements de situations.
Un roman qui enveloppe et entraîne dans la poussière de ce pays lointain, dans les odeurs fortes du port et des maisons bringuebalantes où se côtoient humains et animaux ...
Prix du roman France Télévisions 2019, ce livre est un petit ovni littéraire qui apporte une touche d'originalité dans le paysage littéraire. Un titre singulier en référence au surnom que les autres dockers donne à ce personnage singulier dont la différence saute aux yeux et émeut parfois.
Ali Zamir propose une écriture dynamique maniant la langue française avec brio et faisant ressusciter des placards des vieux mots oubliés. Le lecteur se pique de curiosité à en chercher le sens sans que cela n'entrave sa lecture.
L'histoire est aussi celle de la candeur et de la naïveté, de la difficulté à se défendre parfois dans un monde injuste. Derrière un ton léger ce livre développe une grande dramaturgie qui apporte son lot d'émotions.
A conseiller pour les lecteurs qui ont envie de lire quelque chose d'original, de différent, un peu moins pour ceux qui aiment une narration davantage structurée.
https://wordpress.com/post/dubonheurdelire.wordpress.com/3873
Sixième lecture dans le cadre du prix des lecteurs privat 2020, ce roman est des plus atypiques !
Voici la présentation de l’éditeur : - édition le Tripode
« Sur l'île d'Anjouan, Dérangé est un humble docker. Avec son chariot rafistolé et ses vêtements rapiécés, il essaie modestement chaque jour de trouver assez de travail pour se nourrir. Mais un matin, alors qu'il s'est mis à la recherche d'un nouveau client, Dérangé croise le chemin d' une femme si éblouissante qu'elle « ravage tout sur son passage ». Engagé par cette femme dans un défi insensé qui l'oppose au Pipipi (trio maléfique des trois dockers Pirate, Pistolet et Pitié), le pauvre homme va voir son existence totalement chamboulée. »
Tout d’abord, il est rare que je lise un roman avec un dictionnaire à portée de main mais Ali Zamir est un petit malin de l’écriture qui s’amuse à employer des mots dont j’ignorais pour certains l’existence et pour les autres le sens ! Cependant ce lexique surprenant n’est pas l’étalage d’une érudition gênante bien au contraire il colle parfaitement avec le personnage atypique de Dérangé et surtout il ne nuit pas à la lecture de ce roman, bien au contraire !
Ensuite, j’ai trouvé l’histoire de ce Dérangé intéressante car dans un univers nouveau pour moi, celui des dockers, on découvre une nouvelle figure du bouc émissaire et du fou. Dérangé est en effet celui que l’on raille pour se sentir supérieur mais ce personnage qui semble différent et seul est sûrement le plus lucide sur le monde qui l’entoure.
En résumé : un roman atypique, une fable, une écriture toute en poésie et création.
Dérangé est un pauvre diable : il fait partie de la nuée de misérables dockers, qui, chaque jour, guettent l’arrivée des bateaux dans ce port des Comores, et se disputent les clients dont ils vont charroyer la marchandise ou les bagages en échange de quelque monnaie. Lorsque s’ouvre cette histoire, Dérangé gît dans un lieu obscur, où il est enfermé, ligoté et ensanglanté. Que lui est-il donc arrivé ?
D’emblée, le récit nous embarque dans une atmosphère remuante et colorée : en quelques mots, exactement comme en deux coups de crayon, se dessinent des personnages plus vrais que nature, saisis sur le vif avec un réalisme et une puissance d’évocation saisissants. Il n’est pas une ligne qui ne crée l’impression de voir et d’entendre, comme si on y était vraiment.
Pauvre Dérangé ! Alors qu’il nous relate ses aventures tragi-comiques dont on se demande jusqu’à la fin comment elles ont pu se refermer en un piège si cruel, nous sommes emportés par une verve pittoresque et chatoyante, où se déploie le plaisir des mots le plus pur. Car Ali Zamir use des mots rares comme il enfilerait des perles, ciselant un texte truculent et poétique, où chaque terme inattendu mais si bien choisi vous arrache un sourire.
Ce petit livre si bref est un condensé de plaisir qui change de tout ce que vous avez lu jusqu’ici : précipitez-vous sur cette histoire injuste et féroce mais si réjouissante, à l’atmosphère prenante et aux personnages criants de vérité, mais surtout, à la langue si magique.
"Dans ma chienne de vie,j'ai toujours dérangé ceux qui dérangent les vies rangées."
Le narrateur raconte :au début de ce quasi conte oral,il se trouve blessé,ligoté,sur le port où d'habitude,il travaille.On le retrouve à la fin dans ce même conteneur...Le corps de ce conte presque philosophique raconte comment il en est arrivé là:course avec d'autres dockers ,querelle avec son voisin volé,rencontre avec une femme aux appétits gourmands.Mais ce livre vaut surtout pour sa langue désuète,quasi poètique."odeur thalassique...me solaciait..."à déguster si vous aimez cette atmosphère particulière et le travail méticuleux sur la langue de l'auteur.
Histoire un peu folle de dockers sur une île de l'océan indien. Albert Cohen et Marcel Pagnol planent au-dessus de cette fable à la fois amusante et d'une belle poésie.
Dérangé, c'est ainsi que les dockers du port de Mutsamudu, sur l'île d'Anjouan le surnomme. Dérangé est reconnaissable entre tous grâce a ses tee-shirt qu'il porte avec le jours de la semaine dessus. La concurrence est rude entre les différents dockers sur le port, surtout a cause d'un trio qui monopolisent le "commerce" : les PiPiPi (Pirate, Pitié et Pistolet).
Les gens se moquent de Dérangé, celui ci est imperméable au qu'en dira t-on ! Mais, un beau jour, une femme croise son chemin, une femme charmante, éblouissante, qui lui propose du travail et beaucoup plus... Dérangé entre dans un tourbillon d'aventures : un travail énorme a fournir, un pacte a passer avec les PiPiPi, une course incroyable dans une ville peuplée, et une femme mangeuse d'homme qui le mènera a sa perte.
Récits incongrus, conte merveilleux, fable moralisatrice, chacun peut le lire comme il le voudra. Tous les ingrédients sont là : les gentils, les méchants, une femme telle une princesse des milles et une nuits et un héros. Un roman pleins de vitamines, d'actions, d'aventures rocambolesques.
Ali Zamir a une style très original, une finesse a travers les mots, une cruauté décrite avec humour, une plume pleine de puissance avec des mots rares et précieux. Ce roman plaira aux amoureux de la langue française grâce a un vocabulaire riche et oublié de notre époque.
Un roman qui fait voyager du a une histoire de rivalité et de séduction, raconté avec sensibilité aux notes poétiques dissimulé entre satire sociale et mythe.
Ali Zamir est un magicien des mots et c'est incroyablement beau !
Roman sélectionné et lu en tant que membre du jury du prix roman France Télévisions 2019.
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Beau commentaire, j aimerai écrire des commentaires comme le votre