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Les anges gardiens n'existent pas qu'en rêve, le saviez-vous ? Lorsque Julie plonge dans le sommeil, son monde bascule. L'adolescente se retrouve dans la forêt de l'île japonaise d'Hokkaido, reliée physiquement à un petit garçon de sept ans. Abandonné par ses parents, il erre seul, terrifié, et risque de mourir de froid, de soif et de faim. Quel est le lien entre Julie et l'enfant perdu ? A partir de 14 ans.
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Encore un roman dont il est difficile de sortir, complètement, indemne… Un bon livre, par définition. Un roman qui vous tient en alerte tout en vous kidnappant dans son univers fantastique. Un livre qui, une fois la dernière page tournée, reste ouvert dans votre esprit et continue de vous parler avec cette musique si particulière et envoûtante. Oui, j’ai aimé !
Dès les premières lignes, le lecteur est happé, pris à témoin. Une tension forte s’installe en quelques mots et nous plonge au coeur d’une angoisse palpable, un cauchemar qui paraît très réel. Les exergues de Poe et Stephen King nous avaient prévenus pourtant… Et d’un coup, tous les éléments pour créer l’état d’urgence sont là : cri de douleur, peur, terreur, impuissance, appel au secours.
Un samedi matin, Julie se réveille en hurlant de son rêve, un rêve étrange et déchirant. Elle est un petit garçon japonais perdu dans la forêt d’Hokkaido, volontairement et totalement abandonné. Mais est-ce vraiment un rêve ?
"J’ai poussé un long cri,
très long,
un cri terrible qui n’en finissait plus de jaillir de ma gorge,
de monter de mon ventre,
de naître de ma peur,
un cri qui charriait la douleur (…)"
Durant tout le week-end, Julie est appelée par son rêve. Secrètement et de façon entièrement naturelle pour elle, elle est liée à ce petit poucet japonais dans cette forêt effrayante, malgré les milliers de kilomètres qui les séparent. Elle est lui. Ils sont lui. Inséparables. Le sommeil est l’unique passerelle qui lui permet de le rejoindre, intérieurement. L’urgence est vitale, Julie sent qu’elle doit, qu’elle peut sauver cet enfant. Et son combat commence, entre réalité et imaginaire, lui puisant toute son énergie, bientôt au péril de sa propre vie. Dans une disparition, chaque minute compte…
"Pourquoi je suis reliée à lui, j’aurai le temps d’y penser plus tard, il y a urgence. Si je ne fais rien il va mourir."
Outre la qualité de l’intrigue et le suspens d’une épaisseur incroyable, Eric Pessan nous offre un récit d’une grande force au style épuré, au ton juste, d’une efficacité redoutable. Pas de formules gratuites, une narration haletante, aux phrases courtes et fluides. La frontière entre la littérature de jeunesse et de vieillesse vient d’éclater encore une fois… A-t-elle jamais existé ?
Les descriptions des lieux, de cette nature sauvage et inquiétante, des émotions contradictoires de cette héroïne malgré elle nous plonge dans un malaise permanent. Chaque page transpire la moiteur de cette forêt étouffante, chaque page palpite au rythme des respirations des deux enfants en fusion. Refermer le livre et risquer que le coeur des personnages s’arrête ? Impossible. Il faut tenir. Survivre avec eux.
"Le silence de la forêt est un vacarme feutré, tendu, qui naît de la joie des aigles autant que de la mastication des chenilles, du balancement des feuilles, comme de la brusque détente d’un prédateur vers la gorge d’une proie."
On entre très vite dans la peau de la narratrice, Julie, 15 ans, écartelée entre son quotidien d’ado et ce monde nocturne parallèle où elle doit accomplir une mission. Le mystère de la situation, fantastique tout d’abord, se raccroche régulièrement à des détails de la réalité, évitant de perdre le lecteur dans une totale fiction imaginaire. Tout est finesse de suggestion et poésie latente. À cela s’ajoute également un jeu graphique sur la composition du texte qui imprime au récit un rythme tout particulier, la pulsation d’une respiration, un rythme cardiaque qui tantôt s’emballe, tantôt ralentit, toujours dangereusement.
"Les événements me prennent sur leur dos et galopent où bon leur semble. (…)
Peut-on mourir en vrai si on meurt dans ses rêves ?"
Enfin, le tour de force narratif réside dans ce jeu sur le « Je » et le « Nous ». Lorsque Julie devient le garçon, dans ce rêve qui parait une réalité dans un autre espace-temps, le narrateur passe du Je au Nous, naturellement, organiquement. Un « Nous », véritable sésame qui permet de naviguer d’une rive à l’autre, du monde de Julie à celui du jeune garçon, entre rêve et cauchemar, entre comas et subconscient. Comment peut-on se mettre à la place d’autrui ? questionne l’auteur, à l’heure où résonne froidement la peur de l’autre.
"Je passe nos mains sur notre visage."
Une histoire d’abandon, cruelle et traumatisante.
Dernier clin d’oeil à l’univers un peu surnaturel émanant de cette forêt touffue des alentours de Hokkaido, la couverture du livre m’a tout d’abord fait penser à une toile moderne, une griffure verte et noire, presque animale… Et puis d’un coup, en penchant la tête vers la droite, la forêt et ses ombres inquiétantes me sont apparues, de la même manière qu’elles ont dû très semblablement apparaître à cet enfant allongé au sol, la tête posée sur la mousse. Cet enfant véritablement abandonné par ses parents, au Japon, pensant juste le punir quelques minutes et qui a disparu. Fait divers terrifiant réinterprété avec talent par un maître de l’intrigue, un alchimiste subtil des mots.
Je vais m’empresser d’aller dévorer ses autres ouvrages…
Merci a lecteurs.com pour m'avoir permis de recevoir et chroniquez ce livre.
J'ai mis un peu de temps avant de le lire et je suis contente de m'être lancer dedans. Julie ma fait un peu de peine, vivre deux vie a la fois n'est pas toujours de tous repos surtout quand on a 15ans.
J'aime le japon et les quelque référence m'ont plutôt fait plaisir.
Je conseil ce livre qui est rapide, plaisant et qui a une histoire qui se tiens.
Plus le temps passe, plus je me rends compte que c’est parfois très risqué de lire plusieurs ouvrages d’un auteur. Je m’explique, car vous ne comprenez probablement pas où je veux en venir. Il y a quelques mois, j’ai lu Aussi loin que possible d’Eric Pessan, que j’avais finalement bien apprécié en dépit des préjugés que j’entretenais à son égard. C’est donc assez confiante que je me suis lancée dans La forêt de Hokkaido, dont le résumé me semblait particulièrement prometteur et annonçait une petite touche de surnaturelle. Finalement, bien que l’idée de départ m’ait charmée, ce livre n’a pas réussi à me convaincre, et je ressors de cette lecture assez déçue …
Julie est une adolescente comme les autres … ou presque. Depuis toujours, elle retrouve instinctivement les objets perdus et ressent au plus profond d’elle-même les émotions de ceux qui l’entourent. Mais cela ne l’intrigue et ne l’inquiète pas plus que cela, et elle s’accommode finalement assez facilement de ces petites particularités psychiques. Jusqu’au jour où tout dégénère. En rêve, elle se retrouve aux côtés d’un petit garçon japonais, perdu dans la forêt, visiblement abandonné par ses parents. Il ne lui faut pas longtemps pour comprendre que ce rêve n’en est pas un, et que ce petit garçon est celui dont la disparition fait la une des journaux japonais. Comment aider cet enfant ? Comment s’est-elle retrouvée connectée à lui ?
C’est en réfléchissant à ce résumé que je me suis rendue compte de ce qui est à mes yeux le plus gros point négatif de ce livre : il ne se passe finalement pas grand-chose. Julie tombe malade, et lorsqu’elle tombe dans ce sommeil fiévreux, elle se retrouve dans le corps de ce petit garçon japonais que ses parents ont déposé en forêt pour lui faire peur et calmer son sale caractère. L’état de Julie se dégrade en même temps que s’affaiblit cet enfant du bout du monde, elle finit à l’hôpital tandis que des militaires retrouvent par hasard le petit garçon réfugié dans une base abandonnée. Point. Aucune vraie intrigue, aucun véritable rebondissement. Finalement, le lien télépathique entre Julie et ce petit garçon dont je ne sais même pas le nom n’a servi à rien. Il était là, mais n’a pas été exploité. Et c’est dommage. Je suis restée sur ma faim, je m’attendais à quelque chose d’un minimum épique et angoissant, je me retrouve avec un récit plat, creux, vide. Je suis d’autant plus déçue que, la dernière fois, Eric Pessan avait su me surprendre très agréablement avec un roman dont le résumé ne m’inspirait rien : je pensais qu’avec un résumé qui me branchait, il allait réussir à me transporter jusqu’au coup de cœur, et c’est au contraire une déception monumentale que m’a apporté ce livre …
En effet, malgré l’irruption inattendue de quelques thématiques franchement intéressantes (l’immigration, le gros problème des haters sur internet qui se permettent de critiquer et insulter tout le monde sous prétexte qu’ils sont cachés derrière un pseudo, oubliant que derrière chaque écran se trouve une vraie personne avec sa sensibilité et ses émotions …), rien n’est venue contrebalancer ce gros point noir. Bien au contraire. Je ne me suis attachée ni à Julie ni au petit garçon sans nom, ni aux autres personnages (j’éprouve un peu de sympathie mêlée de curiosité pour Ghirmay, mais sans plus) … Pour la simple et bonne raison qu’ils sont eux aussi vidés de toute substance : ils sont un prénom, un rôle, ils sont là mais sans plus. Ils ne seraient pas là que cela ne changerait finalement pas grand-chose : à quoi sert Elliott, à part être désigné comme le meilleur ami de Julie ? Même les personnages qui auraient quelque chose à apporter - je pense à Ghirmay et ses deux amis, trois jeunes migrants accueillis temporairement par les parents de Julie - ne sont présentés que superficiellement, alimentant la curiosité du lecteur pour la laisser finalement assouvie … C’est triste de voir autant d’excellentes idées être si peu exploitées !
En bref, je pense que vous l’aurez compris : ce livre m’a vraiment déçue. Et cela d’autant plus que j’en attendais beaucoup, parce que j’avais apprécié un autre livre du même auteur et que j’imaginais qu’il allait en être de même ici. Malgré une plume fluide et originale, Eric Pessan n’a pas réussi à me convaincre cette fois-ci, et je dois bien admettre ne plus être si certaine de vouloir découvrir l’intégralité de sa bibliographie comme je le comptais auparavant. Bien que tout ne soit pas mauvais dans cet ouvrage, qui aborde des thématiques actuelles et cruelles (l’immigration, la maltraitance …) tout en évoquant des valeurs importantes (l’altruisme, mais aussi l’empathie, l’ouverture d’esprit, la tolérance …), je n’ai pas réussi à me plonger dans cette histoire qui n’en est pas une, à m’attacher à ces personnages sans consistance … Les fondations de ce livre sont bonnes, l’idée de départ est intéressante, mais le reste ne suit pas, et on se retrouve avec une construction avortée, un roman qui laisse le lecteur sur sa faim …
Je remercie les lecteurs.com qui m'a permis de découvrir ce livre jeunesse dans le cadre de l’événement "Explo book".
Énorme coup de cœur pour « Dans la forêt d'Hokkaïdo » d’Éric Pessan.
Je ne connaissais pas l'auteur avant la lecture de ce roman jeunesse et ce fut une très belle découverte.
J'ai aimé l'univers onirique dans lequel Éric Pessan nous plonge, qui nous fait forcement penser à « Alice au pays des merveilles ». Entre rêve et réalité, nous suivons, Julie dans la forêt d'Hokkaïdo.
Les descriptions de la nature sont très développées et permettent aux lecteurs de s'immerger totalement dans ce récit, de ressentir la peur, le froid, la faim.
C'est un roman qui aborde divers thèmes de façon très subtile notamment la situation très difficile des personnes réfugiées, l'abandon, l'amitié, les relations familiales et les non-dits.
J'ai regretté que ce roman soit très court car j'aurais voulu continuer cette lecture.
Le seul petit bémol est pour moi la fin du livre. L'auteur fait le choix d'insister sur les dons de télékinésie de la protagoniste (Julie arrive à faire bouger son crayon sans y toucher). Je trouve que cela n'était pas nécessaire et enlève de la crédibilité au reste de l'histoire, je n'ai pas été convaincue par ces quelques lignes.
Mise à part ce petit passage, c'est un très beau roman à découvrir que je recommande fortement.
Belle surprise que ce petit roman émotion et imaginaire et réalité se mêlent bien!
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