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Par un froid matin de janvier 1895, on dégrade un traître à l'École Militaire. Partout, des cris : « À mort le Juif ! » Sur le visage d'Alfred Dreyfus, accusé d'espionnage et à qui l'honneur vient d'être enlevé, rien ne se lit. Pour chacun ici présent, l'affaire est close.
Mais pour Georges Picquart, elle ne fait que commencer. Promu à la tête de la section de statistique, celle-là même qui confondit Dreyfus, le colonel met au jour faille sur faille dans le dossier. Sa conviction d'homme d'honneur ? Un innocent croupit sur l'Île du diable. Contre les préjugés, contre l'Armée, contre un pays tout entier, Picquart s'entête dès lors à faire surgir l'indicible vérité...
Dans un premier temps, je tiens à remercier les éditions Plon pour ce nouveau Partenariat.
À l’occasion de la sortie en salle de J’accuse de Roman Polanski le 13 novembre 2019, les éditions Plon réédite D. de Robert Harris.
Honte à moi, je ne connaissais pas Robert Harris mais par contre, je connaissais déjà bien l’affaire Dreyfus pour l’avoir étudié en cours et également pour avoir lu un nombre incalculable de fois J’accuse d’Emile Zola publié le 13 janvier 1898 en première page du quotidien l’Aurore, lettre ouverte au Président de la République de l’époque Monsieur Félix Faure. Texte qui accusait le gouvernement français d’antisémitisme dans l’Affaire Dreyfus. Et si l’envie vous prend de vouloir découvrir cette magnifique lettre ouverte qui fait aujourd’hui histoire, vous pouvez retrouver l’article ici.
L’auteur britannique Robert Harris réussit le coup de maître de s’approprier la Grande Histoire de France et surtout l’un des plus grands scandales politiques et judiciaires de la fin XIXe, qui marquera en profondeur la société française. Et nous propose un thriller incroyablement bien documenté, tout comme à la lecture de Au revoir là haut de Pierre Lemaitre, j’ai eu totalement l’impression de me plonger dans cette France de la fin du XIXe, un côté époque victorienne à la française, je fut également étonné de a precision dans l’exactitude de la géographie parisienne et également la connaissance de la part de l’auteur sur l’Affaire Dreyfus que popularisera Emile Zola.
Bien que le roman de Robert Harris soit un pavé de plus de 500 pages, on se laisse entraîner dans sa lecture tel un véritable page turner. Il faut également féliciter l’auteur qui réussit à construire une véritable histoire policière sans pour autant dénaturer les faits historiques.
Comme vous l’aurez compris, j’ai particulièrement aimé ce roman. Que je vous invite à découvrir sans plus attendre. Et si vous malgré la qualité du roman, vous avez peur de vous lancer dans la lecture de D. de Robert Harris, vous aurez toujours la possibilité de voir le film de Roman Polanski qui sortira en salle le 13 novembre.
Le roman historique de Robert Harris a eu deux titres, il s’est d’abord appelé « D. », puis « J’accuse » pour surfer sur le succès de son adaptation. Je préfère « D. », plus pertinent, plus énigmatique et presque plus poétique. En 600 pages, Robert Harris réussi un pari fou : rendre attractive, compréhensible, et même passionnante une sombre affaire de plus d’un siècle (dont on connait le dénouement de surcroit), nébuleuse et (sur le papier) peu engageante, celle de l’Affaire Dreyfus. La bonne idée, c’est l’angle : raconter l’histoire à la première personne au travers du Colonel Picquart, sans doute le premier Dreyfusard de l’Histoire. Georges Picquart, militaire jusqu’au bout des doigts, antisémite bon teint, qui a même participé de façon indirecte au procès (miliaire et presque fantoche) de Dreyfus et donc à sa condamnation, prend de mauvaise grâce le commandement du service dit de « statistique » de l’Armée, en réalité le contre-espionnage et le renseignement. Le roman commence alors que Dreyfus est déjà exilé, sa condamnation est raconté au travers que quelques flash back. Nous sommes à la fin du XIXème siècle, la paranoïa et la haine contre l’Allemagne va amener l’Armée Française à des extrémités assez inimaginables aujourd’hui, dans une démocratie. Dans le cadre de son travail, Picquart débusque un espion à la solde des Allemands, un type minable qui vends des secrets de seconde zone, et en enquêtant, découvre que c’est ce dernier, le dénommé Esterhazy, qui est le véritable espion de l’Affaire Dreyfus, ce qui implique l’innocence de Dreyfus. Pour l’Etat-major, se déjuger est impossible, surtout que Dreyfus est le coupable parfait : il est alsacien (une partie de sa famille à choisi l’Allemagne après 1870), il est riche et ne s’en cache pas et surtout, il est juif. C’était le coupable idéal, il FALLAIT que ce soit lui, même au prix de dédouaner un véritable traitre et même, le comble, de le protéger ! Dans un style agréable et facile à lire, Robert Harris suit le combat du courageux Picquart, qui semble bien seul, pour faire rejuger Dreyfus, non par amitié, non par grandeur d’âme mais pour la seule et unique raison qu’il est innocent. Il paiera le prix fort : menace de mort, dégradation, prison, renvoi à la vie civile sans jamais céder à la facilité de laisser tomber. En face, l’Etat-major et ses petites mains serviles (le Colonel Henri, adjoint au service statistique, personnage assez fascinant du point de vue psychologique) sombre dans la spirale infernale du déni, allant jusqu’à menacer un jury populaire dans un procès civil, multipliant les faux témoignages, les faux en écritures, tout ça sans jamais oublier les sous entendus antisémites d’une époque qui l’est profondément. C’est édifiant en plus d’être clair et passionnant. Je n’avais pas lu Robert Harris depuis « Fatherland » et « Pompeï » (ce dernier ne m’avait pas emballé) mais je dois dire que dans cet exercice particulier qu’est de raconter un fait historique et le romançant tout en lui restant fidèle, son « D. » fera date. Du coup, je vais peut-être me pencher sur le reste de son travail. En attendant, je ne peux que recommander très chaudement « D. » : 600 pages pour au final apprendre beaucoup et comprendre comment l’Affaire Dreyfus à coupé en deux la France pendant tout le XXème siècle.
Nous avons tous entendu parler dans nos cours d’histoire au collège et au lycée de la terrible affaire Dreyfus, des Dreyfusards et anti-Dreyfusards, et, a minima, du « J’accuse » de Zola publié dans la presse en 1898. On sait moins, en revanche, qu’elle a ouvert une série de crises politiques et sociales au sein de la 3e République.
Ici, l’auteur revisite quelque peu l’histoire et, surtout, il l’incarne : il fait en sorte que l’on se sente proche de Dreyfus, que l’on partage sa peine au bagne et son découragement à travers ses lettres envoyées à sa femme. Concernant l’autre protagoniste de l’histoire, on ne peut qu’admirer le courage et l’audace du colonel Picquard qui prend le risque de se mettre à dos l’institution militaire, les milieux politiques et, plus largement, une large part de la population française, par sa volonté de voir la vérité triompher. Et quel bonheur de côtoyer pendant quelques pages le clan des Dreyfusards, ces grands intellectuels qui ont défendu l’accusé.
Une revisite réussie, qui se lit bien et même très bien, y compris si l’on connait l’affaire en détail ! Il aurait largement mérité de bénéficier d’une plus large couverture médiatique.
Seul bémol : l’histoire est exclusivement centrée sur deux personnages, Dreyfus et Picquard, alors que l’on aimerait en lire plus sur les personnages secondaires présents dans l’ouvrage.
Je reprendrais pour résumer ce très beau roman d'espionnage, la demande que fait le général MERCIER à notre héro, le commandant PICQUART :
" J'attends de vous ce qui touche à l'essentiel....décrivez-moi les choses comme un écrivain."
R HARRIS replace l'Homme dans cette fin du 19ème siècle, dans cette incroyable erreur judiciaire que fut l'affaire DREYFUS. Il nous plonge au cœur de l'intrigue avec rythme, nous tenant en halène jusqu' à la fin. Je vous le conseille.
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