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En pleine révolution culinaire, Voltaire enquête sur les traces d'un assassin qui sème derrière lui tartes au cyanure et ragoûts à l'arsenic. L'aide de la brillante marquise du Châtelet, experte en recherches scientifiques, et de l'abbé Linant, fin gourmet, ne sera pas de trop pour rendre l'appétit aux gastronomes !
Après La baronne meurt à cinq heures (prix Historia, prix Arsène-Lupin et prix du Zinc de Montmorillon), Meurtre dans le boudoir et Le diable s'habille en Voltaire, une nouvelle aventure du philosophe truffée d'humour.
« Un véritable road trip façon XVIIIe siècle. On se régale du début à la fin de dialogues délicieux, assaisonnés de bons mots et d'allusions savoureuses, et Voltaire est plus vrai que nature. » Isabelle Mity, Historia.
Roman policier historique et gastronomique ?
Un mille-feuille à la sauce fouillis plutôt.
Prenez un soupçon d'enquête, une pincée de menus et recettes gastronomiques de l'époque, ajoutez-y beaucoup trop de confusion autour de la vie d'un Voltaire romancé et vous obtiendrez quelque chose d'ennuyeux, hélas. (Voltaire qui cherche à marier Richelieu pour que ce dernier appuie son entrée à l'académie française : bof, bof, bof ).
Pour finir ajoutez une sauce d'un humour parfois bien lourd.
Très décevant.
Chaque chapitre possède une phrase d'introduction. Pour le premier : « Où des complots se trament contre d'innocents philosophes » annonce que Voltaire a vraiment énervé certaines personnes, d'éminents chefs de police en l'occurrence, qui se sont réunis en secret à la Bastille pour ourdir contre lui un complot visant à l'éliminer définitivement du monde des vivants.
Dans le même temps le lieutenant de police général René Hérault, qui ne fait pas partie des comploteurs, propose comme il en a l'habitude depuis le début de la série un marché de dupes au philosophe. Il le charge d'enquêter sur la disparition de boucles d'oreilles chez la princesse de Lixen en échange d'une certaine bienveillance concernant ses écrits et ses activités commerciales pas toujours bien légales. Bien sûr en cas de refus de coopérer, Voltaire se verrait convier à un petit séjour aux frais du roi, à la Bastille justement.
Ne pouvant décliner une offre aussi tentante, il n'a d'autre choix que d'obtempérer, accompagné de la fidèle Émilie, avenante marquise du Châtelet, et de l'abbé Linant, dont la présence est pour Émilie « un mystère plus épais que celui de la gravitation newtonienne», mais dont la mémoire de l'estomac, une qualité qu'il possède comme personne, permet à Voltaire de recruter un cuisinier hors pair.
Sous la menace d'un tueur venu de nulle part, il prend également à son service un mendiant bien musclé qui l'a sauvé d'un méchant traquenard, complétant ainsi un aréopage hétéroclite, auquel il ne pourrait manquer qu'un chien s'il n'en avait pas déjà recueilli un.
Mais qu'en est-il des intrigues policières ? Voltaire résout l'affaire des boucles d'oreilles - solution que j'avais déjà lue dans un livre pour enfants de dix ans - entre deux discussions concernant un sujet qui le préoccupe au plus haut point : son élection à L'Académie Française qui continue à lui échapper alors que d'illustres illettrés l'ont devancé.
La mort d'un cuisinier réoriente temporairement l'histoire du côté du roman policier, sans pour autant déclencher une quelconque enquête pour trouver le coupable. L'organisation d'un grand mariage dans le but de sauvegarder ses intérêts financiers et les péripéties engendrées par ses inévitables « Lettres philosophiques » occupent ce cher Voltaire pour l'essentiel du récit.
Mais ce serait sans tenir compte de la sagacité de la marquise du Châtelet, dont la finesse d'esprit et la capacité de déduction permettent de relier entre eux des éléments a priori indépendants, de démasquer des personnes mal intentionnées, et d'éviter de plus tragiques événements.
Frédéric Lenormand rétablit au passage quelques vérités historiques. La fameuse crème qui a pris le nom du château de Chantilly où le prince de Condé donnait des fêtes à faire pâlir le roi lui-même, et qui est attribuée au célèbre Vatel, aurait été en fait créée par le pâtissier du philosophe. De même, Voltaire utilise, quelque deux cents ans avant Alphonse Bertillon, la comparaison d'empreintes de doigts pour innocenter un suspect. Il appartient aux historiens spécialistes de cette époque de valider ou non ces assertions qui n'engagent bien sûr que leur auteur.
Un peu en dessous de « La baronne meurt à cinq heures » et de « le diable s'habille en Voltaire » dans l'intensité jubilatoire, ce quatrième opus de la série reste néanmoins riche en trouvailles et m'a procuré de francs éclats de rire, ce qui, ne boudons pas notre plaisir, n'est vraiment pas négligeable.
Je retrouve chaque fois Voltaire et la Marquise du Châtelet avec le plus grand plaisir ! Les enquêtes sont finement menées, les bons mots fleurissent et Voltaire, dans toute sa roublardise et sa prétention y est fameux !
Cette fois, l'enquête des deux amants tournent autour du thème de la cuisine comme l'indique le titre, et c'est l'occasion aussi de découvrir les mets à la mode de l'époque (mangerait-on encore une tourte à la laitance de carpe aujourd'hui ? beurk !) et les manigances des grands de ce monde. La narration se tient toujours au plus près de l'histoire réelle de Voltaire et de la marquise, se servant de ses exils ou emprisonnements successifs comme autant d'éléments utiles à l'intrigue. S'y ajoute une version fantaisiste du "Masque de fer" embastillé et libéré pour servir les intérêts d'une famille machiavélique. On retrouve les "magouilles" commerciales de Voltaire avec délectation, cette fois il traficote avec la Compagnie des Indes Orientales et en profite pour importer d'étranges produits...
Bref, je me suis encore régalée avec cet opus ;o)
Quatrième aventure de Voltaire en tant qu'enquêteur. Cette fois-ci, il est plus victime que meneur, ne se rend pas toujours compte des tentatives de meurtre contre lui, et est beaucoup plus concentré sur ses futures affaires financières et sur le mariage qu'il arrange entre la jeune Elisabeth de Lorraine-Harcourt et le duc de Richelieu, par ailleurs son débiteur, pour justement assurer les remboursements de son prêt par la descendance qui naîtra forcément -le pense-t-il- de cette union. Heureusement pour lui, sa maîtresse Emilie du Châtelet veille sur lui.
Quel plaisir de retrouver l'illustre philosophe dans la série qui porte son nom. Le moins "polar" des trois que j'ai lus et celui que je préfère, pas de temps mort, pas le "ventre un peu mou" -juste quelques longueurs en leurs mitans- que je pouvais reprocher aux autres. Pas de véritable enquête, mais Voltaire virevolte, papillonne, n'arrête pas de gesticuler toujours habillé à l'ancienne mode avec sa haute perruque datée, toujours à l'affût d'une bonne affaire. Lorsqu'il rencontre le cuisinier qu'il lui faut pour son estomac délicat -il faut dire qu'en 1734, les repas sont copieux, roboratifs, un peu de légèreté (relative) ne fait pas de mal- il le débauche et l'embauche bien qu'il ne sache rien de lui, ce sera dès lors, une suite de plats fins, inventifs dont certains font encore le délice de nos palais.
Le ton est toujours drôle, léger, Frédéric Lenormand n'ayant pas de scrupules à écorner le mythe voltairien à tel point qu'on se demande s'il n'en rajoute pas, mais, en fin de volume, il cite des extraits de livres, de journaux, certains de cette époque, qui abondent dans son sens : "Voltaire avait le front élevé, les yeux noirs, tout de feu, et dans une agitation continuelle. Son esprit était vif et ardent. [...] Il croyait être né pour l'ornement de son siècle, pour donner le ton aux poètes, aux historiens, aux orateurs, aux géomètres, aux physiciens, aux philosophes et même aux théologiens. Aussi était-il d'un orgueil insoutenable. [...] Il était sans amis, et ne méritait pas d'en avoir. Il avait un si grand penchant à l'avarice qu'il sacrifiait tout, lois, devoirs, honneurs, bonne foi, à de légers intérêts." (François Toussaint -1715/1772-, Anecdotes, cité p. 337)
La langue est belle, même dans les insultes lorsque des carrosses de courtisans et d'un ministre sont bloqués dans la rue par des gens mécontents qui s'écrient : "Attrapeminons* ! Rats de palais ! Vieux manches de gigot ! Moineaux de carême !"(p.150) Quand je pense qu'aujourd'hui on a droit à du "Casse toi pauv'con !"... Les mœurs changent, le niveau de vocabulaire aussi.
Entre deux cabrioles et deux situations ridicules, Voltaire ne peut s'empêcher de placer des répliques vaches, drôles, philosophiques qui sont un vrai plaisir à lire : "Tout le monde aime le sucre, il est à la cuisine ce qu'est à la religion la promesse d'une vie éternelle : un mensonge agréable qui dissimule l'amertume du reste." (p.177). Je flatte ici mon anticléricalisme. Je me suis régalé avec ce tome narrant les aventures de Voltaire autour de la table et de la bonne chère, cette série est décidément très digeste, un bon petit plat à partager qui ne reste pas sur l'estomac qu'à l'instar du célèbre écrivain, j'ai fragile. Et puis, ces aventures m'ont aussi donné l'envie de relire Voltaire, je crois bien avoir dans le fond de ma bibliothèque Zadig**, Candide et peut-être même Micromégas...
Cathe et Sibylline en parlent aussi.
* Hypocrites
** J'ai failli écrire Zadig et Voltaire, les mœurs changent, le niveau de culture aussi...
Virevoltes et pirouettes pour suivre Voltaire de dîners parisiens jusqu'au champ de bataille... en passant par la Lorraine ! On en oublie l'intrigue initiale pour se régaler de ces personnages fantaisistes et surtout de l'écriture pétillante d'esprit ! Eblouissant !
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