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Hannah Arendt et Anders ont été brièvement mariés avant que de se séparer dans l'exil et les cheminements intellectuels distincts, séparés. Mais il semblait jusqu'ici que ces chemins ne s'étaient plus jamais croisés, et qu'une distance s'était instaurée. Ce livre, paru l'année dernière en Allemagne, constitue de ce certain point de vue une révélation : tout au long de plusieurs décennies, de 1933 à 1975 l'un et l'autre n'ont jamais cessé de s'écrire, d'évaluer mutuellement leurs avancées ou leurs difficultés à être, à écrire, à penser, et dans l'épreuve, de se soutenir.
Cette correspondance s'étend sur deux périodes distinctes :
1939-1941 : années d'exil avec des lettres d'Arendt depuis le Sud de la France puis les Etats-Unis, témoignant de son errance avant de pouvoir embarquer, via le Portugal, vers New-York, puis de son installation dans cette ville avec son mari et sa mère, de la reprise de l'écriture pour l'un et l'autre, des multiples engagements et démarches pour sauver ou accueillir les proches fuyant le nazisme.
1955-1975 : années du retour en Europe pour Anders et de l'installation définitive aux États-Unis pour Arendt, les derniers échanges se poursuivant jusqu'à la mort de celle-ci en décembre 1975. L'un des fils rouges de ces lettres est la question des retrouvailles impossibles : maints plans pour se retrouver dans une ville européenne à l'occasion d'une conférence ou d'un voyage sont ainsi échafaudés et finalement échouent. Mais l'un et l'autre demeurent très attentifs à leurs travaux et livres respectifs et les lettres laissent entrevoir des échanges téléphoniques. Hannah Arendt meurt avant que le projet de rencontre puisse aboutir, cette « impossible rencontre » venant peut-être métaphoriser l'écart maintenu de part et d'autre, au delà d'une reconnaissance mutuelle et d'une sorte de familière et évidente disputatio entre leurs oeuvres.
Ce volume contient également des textes écrits en commun ou que l'on pourrait dire «croisés» :
Un texte sur les Élégies de Duino de Rilke signé conjointement; deux textes écrits séparément mais simultanément et en écho l'un à l'autre sur un ouvrage de Karl Mannheim, Idéologie et Utopie, ainsi que deux poèmes sur Walter Benjamin.
Après un robuste appareil de notes qui constitue une source d'informations très riche sur le milieu des émigrés allemands ou les cercles intellectuels proches des deux correspondants, l'ouvrage est conclu par une remarquable étude de Kerstin Putz.
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