"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Paul Claudel et Darius Milhaud se rencontrèrent en 1912 ; aussitôt commença une longue collaboration : L'Orestie, Protée, Christophe Colomb, L'Annonce... Claudel, passionné par les problèmes musicaux, suivait de près le travail de son ami, conseillait, intervenait, expliquant ses intentions, imaginant la musique de ses oeuvres et leur mise en scène. Une profonde compréhension, le contact quotidien pendant les deux années brésiliennes donnent à cette amitié une familiarité assez rare dans les relations de Claudel : il apparaît ici nerveux et impulsif, prompt aux enthousiasmes et aux mouvements d'humeur, toujours échafaudant de nouveaux projets. Ces trois cents lettres sont un témoignage important sur les carrières - souvent difficiles - du poète et du musicien : «Plus tard, écrit Claudel, quand on lira que vous et moi avons eu à subir de pareilles difficultés, les gens seront étonnés. Bataille et Massenet rencontraient plus de facilités.»
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