"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Ce petit livre emprunte à l'imagier son système simple : mettre en relation mots et images. Mais ici, le jeu consiste à détourner des locutions courantes, en leur associant une image construite à partir d'homophones et d'interprétation littérale : ainsi, le cheval de courses ne court pas dans un hippodrome mais fait les courses au supermarché, le pain perdu égaré dans la forêt sème ses propres miettes pour retrouver son chemin, les chiens assis sont bel et bien assis sur le toit de la maison, etc. Ces images sont finalement celles que notre esprit pourrait produire spontanément s'il ignorait le sens consacré de ces expressions. L'effet aussi comique que poétique compose un imagier surréaliste qui invite les lecteurs de tous âges à poursuivre le jeu au-delà des pages !
Cheval de courses, courses à pied, pied à terre… Dès la couverture, la ritournelle revient et j’ai 7 ans… Mais la surprise est un rien plus chouette une fois les premières pages découvertes…
Ah, les jeux de mollets, on nem ça, même hors d’Asie ! Bon, ok, c’est peu cher comme dirait mon cousin de Marseille. Tout le monde n’a pas le talent d’Aurore Petit pour se jouer de la langue française et faire naître sous nos yeux le trait d’humour brillant qui allume la petite lumière à notre dernier étage. Ah, mais oui ! Bien sûr !
Un « Cheval de courses « (au supermarché), une « Femme enceinte » (littéralement ventriloque), un « banc de poissons » (façon Jardin du Luxembourg), une « boîte de nuit » (où les notes de musique sont bien conservées), un « cou(p)s de foudre » (à vous faire perdre la tête)… tout s’éclaire spontanément, comme une évidence. Si je vous dis « Dents de Lait » maintenant, nous la voyez la bobine effrayante de ce « pas-beau » aux quenottes de travers ?
Le système est très simple et surtout très malin : mettre en relation mots et images mais en détournant les expressions courantes et en leur associant une image construite à partir d’un sens littéral ou d’un homophone. Que notre langue est riche et si vivante ! Quelle chance !
Coup de coeur pour le « pain perdu » dans la forêt qui sème ses miettes (trouvera-t-il le Petit Pou Sait, d’ailleurs ? Petit clin d’oeil au passage pour ces deux albums chez Thierry Magnier) et le « Moule à gaufres » si cher au Capitaine Haddock.
De l’imagier surréaliste surgit à chaque page un sursaut comique, incongru et complètement jubilatoire. Chaque nouvelle illustration est une surprise, et voir les yeux brillant de son enfant qui vient tout juste de comprendre le jeu de mot est un bonheur qui n’a pas de prix. On dirait que le Prince de Motordu n’est pas passé très loin des pâtés de maisons de cet esprit joliment absurde…
Un jeu totalement addictif et qu’on aime à continuer une fois le livre fermé en cherchant autour de soi de nouveaux exemples.
Le trait, épuré teinté d’un fil rouge « jaune », rappelle le dessin de presse que pratique Aurore Petit, avec talent.
Imaginez qu’on puisse apprendre une langue étrangère ainsi, cela pourrait être très cocasse ! L’expression « il pleut des cordes (à sauter pourquoi pas) » trouverait bien son pendant en image miroir pour la traduction « il pleut des chiens et des chats », non ?
À vous d’inventer les vôtres, c’est délicieusement régressif.
Truculent album pour voir le monde d’un autre point de vue, à feuilleter seul ou en famille pour sourire, rire et rêver !
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