"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Paris, de nos jours. Un homme assis sous un réverbère, pipe à la main, lit Scènes de la vie de bohème d'Henry Murger. C'était le livre préféré du père de la narratrice, à qui il n'en faut pas plus pour que cet « intime étranger », ce père qu'elle n'a que très peu connu, refasse peu à peu surface.
À la faveur d'un long voyage au fil de l'eau, rythmé par le passage des écluses, la narratrice entremêle présent et passé : de-ci une gardienne de vaches, un éclusier tendre et un peu menteur, un couple de mariniers, de-là les souvenirs de ce père dont elle n'a jamais percé la part de mystère, auréolé des lieux de son enfance à Poitiers, et de cette moto noire qu'il conduisait avec cette odeur de cuir et de tabac qui l'enveloppait alors...
Une bouleversante quête du père, un très beau récit sur la filiation.
Lecture agréable de ce court récit de Michèle Lesbre tout en douceur et en poésie.On plonge dans une atmosphère à la Modiano.Ce qui est intéressant dans Chemins c'est la mise en mots de ce que sont la mémoire et les souvenirs , souvenirs que la narratrice convoque sur les chemins des bords de la Loire,et qui qui la submergent.Nous lecteurs partageons cette expérience,la littérature en montre la richesse.
La narratrice vagabonde sur les terres de son enfance en quête d'une "rencontre" avec son père disparu depuis longtemps.Une quête vaine d'un père "intime étranger".En chemin elle reste ouverte au présent , à la vie, aux rencontres lumineuses , elle est dans plusieurs temps à la fois.
Un homme assis sur un trottoir qui lit SCENES DE LA VIE DE BOHEME, d’Henry Murger, un livre que Michel Lesbre a toujours vu sur le bureau de son père, dont il disait qu’il était « toute sa jeunesse »
Il n'en faut pas plus pour que l'auteure rompe avec son quotidien pour partir, sans planning précis, sur les traces de ce père « intime étranger » qu’elle a peu et mal connu . « Je me demandais si la lecture des SCENES DE LA VIE DE BOHEME m’aiderait à faire un bout de chemin jusqu’au jeune homme qu’était mon père lorsqu’il lisait ce livre , si elle m’aiderait à percer le mystère qu’il est encore pour moi »
Le livre traduit ses errances sur des chemins de traverse, le long des routes tranquilles, au bord d’un canal, là où « un détail, une rencontre, une réminiscence me feraient dévier de ma route et me mettraient sur des chemins buissonniers » .
Des pauses en compagnie d’inconnus rencontrés ( un éclusier, un couple de mariniers, une gardienne de vaches, un chien , un couple d’éclusiers qui « avaient dans les yeux des jours et des nuits d’une grande douceur ») ; elle partage avec eux des heures de plénitude où le temps alors s'étire
On y lira aussi la découverte de villages ou de maisons liées à sa famille, lieux où dans des moments d’entre deux, son esprit passe « d’un temps à un autre », où des images fugitives lui donnent l’impression « d’errer dans deux mondes à la fois » de « marcher dans un monde palimpseste où il est agréable de ses perdre »
Une intrigue de peu de matière, me direz-vous, mais c’est en cela que réside tout le charme de l'ouvrage .
On peut alors se laisser prendre par la douceur de ce voyage impressionniste, se rendre disponible à l’accueil de l’évocation multisensorielle des paysages traversés .
L’univers que peint Michèle Lesbre est une symphonie en mode mineur de mouvements alanguis, de brumes ouatées, de bruits assourdis et de parfums veloutés. Le rythme de ses phrases est fluide, comme calqué sur « le monde souple et lent de la péniche »
Un récit à lire à l’ombre d’un arbre, loin du bruit des villes, dans la douceur d’un après-midi d’été.
Depuis "la petite trotteuse" et à chaque nouveau roman de Michèle Lesbre, je suis délicieusement bercée par son écriture lumineuse, aérienne et d'une mélancolique beauté.
Le temps qui passe, la mémoire, le voyage façonnent une œuvre en partie autobiographique.
Avec "chemins", Michèle Lesbre nous invite à l'accompagner dans ses rêveries au gré d'un lent voyage sur un chemin de halage au bord de la Loire.
En route pour rejoindre la nouvelle maison de ses amis, elle ne prend pas une ligne droite mais des sentiers buissonniers qui la ramènent vers les images de son enfance au lieu-dit "le Pommier", à la maison de ses grands-parents et au souvenir tremblant d'un père qu"elle a connu mais dont elle ne sait rien "un intime étranger".
Les souvenirs parfois douloureux sont atténués par la tranquillité paisible de la campagne où elle rencontre des gens simples et chaleureux : une vieille femme et son chien qui font paître les vaches " Dans la transparence de l'air, je croyais voir des images d'un étang familier au bord duquel de longs après-midi m'avaient appris la douceur de l'ennui, même si le temps me paraissait trop lent, car j'étais alors une petite fille", un éclusier charmeur et un couple de mariniers amoureux qui l'invitent à dériver dans leur péniche.
Au fil de son vagabondage, la narratrice n'est pas seule, un chien qu'elle adopte sur son chemin l'accompagne et surtout un livre qu'un inconnu avant son départ avait ravivé à sa mémoire en même temps que sa silhouette lui avait semblé étrangement familière. Ce livre plein de fantaisie et de gaieté est "Scènes de la vie de bohème" d'Henry Murger que lisait son père quand il était jeune homme, "un souvenir de jeunesse" pour lui dont il ne lui a jamais parlé et qui ressemble si peu à l'homme austère qu'elle a connu.
Après tant d'années d'attente et sur le chemin de son enfance, la narratrice est prête à le lire comme si enfin son père ouvrait son cœur.
J'aime l'écriture mais je m'ennuie toujours un peu à la lecture des livres de cette auteure (j'en ai lu pas mal quand même). Ici, il s'agit surtout de la quête du père qu'elle a peu connu de son vivant; elle va croire le voir partout et se laissera surprendre par des coïncidences: l'homme qui ressemble à son père lit le livre de chevet de celui-ci
Un homme assis sous un réverbère rappelle à la narratrice son père qu’il s’agisse de la silhouette ou encore du livre qui absorbe l’étranger. Elle se souvient de son enfance et de ce père méconnu.
Alors que des amis lui ont proposé d’occuper leur nouvelle maison, elle s’engage dans un double voyage.
Le texte alterne les scènes d’aujourd’hui avec celles de l’enfance ; c’est joliment raconté même si le rythme lent instaure parfois un certain ennui. C’est qu’il ne se passe pas grand-chose au fil de l’eau et des souvenirs. Mais l’écriture est gracieuse et on y revient toujours ; simple et évocatrice, elle nous embarque.
Les souvenirs ne sont pas tous agréables mais on ne peut s’empêcher de remarquer la douceur qui repose entre les lignes, une invitation à la vie sans contrainte, au gré d’un canal et des écluses qui le ponctuent.
La fin, très belle et émouvante, confirme le lecteur qu’il a bien fait de suivre ces chemins. Un livre à lire au soleil, dans la nature, pour retrouver la luminosité qui émane de ce roman.
Depuis "la petite trotteuse" et à chaque nouveau roman de Michèle Lesbre, je suis délicieusement bercée par son écriture lumineuse, aérienne et d'une mélancolique beauté.
Le temps qui passe, la mémoire, le voyage façonnent une oeuvre en partie autobiographique.
Avec "chemins", Michele Lesbre nous invite à l'accompagner dans ses rêveries au gré d'un lent voyage sur un chemin de halage au bord de la Loire.
En route pour rejoindre la nouvelle maison de ses amis, elle ne prend pas une ligne droite mais des sentiers buissonniers qui la ramènent vers les images de son enfance au lieu-dit "le Pommier", à la maison de ses grands-parents et au souvenir tremblant d'un père qu"elle a connu mais dont elle ne sait rien "un intime étranger".
Less souvenirs parfois douloureux sont atténués par la tranquillité paisible de la campagne où elle rencontre des gens simples et chaleureux : une vieille femme et son chien qui font paître les vaches " Dans la transparence de l'air, je croyais voir des images d'un étang familier au bord duquel de longs après-midi m'avaient appris la douceur de l'ennui, même si le temps me paraissait trop lent, car j'étais alors une petite fille", un éclusier charmeur et un couple de mariniers amoureux qui l'invitent à dériver dans leur péniche.
Au fil de son vagabondage, la narratrice n'est pas seule, un chien qu'elle adopte sur son chemin l'accompagne et surtout un livre qu'un inconnu avant son départ avait ravivé à sa mémoire en même temps que sa silhouette lui avait semblé étrangement familière. Ce livre plein de fantaisie et de gaïeté est "Scènes de la vie de bohème" d'Henry Murger que lisait son père quand il était jeune homme, "un souvenir de jeunesse" pour lui dont il ne lui a jamais parlé et qui ressemble si peu à l'homme austère qu'elle a connu.
Après tant d'années d'attente et sur le chemin de son enfance, la narratrice est prête à le lire comme si enfin son père ouvrait son coeur.
Une belle écriture et l'évocation rêveuse d'un père trop tôt disparu avec en fond le clapotis de l'eau toujours présente confèrent à ce livre une qualité indéniable. Malgré tout, je me suis parfois ennuyée. La rencontre avec l'auteure à la librairie m'a apporté quelques éclairages sans toutefois m'inciter à apprécier davantage ce livre atypique dans la production littéraire actuelle.
L'auteur a peu connu son père. Ce qui lui reste en mémoire, c'est une stature, le titre d'un livre en particulier, l'odeur du tabac...
Cela l'habite et elle trouve ses réminiscences, dans une silhouette.
Dès les premières pages, le style s'impose, ce qui est son intime peut aussi devenir notre.
L'auteur divague de souvenirs réels et bien ancrés à des images fugaces qui lui arrivent comme des papillons que l'on voit se poser sur des fleurs au détour de la mise en émoi de nos cinq sens.
En fond sonore, le bruit de l'eau qui chemine dans la nature, accentué par de jolies phrases longues et légères.
La narratrice si elle pérégrine à travers sa mémoire, n'en oublie pas le présent et son lot de beautés, de rencontres et d'instants joyeusement volés.
Cette lecture est comme les pensées qui peuvent traverser notre esprit lorsque l'on regarde le soleil se lever sur un beau paysage, avec les premiers parfums de la terre encore emmitouflée de rosée.
Le lecteur se laisse prendre à cette douce chanson, et l'auteur nous parle aussi de ses lectures et cite quelques ouvrages sur lesquels nous avons envie de nous précipiter.
C'est vraiment un intemporel.
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