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" Ma collaboration avec Itsik Malpesh est peut-être l'une des alliances littéraires les plus improbables qui soient de mémoire récente. Lors de notre première rencontre, à l'automne 1996, il avait déjà plus de quatre-vingt-dix ans et moi tout juste vingt-et-un. Lui était un Juif russe ayant grandi à une époque où les jours du tsar étaient comptés ; moi j'étais un jeune catholique de Boston né à la fin du règne de Nixon. " Ainsi débute Chansons pour la fille du boucher, roman centré sur l'autobiographie fictive d'Itsik Malpesh, juif russo-moldave, qui se définit en toute modestie comme le plus grand poète yiddish vivant d'Amérique. Ce texte, écrit à l'origine en yiddish, est entrecoupé de notes du traducteur. Ce dernier raconte comment lui-même, jeune homme d'origine irlandaise qui se destinait à la prêtrise, s'est retrouvé à apprendre le yiddish par amour et les circonstances qui l'ont amené à rencontrer Itsik Malpesh, puis à traduire son livre.
L'histoire d'Itsik Malpesh est celle du XXe siècle. Il naît à Kichinev à l'époque où débutent les premiers pogroms, assiste à la montée de l'antisémitisme avec la Première Guerre mondiale puis à la Révolution russe. Jeune homme se rêvant poète de la langue yiddish, Itsik est obligé de s'exiler à Odessa après avoir fait publier un article couvrant de ridicule le patron chrétien de son père. Il espère y retrouver Sasha Bimko, la fille du boucher, de quatre ans son aînée, qu'il n'a jamais connue mais dont la légende raconte que, par sa seule détermination, elle aurait empêché des émeutiers chrétiens de violer Mme Malpesh le jour de la naissance d'Itsik. Après maintes péripéties, Itsik parvient à Odessa où la veuve Bimko lui révèle que Sasha est partie en Palestine. Itsik demeure cependant à Odessa où il apprend le métier d'imprimeur. Quelques années plus tard, son patron, pressentant l'imminence d'un danger, l'envoie en Amérique. Là encore, les aventures s'enchaînent et le hasard va conduire les pas de Sasha Bimko vers Itsik. Les deux jeunes gens vivront une grande histoire d'amour, avant que les rêves de poète d'Itsik ne prennent, une fois de plus, le pas sur la réalité...
Récompensé par le National Jewish Book Award, Chansons pour la fille du boucher est " à la fois une histoire Yiddish du XXe siècle, une histoire d'amour au réalisme magique et l'exploration fascinante de la relation entre langage et identité. " (Time Out) Peter Manseau est né et a grandi dans une petite ville au nord de Boston. Il a suivi des études de théologie avant d'exercer des métiers très divers : charpentier, journaliste et metteur en page. Il a également travaillé au Yiddish Book Center, où il s'attelait à restaurer des textes yiddish antiques. En 2005, il publie son premier livre, Vows: the Story of a Priest, a Nun and Their Son, récit autobiographique dans lequel il relate sa propre histoire de fils d'une nonne et d'un prêtre ayant tout deux renoncé à leurs voeux. Ses écrits ont été publiés dans le New York Times Magazine et The Washington Post. Chansons pour la fille du boucher est son premier roman. Il a reçu le National Jewish Book Award en 2008 - décerné pour la première fois à un auteur non-juif -, la Sophie Brody Medal for outstanding achievement in Jewish literature et en 2009 l'Harold U. Ribalow Prize. Peter Manseau a depuis publié un essai sur les superstitions liées au culte des morts (Rag and Bone, 2009). Professeur de Creative Writing à l'Université de Georgetown, il habite à Washington D.C. avec sa femme et leurs deux filles.
Un livre incroyable, qui vous happe dès les premières phrases !
Les chansons pour la fille du boucher, ce sont les poésies que, sa vie durant, le petit Itsik Malpesh écrit pour sa muse, Sasha Bimko qui, selon la légende familiale, l’a sauvé à sa naissance. Histoire d’amour donc ? Oui, mais c’est aussi l’itinéraire d’un homme, l’histoire de tout un peuple trimballé au cours du XXe siècle au gré des guerres et des pogroms, c’est aussi l’histoire d’une langue en voie de disparition, c’est une histoire imbriquée dans l’Histoire, celle du yiddish et celle des Juifs, de l’amour d’une juive pour un goy, de l’amour d’une langue…
C’est son amour pour Klara qui conduira un jeune étudiant qui a appris le yiddish par hasard à rencontrer Itsik Malpesh et à devenir son traducteur et le narrateur de ce récit à deux voix : à 90 ans, Malpesh lui confie ses carnets qui racontent l’histoire de son errance à travers le siècle et celle de tout un peuple.
De la Bessarabie tsariste aux rives de l’Hudson, du ghetto d’Odessa à l’Israël moderne, on suit ainsi les traces d’Itsik, petit juif trimballé au gré des pogroms de Russie et des marchands de chair à canon, confronté à l’antisémitisme montant et à la Révolution naissante, expédié à New York où il n’aura de cesse d’écrire des poésies pour retrouver Sasha Bimko, l’amour de sa vie qu’il n’a rencontré que le jour de sa naissance !
Sous couvert d’un humour décapant, Peter Manseau raconte la tragédie d'un peuple, le déclin d’une langue et le destin de la culture ashkénaze étouffée par la mondialisation.
Flamboyant, romanesque, rocambolesque à souhait, un premier roman à ne pas rater !!!
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