Les meilleurs albums, romans, documentaires, BD à offrir aux petits et aux plus grands
"Vous voudrez bien résumer votre roman en quelques lignes". Toutes les maisons d'édition m'ont posées cette même condition : Résumer mon roman. Pour la plupart des autres livres, c'est sans doute quelque chose de facile. Il n'y a qu'un seule histoire, avec un début, une fin, des personnages qui se rencontrent, qui s'affrontent, s'aiment, se déchirent. Rien de trop compliqué.
Mais pour moi, avec ce roman comme avec tous les autres que j'ai écrit, c'est toujours plus compliqué. Car, ce que j'aime, c'est que le lecteur puisse devenir plusieurs personnes en même temps. Ce qui me plait, c'est que, pour une même situation, vous ayez plusieurs points de vue, plusieurs angles de visions, de compréhension. Mes histoires ne sont jamais simples...
Il parait qu'au moment de mourir, toute notre vie défile en un instant, furtif forcément, mais en même temps figé. On a coutume de dire que ces derniers instants durent une éternité. Je ne sais pas si c'est vrai et je souhaite le savoir que le plus tard possible. Mais, c'est un peu la ligne directrice de mon roman.
Watson Epps est dans le centre d'éxecution du Texas, Ellis Unit One, à Huntsville. Dans quelques minutes, il doit mourir par injection letale. Et, de son ultime cellule au fauteuil où la mort doit venir l'emporter, il revient 18 ans en arrière et tente de nous expliquer, de nous faire comprendre comment l'instituteur noir sans histoire et bien élevé qu'il était a pu devenir l'assassin du shérif de la toute petite ville de Clarksville, dans le Comté de Red River, Texas.
Eileen Brooks est quant à elle coincée dans une voiture, quelque part entre Chicago et Huntsville.Elle accompagne son fils, Justin, qui attend depuis 18 ans que justice soit faite et que l'assassin de son héros de père ait enfin ce qu'il mérite. Et, pendant ce voyage, prise au piège de cette voiture, elle ne peut plus se dérober, se cacher. Elle doit répondre à toutes les questions de son fils qui veut comprendre ses silences, ses absences, ses noyades alcooliques. Elle aussi revient 18 ans en arrière pour tenter d'expliquer à son fils qui était vraiment son père et pourquoi il est mort.
Au fil de son rythme cardiaque qui s'emballe au fur et à mesure que sa fin approche, Watson Epps, nous raconte son histoire, nous fait revenir dans une Amérique surannée mais pourtant pas si lointaine, celle de Reagan, de la ségrégation qui persiste, celle des coins perdus du Texas. Il décrit aussi avec froideur tout ce qui l'entoure : le prêtre qui le suit; le fauteuil qui l'attend, l'infirmière qui doit placer le cathéter et cette mort qui le nargue, qui le paralyse, l'angoisse...
Au fil des kilomètres, des grandes villes américaines traversées, Eileen livre enfin sa vérité et nous replonge elle aussi dans cette même Amérique, celle où, au Texas, les hommes sont plus forts qu'ailleurs; celle des combats pour le droit à l'avortement. Les paysages, les villes qu'ils traversent me permettent de parler de ma propre expérience de l'Amérique, lorsque, 20 ans plus tôt, j'étais "steeward" pour la compagnie de bus GreyHound et je raconte ce pays tel que je l'ai vécu, les rencontres que j'ai moi-même faites entre Chicago et Dallas.
Lorsque le roman commence, Watson Epps en est déjà à 150 pulsations cardiaques, d'où le titre. A chaque chapitre, ce rythme s'accélère pour atteindre le point de non retour : 250 pulsations. Eileen et Justin sont quant à eux sur la Route 61, à Cape Girardeau, dans le Missouri, 10 heures seulement avant l'heure de l'éxecution.
Voilà, le décor est planté. J'espère qu'il vous donne envie.
Http://www.youtube.com/watch?v=Cbh-sEtcXo0
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
Les meilleurs albums, romans, documentaires, BD à offrir aux petits et aux plus grands
Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
L’écrivain franco-vénézuélien Miguel Bonnefoy poursuit l’exploration fantasmagorique de sa mémoire familiale...