"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
«Il faut un lieu pour faire une famille. Il faut une terre, même regrettée, même imaginaire ou, à défaut, promise. Chez nous, aucune trace. Tout a été soigneusement oublié. Pas d'adresse, pas de nostalgie, pas d'histoire. Pas d'arbre. Pas de recette de cuisine. Pas de tradition. Aucune tradition. Rien. Des gens de passage.».
L'auteure s'accroche aux branches de son arbre généalogique pour retrouver les femmes de son ascendance et tenter de comprendre s'il existe, en amour, une prédisposition familiale. Et si notre lignée déterminait nos comportements amoureux? Cherchant à conjurer autant qu'à réparer, elle se plonge dans ses origines, perdues, oubliées, espérant y trouver une clé. À mesure de ses recherches, elle comprend qu'il ne reste rien du passé et que la littérature est sa terre.
Je pense que je suis passé complètement à côté et je vais donc aller à contre-courant. J'attendais beaucoup de ce roman, que cela soit après la lecture de la quatrième de couverture, ou bien après la lecture de quelques chroniques et le verdict est que je n'ai pas du tout accroché.
J'ai été très très vite perdu au début du roman avec cette succession de personnes qui apparaissent à un rythme effréné. J'ai eu énormément de mal à faire les liens. Je comprends bien la démarche de l'auteur qui est intéressante et cette sensation est sûrement celle qu'elle a ressenti en menant ses recherches, mais ça m'a fait décrocher très rapidement.
Pour autant, c'est bien écrit, le format à base de chapitres très courts ne m'a pas dérangé, c'est souvent émouvant et le contexte historique n'est pas oublié.
Pourtant, cette désagréable impression de fouillis, l'absence de fil rouge, cette chronologie erratique et le nombre de personnes m'ont trop vite perdu et j'ai même terminé cette lecture en "lecture rapide", je ne voulais pas abandonner me disant que tout allait s'éclairer à la fin du récit mais la lumière n'est pas arrivée ou en tout cas j'étais déjà perdu bien trop loin pour la voir !
Est-ce que j'en attendais trop ? Suis-je passé à côté de quelque chose ? Je m'interroge vu les critiques dythirambique que j'ai lu...
Je n'étais peut-être pas dans les bonnes dispositions pour cette lecture, j'y reviendrai peut-être plus tard car il y a des qualités littéraires certaines dans ce livre.
Ma note : 2,5/5
Ce roman, qui s’apparente à une autobiographie, raconte l’histoire de Caroline Bongrand qui, suite à un drame familial, dresse un portrait des membres de sa famille.
Les anecdotes sont simples et touchantes. Des moments de vie, comme chacun en connaît, qui n’ont rien d’exceptionnel en apparence. Mais ce sont ces moments qui constituent l’essence des souvenirs, l’histoire que nos aïeux nous ont racontée, celle qu’on confie à nos descendants.
Les digressions, nombreuses, sont séduisantes, même si j’ai parfois eu du mal à reconstituer l’arbre généalogique dans ma tête.
Une jolie parenthèse, qui, par les nombreuses réflexions qu’elle provoque, plonge le lecteur dans ses propres souvenirs.
Écrire le vide pour le remplir. Et l’accueillir. Un roman inspirant et lumineux .
Il n’y a pas d’évidence. Aucune. Jamais. A commencer par celle selon laquelle nous disposerions tous de racines bien ancrées, de mémoires familiales bien établies, d’un héritage humain bien défini.
Il est en effet de ces arbres généalogiques qui comportent une multitude de branches vides, ou bien à moitié en pousse, à moins qu’elles ne soient totalement absentes ? Et pourtant le besoin de les voir se dévoiler grandit intérieurement et un jour explose. Au point de ne plus pouvoir repousser ce moment de coucher son histoire sur le papier. Parce que la nature n’aime pas le vide et que c’est une façon de le remplir.
L’auteure, Caroline LEGRAND, qui est aussi la narratrice, se jette dans cette issue suite à un évènement bouleversant. Peut-être même plusieurs. Et non sans considération sur le fait qu’écrire sur soi, c’est aussi écrire sur les autres. Pourtant. La pudeur et l’honnêteté de sa démarche savent nous emmener dans cette quête qui peut faire échos à certains pans de nos propres blessures familiales. Tous ces petits mouchoirs transmis entre générations et toutes ces incertitudes dans les détails des récits des Autres.
Cette histoire d’amour, était-ce« un grand ou un petit amour » ? Quelle place occupe le romanesque dans tout cela, le nom de famille, les femmes, la maison, l’amour des autres et finalement l’amour de soi ? Autant d’interrogations qui se dessinent,sans jugement. Traduisant simplement cette envie de trouver sa réponse du moment. Et de découvrir « ce que nous sommes ». A la rencontre entre le verbe être et la notion d’addition.
L’écriture alterne entre poésie des sentiments et rudesse des violences découvertes, entre passé et présent à la lumière de la grande et de la petite histoire, entre questionnements dévorants et acceptation de réponses incomplètes. Le rythme les suit, tantôt lent et tantôt abrupt. Pas de phrase inutile, chaque mot est pesé, la page parfois presque blanche assumée. La présence de nombreux personnages et le tumulte de leurs vies parallèles peuvent certes nous perdre un temps. Mais le fil est là, nous rattrape et nous guide entre passé et présent.
Je range donc ce roman parmi les découvertes lumineuses et j’encourage chaque lecteur et lectrice passionné(e) à sa lecture et à son partage. Car au-delà de ce thème relatif aux secrets et vides de famille si chers à de nombreux écrivains, le parti pris de l’auteure de romancer volontairement certaines absences de l’histoire et de l’annoncer en amont, donne aussi une place à part à ce livre dans la catégorie des autobiographies. Au-delà, il est un joli chemin dont on peut s'inspirer pour l'emprunter au quotidien. Pour chacune et chacun de nous. Une autre façon d’aller à la rencontre de soi, de s’apaiser et de transmettre ensuite. Car oui, il est naturellement beaucoup question de transmission, d’accueil et d’imagination. Et la résonance est bien forte à ce jeu-là.
Alors que sa dernière histoire d'amour se termine et que sa mère disparaît, Caroline Bongrand éprouve le besoin viscéral, devant cette béance, de se retourner vers l'histoire de sa famille et plus particulièrement celle des femmes du côté paternel et maternel et de s'interroger fiévreusement sur ses racines.
Ce texte n'est pas un roman mais plutôt un récit intime autobiographique fictionnel; en effet, Caroline Bongrand utilise toute une série d'indices (lettres, conversations, témoignages, souvenirs personnels...) sur sa famille dont elle comble les interstices vides par de la fiction.
Elle nous offre de très beaux portraits de femmes dans leur diversité de réaction face à la vie et aux épreuves; l'amour passionnel, souvent destructeur, y joue un grand rôle.
Les liens mère-fille offrent les plus beaux moments d'émotion du livre, en particulier ceux qui ne se sont pas tissés entre l'auteur et sa mère, marqués par l'incompréhension de l'autre; Caroline Bongrand ne se rapprochera de sa mère et ne comprendra l'extrême pudeur de cette femme que quelques jours avant sa mort, pudeur qui retenait en elle tout manifestation d'amour à l'égard de ses enfants, pas de câlins, pas de je t'aime.
Le thème de la construction personnelle en lien avec le passé familial parcourt l'ensemble du texte : quelles cicatrices du passé portons-nous inconsciemment en nous et en quoi elles nous déterminent? Ce questionnement est étroitement imbriqué avec le thème de l'assimilation/intégration selon le critère religieux. Doit-on s'assimiler au risque de perdre sa culture, ses racines ou doit-on s'intégrer au risque d'être rejeté, rester en marge?
Grâce à ce retour sur l'histoire de sa famille, aussi douloureux et incomplet a-t-il été, et l'écriture comme exutoire semblent avoir apaiser Caroline Bongrand qui délivre ainsi un message d'espoir à tous ceux et celles qui cherchent leurs racines, leur terre.
Cependant, malgré la très belle écriture et l'émotion que j'ai ressentie à l'évocation des relations mère-fille, les nombreuses digressions intempestives m'ont dérangée; un arbre généalogique simplifié, reprenant les membres de la famille évoqués, aurait été le bienvenu car j'ai dû revenir en arrière plusieurs fois et faire un petit schéma pour m'immerger dans l'intimité de cette famille.
Un très beau livre, très bien écrit, plein de lyrisme. Assez déroutant dans la forme tant c'est foisonnant mais libre et tellement personnel.
L'auteur nous dévoile en effet son destin familial peut commun qui embrasse la grande Histoire. A travers les parcours de ces destins uniques elle aborde une question passionnante : celle des fantômes familiaux ou comment les traumatismes se transmettent de génération en génération.
Un livre qui fait voyager dans le temps et l'espace. Sa généalogie est étonnante tant elle est riche mais elle nous rappelle que ce sont les hommes qui font l'Histoire et que nous avons tous des choses à raconter.
C'est enfin une belle déclaration d'amour à ceux qui ont fait celle qu'elle est.
Un joli coup de coeur pour ce magnifique portrait de famille à travers plusieurs générations. L'auteure et narratrice démarre son récit d'un lieu qui la touche, Delos une île grecque et d'une rupture sentimentale douloureuse. C'est à partir de cette histoire qu'elle va se plonger dans l'histoire de sa famille, notamment des femmes avec un focus important sur sa relation compliquée avec sa mère. L'amour est omniprésent dans le livre, l'amour intense et passionné, l'absence d'amour, la fin de l'amour. A travers cette question c'est toute la question de l'héritage génétique que l'on transmet d'une génération à une autre. Les traumatismes se transmettent-ils en héritage ?
Le livre peut parfois être déconcertant avec des chapitres, parfois courts, parfois plus longs, tantôt de simples bouts de vie et d’anecdotes, tantôt le récit d'épisodes de vie de ses aïeux ou de rapports à sa mère. Le fil conducteur est parfois compliqué à trouver en ce sens où la narration n'est pas linéaire ni chronologique. Mais là n'est pas l'essentiel car le récit est celui d'une réflexion sur soi, sur l'identité, une quête de soi.
Ce livre a vraiment fait écho en moi avec la quête de ses origines, le fait de mieux connaître l'histoire de sa famille pour mieux savoir qui on est, comprendre parfois nos réactions. J'ai aimé comprendre cette relation compliquée entre l'auteure et sa mère, la froideur apparente mais aussi la pudeur dans les sentiments. L'éloignement et le rapprochement.
Mon seul regret est que ce livre aborde très peu la place du père, même si quelques pages vers la fin du récit sont éclairantes, mais c'est le choix initial de mettre en avant les femmes de la famille. J'ai aimé aussi que toute cette histoire un peu décousue, comme si l'auteure réfléchissait tout en écrivant, aboutisse aussi à des éléments concrets, à des réponses pour Caroline Bongrand, à des conseils sur la connaissance de soi.
A lire absolument !
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