"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un ancien cinéphile paradoxal est contacté par un notaire car il est l'héritier inattendu d'une sorte de clocharde francoaméricaine, collectionneuse secrète et compulsive de films expérimentaux, une dingue qu'il fréquentait, une trentaine d'années auparavant. Chez le notaire, il y a aussi un enquêteur. Car, tout simplement, la dame a été assassinée... Et certains se demandent si ce n'est pas pour récupérer l'un de ses « trésors »...
Quand on aime JB Pouy, on ne s'en lasse pas. D'abord, il a la bonne idée d'écrire des textes courts qui ne font pas dans le superflu. Dans cette collection Polaroïd de In8, on est plutôt dans la nouvelle ou le court roman (62 pages). Ensuite, son langage est direct, franc, imagé et souvent teinté ou nimbé d'humour et d'ironie. Quelques piques ça et là aux politiques (pas forcément ceux de droite) : "Longtemps après, transporté en soins intensifs, un interne, avec tout à fait la gueule de Dr House, m'a détaillé, dans un brouillard épais comme un discours de Mélenchon, l'état des lieux."(p.33), aux décideurs de tout poil qui décident donc, mais en dépit du bon sens.
Dans Calibre 16 mm, bienvenus dans le monde du cinéma expérimental, déjanté dont JB Pouy est amateur (d'après la 4ème de couverture qui précise également que lui-même s'y est essayé). Un monde qui m'est totalement étranger, même si Madame Yv me dit parfois que ce que je regarde est bizarre. Sortent du chapeau de l'auteur des noms de cinéastes et des titres de films totalement inconnus : Piero Heliczer, Gerard Malanga ou James Whitney et son film Lapis (que vous pouvez voir, comme je l'ai fait, en cliquant sur le titre) : "James Whitney avait mis un temps infini pour exciter chimiquement des centaines de points, de sels minéraux, sur chaque photogramme vierge, vingt-quatre par seconde, donc il faut imaginer les heures et les jours, les mois et les années passées pour organiser un magma et un chaos pointillistes en, petit à petit, un magnifique mandala." (p.28). Ces personnes que JB Pouy cite existent ou ont existé, et il transmet sa passion pour cet art et nous donne envie de les découvrir, au moins de connaître un peu le parcours de ces artistes qui ont beaucoup gravité autour de Andy Warhol.
Et l'intrigue, me direz-vous ? Eh bien, elle monte, elle monte, tranquillement, Vincent se fera tabasser par des mastards, résidera à l'hosto et renouera avec son fils, Gilbert, perdu de vue depuis le décès de sa femme et qui évolue dans le foot, un domaine que Vincent ne connaît ni n'apprécie et vice -versa en ce qui concerne le cinéma expérimental et Gilbert. Bon, perso, je vous ai mis un lien vers le cinéma, vers le foot, débrouillez-vous, je n'y connais rien et ces multimillionnaires en short ne me font pas vibrer. Tout juste réussissent-ils à me dégoûter... Je crois que même un polar dans ce milieu, je ne le lirai pas, à moins que JB Pouy ne s'y colle ?
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !