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Il est l'Ulysse aux milles ruses de l'art moderne, le Français le plus connu de l'époque à New York. Mais pour l'heure, c'est juste un mince jeune homme au complet froissé. Nous sommes le 9 septembre 1918 et Marcel Duchamp débarque à Buenos Aires. Il cherche une Arcadie, un rivage un peu ouaté qui assourdisse le boucan de la guerre. Il va y passer neuf mois. Le peu que l'on sait de son séjour, c'est qu'il ne parle pas un mot ou presque d'espagnol, travaille en pointillés sur son Grand Verre et se met à jouer aux échecs, jour et nuit. Mais ce que Duchamp ne sait pas lorsqu'il arrive, c'est que la Buenos Aires de 1918 parle mille langues, raffole des sciences occultes, ignore encore le cubisme et s'apprête à connaître la plus grande insurrection ouvrière de son histoire. Ce récit littéraire raconte un « blanc » biographique, où la fiction est appelée à la rescousse là où manquent les documents.
Jusqu'à imaginer les desencuentros, les rendez-vous manqués de Duchamp avec quelques-unes des plus grandes figures argentines de l'époque, dont Jorge Luis Borges.
https://leslivresdejoelle.blogspot.com/2021/09/buenos-aires-nexiste-pas-de-benoit.html
" Il est celui par qui le scandale est arrivé, d'abord nu et dans l'escalier, puis dans un urinoir retourné. Il est l'éléphant dans le jeu de quilles des Salons, l'Ulysse aux mille ruses de l'art moderne, le Français le plus connu de l'époque à New York avec Sarah Bernhardt et Napoléon."
Nous sommes en septembre 1918 et Marcel Duchamp est un jeune dandy discret et mondain, "la poigne de l'avant-garde dans un gant de velours", qui a fui les Etats-Unis et la guerre pour s'installer à Buenos-Aires. Il va être déçu par ce qu'il va trouver dans cette ville cosmopolite où il ne retrouve aucune trace de cubisme, aucune élucubration moderne " Ici ça clair-obscur, très adroitement, mais c'est insipide".
Une grande grève qui débute en décembre 1918, prélude à la Semaine tragique, plonge Duchamp dans la plus grande insurrection ouvrière de l'histoire du pays. S'ensuit un hiatus de neuf mois dans la biographie de Duchamp, l'auteur comble par la fiction cette période dont on ne sait pas grand chose hormis par quelques lettres auxquelles il se réfère régulièrement. Il décrit Duchamp tuant l'ennui en jouant aux échecs sans arrêt nuit et jour "l'échiquier jusqu'à l'aube les retient prisonniers." et va jusqu'à imaginer des rendez-vous manqués avec des célébrités argentines dont Jorge Luis Borges "les deux astres ne sont manqué de peu". "A Buenos Aires, il promène sa flemme en étendard. En éternel célibataire, il réduit ses besoins jusqu'à se défaire de tout lien"
Ce roman raconte un rendez-vous manqué entre Duchamp et Buenos Aires, ville qui n'a laissé aucune trace sur l'artiste, lui-même n'ayant laissé aucune trace à Buenos Aires. Ce roman est aussi globalement un rendez-vous manqué pour moi.
L'idée de départ était bonne, il y avait vraiment matière à roman mais j'ai trouvé ce texte assez fouillis. L'auteur peine à retranscrire l’atmosphère sud américaine et l'ensemble, assez superficiel, ne nous permet pas de mieux cerner à la fois l'homme et l'artiste qu'était Marcel Duchamp.
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