Lise Lartéguy est le genre de nana à qui on ne cherche pas de noises. De un, elle est flic. De deux, mieux vaut ne pas réveiller la bête qui sommeille en elle. Ce n’est pas une image : Lise pète des plombs. Sa rage, elle la dirige généralement contre les criminels qu’elle désigne. Peut-on...
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Lise Lartéguy est le genre de nana à qui on ne cherche pas de noises. De un, elle est flic. De deux, mieux vaut ne pas réveiller la bête qui sommeille en elle. Ce n’est pas une image : Lise pète des plombs. Sa rage, elle la dirige généralement contre les criminels qu’elle désigne. Peut-on vraiment lui en vouloir ? Droite dans ses bottes, elle a le boulot dans le sang, affaire de famille. Mêlée malgré elle à un mystérieux trafic de… de quoi au juste ? de femmes ? Mêlée malgré elle, donc, à « une sombre histoire » qui sent moitié la mafia tchétchène, moitié le fanatisme sectaire, Lise n’hésite pas à flirter avec le côté obscur de la force pour aller à la pêche aux infos…
Héroïne le jour, justicière la nuit ? C’est plus complexe que ça. Lise Lartéguy, c’est l’étincelle et le brasier tout entier, le Mal en fleur dans une beauté fatale. Elle a l’aplomb, la prestance, elle habite littéralement le roman. Un roman écrit avec poigne et subtilité (eh oui, c’est possible), qui vous coupe le souffle de la première à la dernière ligne. Mes modestes mots ne sauraient lui rendre l’hommage qu’il mérite car Brutale, c’est… un bouquin résolument moderne. Ça fait peut-être un peu bateau dit comme ça, mais c’est la référence en matière de nouveau polar. Violent, explosif, avec ses personnages qui séduisent par leur ambivalence, cet exquis refus de manichéisme. J’ai tellement craqué pour le Crâmé – je ne résiste pas aux mauvais garçons – que j’ai enchaîné avec l’opus éponyme qui lui est dédié* (une tuerie). Ça saigne dans tous les coins, ça défouraille à tout-va (la course-poursuite sur l’autoroute est une scène d’anthologie), sans censure, foutrement bien ficelé. Sans break ni faiblesse, Brutale vous colle un vrai shoot d’adrénaline.
Jacques-Olivier Bosco a le diable au bout des doigts. Il vous conduirait direct en enfer que vous le suivriez en en demandant encore. J’ai si souvent conseillé ce bouquin que lorsque je tape « Ja » sur le clavier de mon téléphone, il me propose « Jacques-Olivier » (véridique). JOB est un grand monsieur, qui, imposant ses propres codes, s’érige là en nouveau maître du genre. Je m’en veux presque d’avoir tant tardé à le découvrir. Je suis conquise. Définitivement fan.