"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Voici l'histoire d'un amour fou.
Suzanne et Gabriel se rencontrent. Coup de foudre. Dès le dîner du lendemain, Gabriel demande Suzanne en mariage. Les quatre années qui suivent ce OUI virent au cauchemar. Suzanne et Gabriel partagent pourtant bien des choses, à commencer par leur passion de Savoir. Mais comment recommencer à aimer lorsque vos vies précédentes, et leurs fantômes, vous collent encore à la peau ? Comment se lancer dans cette aventure, dans cette traversée qu'est l'amour ?
Bref, ce couple tremble, au lieu d'oser. Et se déchire. Ils s'étaient dit Oui devant le maire. Mais les Non en eux l'emportaient. La saison I de leur amour s'achève par un divorce prononcé le 10 octobre 2011 par madame Anne Bérard, vice-présidente aux affaires familiales (Tribunal de grande instance de Paris) Ce livre ne lui est pas seulement dédié, ainsi qu'à sa greffière, madame Cerutti. C'est une longue lettre à elle adressée pour la remercier. Car en les séparant, « puisque telle semble être votre décision », elle sortit de sa réserve réglementaire pour faire part de sa conviction qu'« elle sentait en eux beaucoup d'amour ».
La saison II va lui donner, ô combien, raison. Gabriel ne se contente pas de pleurer son amour perdu. Il part pour le Grand Nord et s'y trouve une fraternité immédiate avec ces étendues gelées.
C'est alors, au coeur d'une tempête, qu'un message lui vient. Suzanne.
« Je sais que tu vas t'embarquer pour une traversée risquée. Alors je voulais que tu saches que je t'ai aimé ». De battre le coeur ne s'arrête plus. D'autant que Suzanne arrive. Suzanne, ma Suzanne et sa leçon de courage.
Ils partiront, ensemble, vers le détroit de Béring, et les deux îles jumelles Diomède, l'américaine et la russe : entre les deux court la ligne de changement de date. Vont-ils enfin s'installer dans le Temps ?
Et qu'est-ce qu'un détroit ? Un bras de mer resserré entre deux continents. Comme l'amour. L'amour est une Géographie.
Kafka avait raison : un livre doit être une hache pour briser en nous la mer gelée.
L'amour, c'est pareil.
Merci, madame la Juge.
Après L'exposition coloniale, après Longtemps, l'heure était revenue pour moi de m'embarquer pour la seule exploration qui vaille : aimer.
E.O.
Une histoire d'amour, ou histoire de l'amour, à la fois simple par son évidence, et compliquée par ses détours et les chemins pris pour arriver à l'accomplissement. C'est un peu un "je t'aime, moi non plus", récit insolite sous forme de courrier/journal adressé à la juge qui a validé (à contre coeur) la séparation des deux personnages. Amoureux, ils le sont indéniablement, trop exigeants ? trop perfectionnistes ? une belle illustration de l'Amour (avec un grand A) qui n'est pas, comme chacun sait, un long fleuve tranquille, et surtout pas chez ces deux là. Le tout joliment conté par la plume alerte de Erik Orsenna, écriture sans faille et toujours aussi envoûtante, 450 pages qui nous emportent dans une jolie danse.
J'ai retrouvé avec plaisir la plume, la verve d'Erik Orsenna, longtemps après "Longtemps" que j'avais adoré mais je n'ai pas retrouvé la même émotion. Ce roman qui se veut d'amour est plutôt le roman de la séparation et du divorce, et l'on se perd dans la géographie amoureuse de l'auteur et toutes ses digressions. Cela étant, la plume d'Erik Orsenna est jubilatoire, c'est indéniable. Il manie la langue française comme personne, et son humour est aussi irrésistible. En résumé j'ai été conquise par la forme, moins par le fond !
La lecture d'un roman d'Erik Orsena m'apporte toujours un plaisir que seuls procurent la belle écriture.
Cette histoire d'amour à rebondissement nous emmène au plus profond d'un couple fait pour s'aimer, mais si maladroit à le faire. Un peu l'histoire d'amour type de notre époque.
Et que dire de la spécialité de l'un des 2 personnages principaux: une spécialiste des chauves-souris qui se penche sur les virus qu'elles portent en elles et peuvent transmettre aux humains... en cette période de confinement pour cause de pandémie de covid-19, j'ai trouvé le hasard pour le moins taquin...
«Madame la Juge, voici l’histoire d’un homme. L’histoire d’un homme qui écrit à une femme. Banal, me direz-vous. Innombrables, depuis que l’écriture et l’espérance existent, innombrables sont les hommes qui, un beau jour ou la nuit venue, ont pris soudain la décision de se saisir d’un stylet, d’une plume, d’une pointe Bic ou d’un téléphone portable. Et c’est ainsi qu’ils ont commencé à former des mots pour les envoyer à une femme.» Erik Orsenna prend la plume pour nous conter la belle histoire d’amour de Gabriel et Suzanne. Mais si l’on se régale avec «Briser en nous la mer gelée», c’est que son récit se complète de ces digressions qui en font tout le charme.
Gabriel pourrait être refroidi, voire blasé. Il enfile les divorces et se retrouve une nouvelle fois devant la Vice-Présidente aux affaires familiales, chargée de prononcer une nouvelle rupture de contrat matrimonial. Sauf que Gabriel est un indécrottable optimiste, un amoureux de la vie, un touche-à-tout curieux, un amateur de nouvelles expériences. Quand il rencontre Suzanne, scientifique spécialiste des chauves-souris, il comprend qu’il a trouvé là un nouveau terrain d’exploration. Un peu comme la carpe et le lapin, lui qui est ingénieur hydrologue va pouvoir explorer une nouvelle science, embarquer pour une nouvelle aventure.
Mais je m’emballe. Ce roman se veut une longue lettre adressée à la juge et sa greffière, le récit de leur histoire d’amour et l’aveu que l’amour est toujours là, même s’ils ont décidé de se séparer. Alors ne faut-il pas faire marche-arrière? Essayez de partir en reconquête? C’est tout l’enjeu de la seconde partie d’un roman qui, entre de belles digressions, de joyeux apartés et de jolies découvertes nous aura fait comprendre que le détroit – en l’occurrence celui de Béring – est une belle définition de l’amour, un bras de mer resserré entre deux continents.
Avant cela, on aura parcouru la France et on se sera délecté de cette nouvelle histoire d’amour aux facettes multiples. Car comme le dit si joliment Suzanne, «il y a tellement d’amours dans un amour. Tellement de vies dans la vie. Profitons-en. Avant qu’on ne les enferme, avant qu’on ne nous enferme dans des boîtes.»
Avide de découvrir toutes ces vies, le couple va nous régaler. Gabriel va lui parler des écluses, Suzanne des chauve-souris. À la fin du livre, on aura même la surprise de découvrir sur quelle recherche stratégique elle se penche, un «virus à couronne, c’est-à-dire un coronavirus»!
On n’oubliera pas non plus les jolis portraits de René de Obaldia et de l’éditeur Jean-Marc Roberts, quelques conseils de lecture comme le «Portrait d’un mariage» de Nigel Nicolson et Vita Sackville-West, livre reçu en cadeau de mariage ou «La cloche de détresse» de Sylvia Plath, la pointe de jalousie envers le séducteur Jean d’Ormesson et même faire la connaissance, page 337, d’un «légionnaire russe devenu médecin français dans la campagne de Mulhouse»!
On aura exploré les corps et les cœurs jusqu’à ce point où la lassitude gagne, où soudain, on a envie de se reposer, de «faire le point». De retour d’un jogging qui «porte conseil, bien plus que les nuits», Suzanne aura parfaitement analysé leur relation: «notre mariage était un faux oui. Je ne suis pas trop forte en grammaire, mais un oui, normalement, change le monde, non? Après un oui, le monde n’est plus le même. Ton oui à toi n’a rien changé. Un oui qui ne change pas le monde, c’est un mariage qui n’a pas commencé. Voilà ce que j’ai compris en courant ce matin. C’est assez long, 15 kilomètres. Juste la bonne distance pour comprendre. J’ai eu bien chaud. Et maintenant, j’ai froid.»
Loin de toute logique Gabriel choisit de réchauffer sa femme du côté de l’Alaska pour un final qui réunira la géographie et les sentiments. Sans oublier les livres. Car dans ce bout du monde aussi, on trouve une librairie. Remercions Erik Orsenna de nous l’avoir fait découvrir, derrière ce superbe roman d’amour.
https://urlz.fr/cN8K
Aussi troublant qu’attirant ce livre m'a interpelé car oui d'amour il est question ,de découverte ,de culture ,de voyage.On n'en finit pas d'aller et venir dans des histoires les plus intéressantes et instructives,l'amour aussi sans va et revient ... ce livre je l'ai lu jusqu'au bout ,je ne l'ai pas dégusté, ni savouré comme il m'arrive parfois ,je ne l'ai pas retenu non plus les pages pouvaient défiler ... néanmoins je suis contente de l'avoir lu et j'en ai apprécié de beaux passages ,j'en ai retenu une phrase à mes yeux importantes "Nous croyons craindre la mort,mais c'est la vie qui nous fait trembler" c'est si juste !
S’il fallait donner un exemple de livre copieux dans lequel chaque page contient de nouveaux ingrédients et chaque chapitre un nouveau plat, « Briser en nous la mer gelée » remplirait parfaitement sa fonction. Erik Orsenna nous embarque dans un périple baroque, naviguant depuis Paris jusqu’ en Alaska avec la plume comme brise-glace pour tenter qu’un amour se rejoigne dans le détroit le plus magnifique mais aussi le plus fragile, celui de l’amour.
Gabriel s’adresse à Madame la Juge, Vice-Présidente aux affaires familiales après son divorce d'avec Suzanne rencontrée par l’intermédiaire de ses amis les plus proches. Un coup de foudre, mais les flammes de l’amour fou vont s’éteindre. Ou plutôt vont se glisser dans une atmosphère aseptisée, glaciale. Mais, à l’instar d’un virus, sitôt décongelé, tout peut renaître. Et les étincelles jaillirent de nouveau. Est-ce possible ? Il suffit d’embarquer dans ce roman qui prend parfois un étrange parallèle avec une opérette de Johann Strauss. Parce que si Gabriel est un éminent scientifique du domaine de l’eau, la belle Suzanne est une spécialiste d'un mammifère aussi étrange que captivant : la chauve-souris. Une chiroptérologue, voyez le tableau ! Même si musicalement parlant, le récit est plus proche d’Un voyage en hiver de Franz Schubert. Quoique. Un peu d’Offenbach aussi pour le côté tellement fantaisiste de l’auteur qui semble diriger sa plume devant un orchestre de mots pour que se succèdent sonorités endiablés et tempi beaucoup plus langoureux. Avec l’âme d’un Beaumarchais qui sommeille. D’un Feydeau du XXI° siècle également quand le sieur Orsenna déroule ses péripéties entre le service après-vente d’un célèbre catalogue de vente par correspondance et le plus connu des sites des petites annonces gratuites.
Erik Orsenna a peut-être transformé son personnage de Gabriel en prince Orlofsky, pas uniquement par la noblesse des lettres mais pour les invités surprises le long de son roman. Et quels invités ! Je ne peux m’empêcher de vous en parler. Il en fait revivre deux : Jean d’Ormesson, lors d’un déjeuner où il question de pied, de cheville… jeu de mots, jeu de mains. Puis, Jean-Marc Roberts, l’éditeur et scénariste disparu beaucoup trop tôt et créateur de la fameuse collection « Bleue » chez Stock. Bleu comme les souvenirs, bleu comme la nostalgie, bleu comme un appel du ciel sur le blanc d’une page.
Le troisième invité et non des moindres et quant à lui bien vivant : esprit facétieux, un jeune homme centenaire au pays de l’immortalité : René de Obaldia. Quand deux académiciens se rencontrent, c’est forcément une histoire française qui se déroule.
Cependant le protagoniste du récit reste l’amour. Cet amour que l’on saisit, qui s’enfuit, que l’on ne sait garder ou conserver. Un flot de regrets dans les vagues de souvenir vers lesquels les cœurs perdus continuent de naviguer. Pour parfois rejoindre à nouveau la terre ferme. Avec le voyage comme vecteur de fuite, d’évasion et de réflexion. Et de retour à Ithaque…
https://squirelito.blogspot.com/2020/02/une-noisette-un-livre-briser-en-nous-la.html
Il me semble que dans ce roman très curieux Erik Orsenna est aveuglé par l'amour et se perd un peu dans une écriture certes toujours aussi belle, mais une narration qui laisse le lecteur sur le bord de la route.
Gabriel, le narrateur, adresse une lettre au juge aux affaires matrimoniales qui un matin d'octobre a prononcé son divorce d'avec Suzanne. Une femme à nulle autre pareille, qui étudie les chauves-souris, un corps menu d'une infinie souplesse. Une demande en mariage acceptée dès le deuxième dîner. Des amis qui le jour de la noce parient sur la durée de cette union. Gabriel se retrouve solitaire il part en Alaska à la recherche de l'ours blanc, l'animal le plus seul de la création.
L'histoire d'un amour fou et d'une séparation douloureuse, un récit plein de légèreté et d'humour, une plume qui se déguste comme une friandise, mais hélas Erik Orsenna nous emmène dans des digressions infinies, que tout cela m'a semblé long et ennuyeux. Est-ce que l'amour est toujours aussi ennuyeux ?
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