Il était une fois. Il était une fois un homme appelé : « chapeau noir » On le surnommait ainsi car il avait un peu cet air, D'un évadé du passé, d'un bris d'une vieille mémoire Avec cette chose sur la tête, que lui savait cache-misère. On l'aimait bien cet étranger, adorateur d'espoirs Cultivant la bonne humeur comme le prêtre les prières.
Il y avait aussi cette jeune fille si douce et tellement belle Mais si triste qu'elle porte sa vie comme un pénible fardeau. C'est sur les âmes les plus pures que s'acharne donc le cruel. Notre homme en tomba amoureux et usa de son chapeau Pour alléger sa souffrance, faire rire le petit Gabriel Mais la fausse mer du bonheur fit renverser leur bateau.
Il avait fait un tas d'échanges avec plein d'êtres merveilleux Des lumières contre ténèbres, des tourments pour des sourires Avant que ne sonne le fatidique : venant d'où il était venu On ne l'avait pas vu sur le quai cette nuit-là, se dévêtir Vider son corps de la chaleur, chasser l'étincelle de ses yeux Il n'avait point besoin de ces choses, là où il devait partir Comme l'hiver il s'habilla de froidure et grimpa sur son radeau Résigné mais déterminé, avec seul bagage, ses souvenirs Et s'engouffra dans les abîmes, l'homme au noir chapeau.
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