"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Il faut d'abord imaginer ce Grand Nord de la Chine aux si longs hivers, les fleurs de givre sur les vitres et l'explosion vitale des étés trop brefs. Puis Xiao'e, une jeune fille modeste, pas spécialement belle, dit-elle, pour qui la vie n'a jamais été tendre :« j'appartenais à une catégorie insidieusement repoussée et anéantie par d'invisibles forces mauvaises ». Et puis Léna aux yeux gris-bleu et au mode de vie raffiné, qui joue du piano et prie en hébreu, dont le visage exprime une solitude infinie. Elle qui avait une vie intérieure si riche, comment pouvait-elle ne pas avoir connu l'amour ? Xiao'e rencontre donc Léna, une vieille dame juive dont la famille s'est réfugiée à Harbin après la révolution d'Octobre. Tout semble les opposer, pourtant on découvrira qu'un terrible secret les lie. C'est un monde où les fantômes côtoient les supermarchés, où les blessures de l'enfance restent vivaces. A la fois désabusé et espiègle, tragique et gai. L'écriture de Chi Zijian est, elle, à la fois étincelante et d'une infinie délicatesse. Un auteur qui n'a pas fini de nous enchanter.
Il faut d'abord imaginer ce Grand Nord de la Chine aux si longs hivers, les fleurs de givre sur les vitres et l'explosion vitale des étés trop brefs. Puis Xiao'e, une jeune fille modeste, pas spécialement belle, dit-elle, pour qui la vie n'a jamais été tendre :« j'appartenais à une catégorie insidieusement repoussée et anéantie par d'invisibles forces mauvaises ». Et puis Léna aux yeux gris-bleu et au mode de vie raffiné, qui joue du piano et prie en hébreu, dont le visage exprime une solitude infinie. Elle qui avait une vie intérieure si riche, comment pouvait-elle ne pas avoir connu l'amour ? Xiao'e rencontre donc Léna, une vieille dame juive dont la famille s'est réfugiée à Harbin après la révolution d'Octobre. Tout semble les opposer, pourtant on découvrira qu'un terrible secret les lie. C'est un monde où les fantômes côtoient les supermarchés, où les blessures de l'enfance restent vivaces. A la fois désabusé et espiègle, tragique et gai. L'écriture de Chi Zijian est, elle, à la fois étincelante et d'une infinie délicatesse. Un auteur qui n'a pas fini de nous enchanter.
« Léna Ji fut ma troisième logeuse à Harbin. Elle avait plus de quatre-vingts ans lorsque j’ai fait sa connaissance. »
Nous sommes dans le Grand nord de la Chine où les hivers sont si froids. Xiao’e, jeune femme ordinaire, correctrice dans une agence de presse, loue une chambre chez une veille dame Léna Ji.
Léna, juive a fui les pogroms de Russie, la Sibérie où elle habitait avec ses parents pour passer de l’autre côté en Mandchourie et s’est fixée là malgré la révolution chinoise. Entre les deux femmes, deux mondes, deux façons de vivre qui vont s’apprivoiser petit à petit. Lena, cultivée, lettrée joue du piano ; Xiao’e, villageoise, toute empotée, à la vie sentimentale chaotique, ne se voit ni belle, ni intelligente. Les deux femmes, en miroir, se dévoilent grâce ou à cause de conflits qui naissent entre elles. Avec Léna, Xiao’e apprend à s’aimer. Rien que de très classique me direz-vous. Oui, mais… Non… grâce à l’écriture tout en élégance, belle, de Chi Zijian et la traduction d’Yvonne André qui a su en garder rythmique et musicalité.
C’est un livre subtil, nostalgique, poétique où l’émotion est à fleur de mots. « Quand elle parlait des fleurs de prunier, je ne sais pourquoi, les yeux de Léna s’embuaient. Les histoires de fleurs dont parlent les femmes sont la plupart du temps teintées de nostalgie. »
La force et le sel de ce livre sont la découverte, à travers Léna, de la fuite des juifs après la révolution russe et leur arrivée en Mandchourie. J’apprends son histoire au fil des pages, tout comme celle de Xiao’e, bâtarde conçue lors d’un viol dans le cimetière du village, sur la tombe de son grand-père. Des personnages complexes, secrets, entourés de la nature, de cette région que Chi Zijian décrit avec tant d’amour.
C’est le troisième livre de Chi Zijian que je lis et ce ne sera pas le dernier, car J’apprécie de plus en plus son écriture et son univers et la découverte d’une certaine Chine.
Quelques extraits
« Les pivoines sont les reines des fleurs, mais même ces fleurs splendides se fanent le moment venu. A quoi bon de regretter de mourir ? »
« La mélancolie a sa beauté, une beauté que l'intéressée doit savourer dans la solitude »
« J’aime la neige, car sur Terre, j’ai peu de vrais amis, et quand il neige, j’ai toute une bande d’amis qui tombent du ciel, sans hostilité, sans nuisance, sans moquerie. »
Ce roman dresse le portrait d’une jeune fille toute simple, qui peine à joindre les deux bouts, qui a une vie sentimentale pas vraiment épanouissante, prénommée Xia’o. Elle travaille comme correctrice dans un journal, a une amie dévouée qui la conseille et la tire souvent d’embarras lorsqu’elle se trouve sans logement. Dans cette ville froide et industrielle du nord de la Chine, se loger semble être bien compliqué. C’est ainsi que Xia’o est amenée à louer une chambre chez Léna, une vieille dame juive, qui habite une grande maison de bois tarabiscotée, où les plantes sont aussi nombreuses que les livres.
L’auteure revient sur la vie de Xia’o, son enfance malheureuse, son arrivée à Harbin, ses aventures sentimentales (qu’on ne peut guère qualifier d’amoureuses, la pauvre Xia’o tombe souvent sur des goujats). Simultanément, on fait la connaissance de Léna, dont la famille a fui la Russie pour cette ville de Chine, et qui finira par raconter à la jeune chinoise ce qu’elle a essayé d’oublier depuis une soixantaine d’années.
C’est donc plutôt le drame qui va les rapprocher, et constituer le fil du livre, mais sans jamais de surenchère, sans pathos, par petites touches parfois teintées d’humour. Ces deux personnages émouvants se rapprochent lentement, s’opposent parfois, ne se livrent que difficilement.
Une belle lecture, douce en surface, dure comme la pierre en profondeur, qui surprend souvent et qui ne laisse jamais indifférent.
https://lettresexpres.wordpress.com/2019/01/28/chi-zijian-bonsoir-la-rose/
Harbin, Chine du Nord.
Alors qu'elle doit quitter sa colocation, Xiao'e une jeune fille simple, correctrice dans un journal avec de petits revenus, fait la connaissance de Léna, une vieille dame juive qui va lui proposer une chambre.
Au fil du temps une relation très personnelle et intime va se tisser entre les deux femmes. La plus ancienne n'hésitant pas à sermonner la plus jeune quand elle le juge nécessaire comme une mère le ferait pour son enfant.
Ce roman met donc en parallèle la vie de ces deux femmes qui, après un départ chaotique, vont devenir très attachées l'une à l'autre pour une foultitude de raisons.
Ce roman, bien que décrivant une Chine inconnue et notamment l'importance des relations filiales, aurait mérité d'être plus approfondi afin de gagner en épaisseur. Il n'en reste pas moins très agréable à lire.
Après Iris en Israël, me voilà en Chine avec Xiao’e.
Dépaysement garanti en ce moment.
Xiao’e a quitté sa campagne natale pour Harbin où elle vit chez une vieille dame, Léna.
Outre son histoire, c’est celle de la vie en Chine qui nous est contée.
L’écriture est fine, poétique et sensible pour décrire le tragique comme le léger, les secrets enfouis, les amours naissantes, la complicité.
J’ai eu beaucoup de plaisir à lire cette délicate et émouvante histoire qui se déroule en Chine du Nord.
Une jolie découverte.
A Harbin, dans le nord de la Chine, Zhao Xiao'e, jeune femme au physique plutôt banal et petite employée dans une agence de presse, s'installe dans la demeure confortable de Léna Ji, une vieille dame juive qui reste encore, à quatre vingt ans, d'une grande beauté. A priori, tout oppose Xiao'e, d'origine modeste, et la très raffinée Léna, qui vit seule, prie en hébreu à longueur de journée et joue du piano. Pourtant, leur relation évolue lentement, mais sûrement, vers une affection mutuelle et un respect partagé.
L'histoire, racontée à la première personne par Xiao'e, se concentre sur sa vie amoureuse et son enfance. Cette dernière a été terrible : lorsque son père apprend qu'elle est née à la site du viol de sa mère par un inconnu, il la rejette et la méprise. Elle grandit alors dans la honte de ses origines, honte qui continue à l'âge adulte et la pénalise dans ses relations amoureuses. Sa vie sentimentale est bien compliquée et elle a le don de choisir des hommes plutôt méprisables. Quel piètre portrait de la gent masculine dans ce roman ! La part belle est donnée aux femmes, à travers la courageuse Xiao'e, Weina sa belle et indépendante amie journaliste, et bien sûr la mystérieuse Léna, dont le passé secret n'est révélé qu'à la toute fin du roman. CHI Zijian nous offre ainsi trois portraits de femmes, différentes mais fortes à leur manière, qui évoquent la condition des femmes en Chine aujourd'hui et dans le passé.
Ce roman a été une belle découverte et, malgré un début un peu lent, je me suis laissée emporter par la douce mélancolie de ce récit et l'écriture pudique et délicate de CHI Zijian.
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