Marcel Imsand n'est pas un photographe de danse. C'est un photographe du coeur. Des enfants déguisés pour le carnaval, un vieux couple isolé dans sa, ferme, un berger au milieu de ses brebis retiennent autant son attention que les grands artistes qui ont choisi ses clichés pour illustrer programmes de spectacle, pochettes de disque ou campagnes publicitaires. Le mime Marceau, Nina Simone, Barbara, Jacques Brel, Cindy Crawford... Qu'il dirige son objectif sur un inconnu ou sur une célébrité, Marcel Imsand fait montre de la même délicatesse, de la même tendresse. Quoi d'étonnant à ce qu'un photographe communique moins par les mots que par le regard ? C'est précisément pour sa discrétion que cet homme réservé est recherché. Maurice Béjart ne s'y est pas trompé, qui l'a accueilli dans son premier cercle : celui du studio où s'élaborent ses ballets. Marcel Imsand a saisi au vol d'innombrables répétitions. Mais partageant avec le chorégraphe la conviction que l'on ne peut photographier la danse, il a préféré s'attacher à l'homme plutôt qu'à son oeuvre. Son premier portrait de Béjart date de 1964. Beaucoup d'autres ont suivi, au fil du temps, au gré des circonstances, par la magie de l'amitié. Marcel Imsand n'a jamais ambitionné de consacrer un album à Béjart. Les choses se sont faites d'elles-mêmes. Cet ouvrage est né des instances d'autres amis en plein accord avec le chorégraphe. Il nous montre un Maurice Béjart aux multiples visages. Au studio, en coulisse, sur scène, dans son appartement. Un Béjart intime et parfois secret.
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