"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Il était une fois une famille heureuse et unie. Des jumelles de six ans qui se ressemblaient comme deux gouttes d'eau. Des enfants fusionnelles qui grandissaient ensemble et s'adoraient. Avant de se jalouser et s'empoisonner. Il était une fois deux fillettes inséparables. Pour le meilleur, ou pour le pire ? Il était une fois une histoire qui n'a rien d'un conte de fées. -------- Avec elle, de Solène BAKOWSKI et Sans elle, d'Amélie ANTOINE, deux romans pour un projet commun. Un point de départ identique pour deux histoires distinctes qui peuvent se lire indépendamment l'une de l'autre. Une même famille, une même situation initiale, mais un événement qui vient tout bouleverser. Pour tous ceux qui se sont un jour demandé : Et si un seul détail de ma vie avait changé, est-ce que tout aurait été radicalement différent ? Pour tous ceux qui aiment voir les deux faces d'une même pièce.
Merci beaucoup à Netgalley et à son auteure, Solène Bakowski d’avoir proposé ce roman, paru en auto-édition à sa lecture.
« Avec elle » de Solène Bukowski et « Sans elle » d’Amélie Antoine sont un projet d’écriture à quatre mains, entre deux auteures françaises devenues amies. En prenant un point de départ commun : une paire de jumelles, ces deux auteures se sont plongées dans leurs histoires, sous la forme d’un roman-miroir, en imaginant ce qu’un petit détail pouvait alors tout y changer.
« Avec elle » est l’histoire de jumelles qui grandissent ensemble : Coline et Jessica. Alors que Coline est une petite fille timide et discrète, sa jumelle, Jessica est son total opposé : extravertie et solaire. On les suit de leur enfance à l’âge adulte au sein de leur famille : Patricia et Thierry, leurs parents ainsi qu’Armand et Paulette, leurs grands-parents. Alors que la vie suit son cours, des événements semblant anodins aux premiers abords (un accident, une rencontre,…) vont bouleverser le cours de leur vie.
Dans cette histoire qui somme toute aurait pu être banale, les sentiments d’envie, de peur, de jalousie font que les quotidiens des personnages s’en retrouvent marqués au fer blanc.
La même famille est vue sous deux interprétations différentes. Ici, la présence de l’autre jumelle, manipulatrice à bien des égards fera vivre, dans l’ombre, la seconde. Dans « Sans elle », la disparition de l’une occasionnera aussi une part d’ombre sur la seconde mais d’une autre façon. Autant « Avec elle » se concentre sur la psychologie dans les relations gémellaires, autant « Sans elle » se parcourt comme un thriller de par la disparition inexpliquée de Jessica.
Ma chronique de « Sans elle » d’Amélie Antoine suivra très bientôt. Mais je peux déjà vous dire que des points communs étayent les deux récits.
Pour votre information, sachez que fin de cette année 2018, ce roman ainsi que son « frère », « Sans elle », sortiront en version «broché» aux éditions Michel Lafon, en version tête-bêche.
Chronique : http://musemaniasbooks.blogspot.com/2018/08/avec-elle-de-solene-bakowski-roman.html
Eh bien... Une lecture dont on ne sort pas indemne.
J'avais commencé par Sans Elle, le livre "binôme" de Avec Elle, en me disant, Avec Elle va être plus facile à digérer, parce que dans celui-ci, aucune jumelle ne disparaît.
Que nenni.
Solène Bakowski nous plonge dans les turpitudes et abîmes de cette famille a quatre. Quatre âmes, quatre personnalités. Quatre destins bien distincts. Elle met en lumière le fragile rouage qu'est la vie, puisqu'il ne suffit que d'un tout petit événement, en terme de temps relatif, pour faire basculer un équilibre tranquille.
Cette histoire est forte, parce que semblant réel.
Parce que jumelles ou pas, une histoire pareille peut se vivre dans des familles avec des aînés, des cadets.
Comment exister quand l'autre prend toute la place ?
Comment aimer quand on ne se sent jamais soi-même aimé ?
Cette histoire nous décrit comme il est si facile de traverser la frontière entre l'amour et la haine.
Avec Elle de Solène Bakowski ne peut se lire sans lire aussi Sans Elle d'Amélie Antoine. On y retrouve les mêmes personnages, même secondaires, mais dans deux contextes différents.
Ces deux auteurs ont une écriture similaire. L'atmosphère y est oppressant.
Impossible de lâcher le livre.
Aparté : ma belle-soeur est une grande lectrice. Et aussi... mère de deux jumelles de cinq ans. J'hésite d'un coup à lui recommander ce duo de lecture. Peur qu'elle ne trouve plus jamais le sommeil.
Voilà…je finis ma lecture avec le deuxième roman de ce concept étonnant. Le début de ce deuxième roman est quasiment identique à « Sans elle » bien sûr. Même année, même feu d’artifice, même famille mais…un seul détail change et… pas de disparition, pas d’enfant évanoui dans la nature. Alors on suit l’histoire de cette famille ordinaire où la femme s’ennuie et devient aigrie, où le mari est triste et se sent seul, où les jumelles s’aiment et se déchirent pendant des années dans ce climat excécrable.
On se faufile encore une fois dans la tête de chaque protagoniste. On comprend à quel point les traumatismes d’enfance peuvent conditionner des vies entières. Comment un simple pacte de silence peut nous empoisonner au plus profond de nous-même. Dans son roman Solène Bakowski montre bien l’envie, la jalousie et la haine qui s’amplifient doucement, sournoisement mais sûrement, entre les jumelles. Elle nous montre comment elles réagissent de façon totalement opposées à un même évènement. La lumière et l’ombre. L’extravagance et l’effacement. L’amour et la haine.
Je vais être honnête comme j’essaye de l’être après chacune de mes lectures. « Avec elle » m’a paru plus fade que « Sans elle ». J’ai trouvé le rythme plus lent, moins accrocheur malgré une plume agréable à lire. Par rapport à ma première lecture, j’ai trouvé les personnages moins complexes, peut-être aussi sombres pour certains, mais de façon moins sournoise. Par conséquent, je m’attendais plus facilement à certaines de leurs réactions.
Certains passages m’ont paru complètement invraisemblables. Notamment la partie où la mamie ne pouvant pas accompagner les deux petites jumelles de 6 ans à la mer les laissent y aller sous la surveillance de leurs cousins de 13 et 11 ans qui sont complètement immatures…J’ai trouvé que cette décision, qui est déjà complètement irresponsable, ne va pas avec le personnage de la mamie.
Bref, j’avoue avoir eu plus de mal à lire ce deuxième ouvrage. Pour cela, et si vous souhaitez lire les deux pour jouer à fond le jeu de ce concept inhabituel, je vous recommanderai de commencer par « Avec elle » et finir avec « Sans elle ». C’est purement subjectif mais vu que l’on m’a plusieurs fois demandé mon avis par rapport à l’ordre de lecture, c’est ce que je conseillerai.
Cette fois la version où une des fillettes ne disparait pas. La rivalité entre les deux sœurs, l'éclatement du couple des parents, le chemin reste le même malgré la différence du départ. Finalement, est ce que ce petit détail aura fait une grande différence au fil des années ? Beaucoup aimé ce duo de livres que je conseille de lire l'un derrière l'autre.
https://leslivresdejoelle.blogspot.fr/2017/11/avec-elle-de-solene-bakowski.html
Ce livre fait partie d'un projet très atypique, deux auteurs Amélie Antoine et Solène Bakowski ont écrit deux romans dans lesquels elles ont imaginé deux histoires qui commencent pareil avec la même famille et deux jumelles inséparables mais qui partent chacune sur une voie différente à cause d'un seul détail. "Comment un seul détail suffit à tout changer".
Ces deux romans peuvent se lire séparément ou dans n’importe quel ordre, j'ai commencé par celui d’Amélie Antoine "Sans elle".
Coline et Jessica sont deux sœurs jumelles de 6 ans, elles sont tellement inséparables qu’elles n’ont jamais passé un moment l’une sans l’autre. Physiquement semblables elles diffèrent par leur caractère, Coline est l’ombre alors que Jessica est la lumière dans le couple fusionnel qu’elles forment, c'est un couple classique de jumelles où l’une domine l’autre.
Leur mère Patricia amène Jessica admirer le feu d’artifice du 14 juillet tiré sur un étang tout près de chez eux à Le Quesnoy, une ville paisible du nord de la France. Coline a fait une bêtise et est punie.
Jessica court vers un marchand qui distribue des colliers fluorescents publicitaires à quelques mètres d’elles. A cause de son lacet défait, la petite fille s’étale par terre près d’un jeune homme Enis. Patricia croise alors les yeux du jeune homme… c'est une rencontre qui va bouleverser la vie de la jeune femme insatisfaite de sa vie terne.
Solène Bakowski nous raconte la vie de cette famille qui bascule à partir de cette date à cause de la dégradation du couple des parents qui ne forme bientôt plus qu’un couple de façade. Ce délitement du couple formé par leurs parents crée une distance entre les jumelles qui réagissent chacune différemment. Un autre élément fondateur se produit le même été lors des vacances des jumelles chez leurs grands-parents. Il s’agit d’un acte pour lequel Coline éprouvera du remords toute sa vie, un acte à cause duquel elle restera redevable d’une dette envers sa sœur qui l’a protégée par son silence.
Devant le mal être de sa mère, Jessica croit comprendre sa difficulté à s’occuper de deux enfants, elle l'imagine prête à abandonner une de ses deux filles... Par crainte d’être abandonnée, Jessica se bat pour être celle que sa mère gardera. L’attitude perverse de Jessica conjuguée au secret qui les lie depuis leurs vacances chez leurs grands-parents va polluer la relation des deux sœurs, elles vont développer au fil des années une relation toxique, une relation en montagnes russes, un rapport passionnel où Coline est écartelée entre l’immense amour et la terrible haine qu’elle éprouve pour Jessica dont elle se sent toujours inférieure.
Solène Bakowski explore les méandres d’une relation entre jumelles où la rivalité et la jalousie prennent souvent le dessus sur l’incommensurable amour qu’elles éprouvent l’une pour l’autre. Elle développe une relation où l’emprise que la dominante, volontiers manipulatrice, exerce sur la dominée peut avoir des conséquences dramatiques. Solène Bakowski signe un roman très prenant pour lequel j’émets juste un petit bémol : le langage familier voire trivial qu’elle utilise à certains moments, s’il est parfaitement justifié dans les dialogues entre les deux ados, fait perdre au récit de sa puissance en dehors de ces moments d'échange entre les deux sœurs.
Les deux auteurs ont parfaitement réussi à mener leur projet en parallèle,leurs personnages ont le mêmes traits de caractère et les situations se rejoignent. Elles ont développé des thèmes communs :
* L’importance du fait fondateur, du moment où tout bascule (disparition de Jessica/ délitement du couple et dette contractée par Coline) qui sont pour Coline, dans les deux cas, à l’origine d’une cassure dans sa vie qui après ses 6 ans ne sera plus jamais la même qu’avant ses 6 ans.
* La souffrance des enfants puis adolescents (les deux dans « Avec elle », seulement Coline dans « Sans elle ») qui subissent le manque d’attention de leurs parents englués dans leurs problèmes d’adultes, qui sont livrées à elles-mêmes et vont devenir le soutien de leur mère à la dérive.
* Leur isolement sans pouvoir compter sur aucune aide extérieure.
* La solitude d’une Coline au destin très émouvant qu’elle vive avec ou sans sa sœur.
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