Retrouvez en vidéo la rencontre avec le président et le lauréat du Prix Orange du Livre
« Il essaye de courir en poussant sa famille devant lui, mais un hurlement ouvre le ciel et une mitraillette frappe des millions de coups de hache partout en même temps. Dans le Royaume, il y a des vrombissements lointains. ».
1971 : le Cambodge est à feu et à sang. Saravouth a onze ans. Sa petite soeur Dara en a neuf. Leur mère enseigne la littérature au lycée français. Leur père travaille à la chambre d'agriculture. Dans Phnom Penh assiégée, le garçon s'est construit un pays imaginaire : le « Royaume Intérieur ».
Mais un jour, la guerre frappe à sa porte. Les fondations du Royaume vacillent. Séparé de ses parents et de sa soeur, réfugié dans la forêt sur les rives du Tonlé Sap, Saravouth devra survivre dans un pays en plein chaos, animé par une volonté farouche de retrouver sa famille.
Inspiré d'une histoire vraie, ce roman restitue une épopée intérieure d'une rare puissance.
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Rendez-vous le jeudi 8 octobre à 13h en direct sur Facebook avec le président et le lauréat du Prix Orange du Livre 2020
Ce livre ne s'oublie pas facilement. Il tape et cogne fort, encore longtemps après.
Les livres recommandés par le lauréat du Prix Orange du Livre 2020
Boule versant ,,captivant ,un récit qui fait froid dans le dos ,un récit émotionnel, un livre captivant ,un bon roman à découvrir
Je n'avais des événements évoqués dans ce livre qu'une connaissance limitée.
Les vivre par l'intermédiaire d'un enfant est assez dur par moments.
Mais les personnages sont tellement attachants, qu'on arrive à se concentrer sur le côté humain et à garder malgré tout confiance en l'humanité.
Que pourrais-je ajouter qui n'aie déjà été dit à propos de ce magnifique roman?
Simplement qu'il nous rappelle quelle chance nous avons de vivre dans un pays (une Europe) en paix et qu'il serait judicieux de se souvenir de ce qui est vraiment important dans la vie...
Avis : RAVAGEUR
Il faut un temps, après lecture, pour se remettre des horreurs perpétrées et lues. Ce n’est pas un roman pour se détendre, c’est comme je les appelle : un roman mémoire. Un de ceux qui nous disent le mal, qui nous font approcher la réalité du terrain et les souffrances humaines. Il a reçu le prix Orange 2020 ; je comprends pourquoi et je vais vous l’expliquer.
Outre la qualité des informations sur le Cambodge, la véracité des renseignements sur la vie de tous les jours dans les villes et villages, les réalités des atrocités d’une guerre civile, il y a le monde intérieur d’un enfant qui lui donnera la résilience nécessaire pour poursuivre une vie lacérée, pilonnée, en partie détruite.
Saravouth a 11 ans et vit à Phnom Penh avec sa petite sœur dans une famille socialement bien établie. Il s’est fabriqué un monde intérieur qu’il raconte à sa sœur pour qu’elle lui redonne des détails qu’il pourrait oublier, tellement il est occupé en permanence à créer toujours plus de choses ! Ses parents ne croient pas aux dangers d’une guerre et surtout pas d’une guerre fratricide. Mais elle est là et tout bascule quand Saravouth, blessé, est séparé de sa famille. S’ensuit alors une quête éperdue pour les retrouver...
Parler d’émotion intense est insuffisant pour rendre les ressentis autour de ce livre ; je dirai que l’on est pris dans un souffle puissant, torride et persécuteur. Mais en même temps, il y a les yeux d’un enfant, l’éternel recommencement du jour qui gomme l’autre et redonne l’espoir. Le mélange est puissant comme la quête est éperdue.
La parfaite construction du roman respectant la chronologie des actions nous immerge dans un monde violent où la rencontre avec la mort est quasi quotidienne. Le vocabulaire est riche et précis, quelques vérités sont dites entre deux phrases plus anodines.
Il en faut beaucoup pour ravager un enfant qui court et construit dans sa tête, et ce roman tiré d’une histoire vraie nous en donne la preuve. Merci à Guillaume Sire d’avoir travaillé à rendre hommage au courage de la jeunesse.
Je remercie la Fondation Orange et les Editions Calmann-Lévy pour l’envoi en SP de "Avant la longue flamme rouge."
Avant la longue flamme rouge de Guillaume Sire
Pourquoi ai-je choisi de lire ce livre Avant la longue flamme rouge de Guillaume Sire, non pas parce qu'il venait de recevoir Prix Orange du livre, mais parce que mon parcours m'a conduit en 1993 au Cambodge et qu'il me paraissait important, de connaître via ce témoignage, une famille Cambodgienne qui a été témoin du tout début de ces années de feu et de sang sous le régime de Lon Nol puis des khmers Rouges. C'est cela, la trame de cette histoire vraie, que nous rapporte Guillaume Sire. Cette épopée sanglante vue par le regard d'un enfant ; Savarouth qui en 1971 à 11 ans, vit dans une famille catholique, né d'un père travaillant à la Chambre d'agriculture de Phnom Penh et d'une mère enseignant la littérature au Lycée Français René Descartes , avec sa petite sœur Dara âgée de neuf ans. Dans cette capitale assiégée, Savarouth s'est construit un pays imaginaire : Le Royaume Intérieur, dans lequel il s'évade du monde extérieur beaucoup moins radieux. Savarouth ne veut pas croire à la guerre civile qui fait rage. Il écoute avec passion toutes les lectures lus par sa mère, L'Odyssée, Peter Pan ou les poèmes de René Char pour ne citer que ces livres là.
Mais un jour, la guerre frappe à la porte de cet appartement et un homme en bleu, sous le prétexte de les protéger les emmènent en dehors de Phnom Penh vers une mort planifiée.
Savarouth séparé de ses parents et de sa sœur, réfugié dans la forêt sur les rives du Tonlé Sap est retrouvé blessé par une balle à la tête, inanimé par une vieille femme qui prendra soin de lui et le soignera. Mais Savarouth est seul. Il n'a qu'une obsession celle de retrouver sa famille. «Il faut trembler pour grandir», lui lançait sa mère. Ce vers de René Char ne quittera pas l'esprit de Saravouth, tout au long de cette quête, inlassablement, malgré les risques immenses qu'il va courir. La violence innommable des soldats sanguinaires de tous bords ceux de Lon Nol comme ceux que l'on désignera comme Khmer Rouge. Malgré les kilomètres parcourus , traversant les forêts hostiles, en navigation sur le Tonlé Sap et le Mékong sous le fracas des tirs. Malgré des rencontres avec une femme médecin et le père Michel d'un institut religieux , Savarouth n’abandonnera pas, l'idée de retrouver ses parents et sa sœur. A aucun moment, il ne croit qu'il leur ait été arrivés malheur. Tout au long de cette odyssée, Guillaume Sire nous invite à pénétrer dans l'intime réflexion de Savarouth, notamment lorsqu'il fait état des cartographies tenues au jour le jour lors de ses recherches sur Phnom Penh ou ses retours dans son monde intérieur. Savarouth au fil des pages grandit trop vite pour un enfant et démontre à bien des égards un courage exceptionnel !
Par son regard, il nous fait vivre la beauté de son pays le Cambodge, les odeurs des fleurs, des fruits, les atmosphères paisibles des vieux quartiers ; mais aussi toute la tragédie du Cambodge : ses charniers, ses exécutions sommaires, ses viols par les soldats à plusieurs sur une jeune fille, ses odeurs dans les lieux de prostitution ou drogue et alcool s’entremêlent.
Savarouth nous rappelle également, le courage des médecins, des infirmières et des prêtres restés au Cambodge pour soigner et sauver des habitants condamnés à une mort programmée, pour être catholique, communiste, ou tout simplement fonctionnaire, ou ayant une quelconque autorité, ou faisant l'objet d'une liste établi par les pythies entourant Lon Nol président de la République Khmer. Il dit aussi, les enfants dans les orphelinats, a qui l'on ne donnait pas de prénom, pour qu'ils puissent être adoptés par des familles, venant en catimini les rechercher. « Prenez un nourrisson et rentrez. Il faut partir, demain Phnom Penh va tomber. Le nourrisson à beau être jeune , il est vif. Incapable de le maîtriser la jeune femme est obligée de le passer à deux hommes. Marie Vignon arrive, elle prête main forte au père Michel et au frère Bruno pour essayer de consoler les enfants qui, tous ont compris, les plus âgés, ont fondu en larmes. Prenez moi dit Vanak, hurle-t-il en Français . Au nom de Dieu, au nom du Christ prenez-moi. Je vous en supplie, Notre Père qui es aux cieux! Vive la France ! Il essaye d'ouvrir la portière, mais la femme a enfoncé les verrous. »
L'on voit aussi dans ce livre Avant la Longue flamme rouge toute l’obstination de Savarouth , sa solitude, sa débrouillardise pour gagner quelques sous, cirant les chaussures des soldats et les faisant reluire avec des bas de soie collectées auprès des prostituées ou jouant aux échecs.
Puis se sera le départ contraint et forcé de Savarouth et Vanak son ami dans un hélicoptère. « Attention roquette ! » C'est la bataille finale, la chute de Phnom Penh. Le 26 mars 1975 le babylift atterrit à Bangkok. Savarouth est confié à la famille catholique du New Jersey Les Boisselles et Vanak dans un foyer à Seattle.
L'on retrouvera Savarouth à des compétitions d'échecs ou il gagne souvent.
Un jour à Atlanta à cause de son style de jeu soviétique, quelques uns de ses partenaires le surnomment Saravouthski. En 1982 il s'inscrit en littérature à l'université de Rutgers et obtient le deuxième fauteuil de violoncelliste de l'orchestre symphonique du New Jersey. En 1990 il enseigne la littérature comparée à l'université Concordia de Montréal. Il se marie à un enfant Sébastien. « A sa naissance Savarouth est près du berceau. Un sentiment refait surface en lui. Le pire d'entre eux . La peur, la peur nue. A compter de ce jour il ne veut plus rien faire à part rester près de l'enfant, s'occuper de lui. » En 2004, Guillaume Sire rencontre à Montréal Saravouth, il jouait de la guitare.
Il m'a demandé dit Guillaume Sire, à la fin de la chanson « Have you read The Odyssey ? »
Saravouth ne retournera pas au Cambodge. « Il a survécu à la guerre, mais rien en lui de ce qui était davantage lui-même n'a survécu, sinon dix-neuf éclats d'obus » , révélés par un IRM, logés à l'intérieur de son cerveau, impossible à opérer. Saravouth, comme des milliers de Cambodgiens ne se remettra sans doute jamais de ce cauchemar-là que fut la guerre du Cambodge.
Un court métrage lui est consacré : il vous suffit d'écrire Odysseus' Gambit dans la barre d'un moteur de recherche. Lisez ! Avant la longue flamme rouge de Guillaume Sire, pour croiser le regard de Saravouth, pour qui subsistent tant de questions restées sans réponse. Bien à vous.
Saravouth a 11 ans quand commencent les événements qui mettront son pays, le Cambodge, à feu et à sang. A la suite d’une délation, lui et à sa famille sont amenés dans la forêt par les soldats du général Lon Nol et massacrés. Gravement blessé, laissé pour mort, Saravouth survit. Il n’a dès lors de cesse de retrouver sa famille qu’il persiste à croire encore en vie. Il le fera pendant 5 ans jusqu’à ce qu’il finisse par quitter le Cambodge.
Saravouth existe, on le voit dans un court-métrage mentionné à la fin du livre. C’est un personnage assez extraordinaire. On ne peut qu’être ému par son courage et sa ténacité.
Au-delà de l’hommage qui lui est rendu, du témoignage, on aurait aimé que le récit soit différent. L’évocation du monde imaginaire de Saravouth enfant est un peu trop développée, sans grand intérêt. Trop littéraire, sonnant creux, le style n’accroche pas. Et on regrette l’absence quasi totale d’indications historiques analysant la situation du Cambodge à l’époque, les forces en présence, les enjeux politiques. Seul le quotidien d’une population ballottée, torturée, martyrisée est évoqué. C’est dommage !
En 1971, au Cambodge. Une fois Norodom Sihanouk destitué, la guerre civile embrase le pays à la suite du coup d’état de Lon Nol. Le général et futur président n’a qu’une obsession, exterminer les Cambodgiens d’origine vietnamienne. Coincé entre Khmers rouges et Viêt Cộng, la guerre fera rage dans le pays pendant de longues années.
A Phnom Penh, Saravouth, 11 ans, vit avec sa famille et sa petite sœur. Bercé par les histoires que lui raconte sa mère, il s’est créé un Royaume Intérieur qu’il parcourt chaque jour, autorisant parfois sa sœur à venir avec lui. Un Royaume rien qu’à lui, qu’il reconstruit, enjolive, développe sans cesse. Véritable Peter Pan, il vit là sa propre Odyssée, de belles aventures et des vies qui lui permettent de supporter le monde qui l’entoure, celui qu’il nomme l’Empire Extérieur.
La mère, Phusati, enseigne la littérature au lycée René-Descartes et le père, Vichéa est employé à la chambre d’agriculture. Convertie au christianisme, la famille voit disparaître tour à tour ses amis, arrêtés par le nouveau pouvoir en place. Puis vient leur tour, embarqués puis exécutés dans la forêt. Le jeune Saravouth échappe miraculeusement au massacre, sauvé par une vieille femme qui le cache et le soigne pendant de longues semaines.
Une fois rétabli, il n’a qu’une seule obsession, retrouver les siens.
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Lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2020/12/20/avant-la-longue-flamme-rouge-guillaume-sire/
Alors que la guerre civile fait rage au Cambodge, Saravouth et Dara, onze et neuf ans, ont néanmoins pu, jusqu’en cette année 1971, mener une existence heureuse auprès de leurs parents, à Phnom Penh. Mais les combats finissent par atteindre leur ville. Séparé des siens dans la tourmente et réfugié dans la forêt, Saravouth va devoir survivre dans l’enfer d’un pays en plein chaos, avec pour seule obsession : retrouver sa famille.
Inspiré d’une histoire vraie, ce roman terrible et bouleversant commence doucement, au sein d’un cocon familial qui a jusqu’ici réussi à supporter les rigueurs de la réalité grâce au pouvoir des livres et de l’imagination. Saravouth s’est ainsi créé un monde imaginaire, alimenté par la littérature que lui fait découvrir sa mère. Le contraste entre cette poésie et la barbarie qui va venir la saccager n’en est que plus frappant, alors que, consterné, le lecteur voit bientôt sombrer les personnages, auxquels il a eu le temps de s’attacher, dans un maelstrom aussi terrifiant qu’inextricable.
Lorsque s’achève cette lecture aux allures de tornade, images et mots continuent à hanter longtemps l’esprit : pas seulement en raison des atrocités commises pendant cette guerre, mais tellement le destin de Saravouth s’avère stupéfiant de bout en bout, sa personnalité magnétique et sa force de survie impressionnante. En nous signalant le court métrage Odysseus’ Gambit, tourné sur Saravouth devenu adulte, l’épilogue nous permet de réaliser comment la vie de cet homme est demeurée bloquée dans une impasse tragique. L’on ne peut que s’émouvoir de la stupéfiante résilience de cet être fracassé depuis l’enfance, que la mort n’aura épargné que pour lui en laisser une terrible culpabilité.
Ce livre intense et vibrant se lit en un seul souffle de sidération et vous laisse groggy, accablé par le poids de certains destins que l’on dirait tragiques par essence, et impressionné, tant par son héros malgré lui, que par l’émouvant hommage qui lui est ainsi rendu. Coup de coeur.
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