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Ania, qui n'a guère vu son père Gabriel ces dernières années, apprend par sa nouvelle femme qu'il vient de se suicider. Cette mort volontaire semble faire suite au scandale qui a éclaboussé ce journaliste et intellectuel de gauche quand il a publiquement pris la défense de deux jeunes «Français» qui ont massacré un Comorien sans-papiers. Comment les haines ont-elles pu en arriver là ?Dans le village où il doit être enterré, l'ambiance est délétère, chacun prenant parti pour ou contre Gabriel. Que s'est-il passé pour que ce père en vienne à rétrécir ses vues au point de tremper dans une affaire aussi sordide et de devenir un paria ?En auscultant une France sous tension et au bord de l'explosion, Pascale Kramer nous offre un puissant roman sur le basculement politique et le repli sur soi, qu'elle met en scène de manière intime et collective.
La première chose qui interpelle lorsqu'on entame pour la première fois la lecture d'un roman de Pascale Kramer, c'est le style. Outre le fait qu'il n'y ait quasiment aucun dialogue, l'auteure se démarque par une lenteur exacerbée, un besoin de prendre son temps et de dépeindre chaque scène avec force détails et émotions. Si au premier abord, cette approche peut rebuter, au fil des pages cela renforce le réalisme de l'histoire et l'impression d'être le spectateur privilégié de cette "autopsie".
La gêne que procure la lecture de ce roman ne vient donc pas de cette intimité avec les personnages, mais plutôt de la quatrième de couverture. Contrairement à ce qui est annoncé, il ne s'agit en aucune façon d'une réflexion sur le basculement politique ou d'un livre ancré dans la réalité sociétale de l'époque. La prise de position controversée de Gabriel ou l'évolution de ses convictions sont à peine esquissées dans ce roman qui, de la dernière rencontre entre Ania et Gabriel à l'enterrement de ce dernier, s'intéresse à l'autopsie, non d'un père, mais de la relation entre une fille et son géniteur.
Sans jamais juger ses personnages, Pascale Kramer expose au compte-gouttes les raisons qui les ont poussés à s'éloigner l'un de l'autre. La disparition brutale de la mère, un père qui ne correspond pas aux attentes d'une fille, une fille qui ne correspond pas aux attentes d'un père, sont autant d'éléments qui justifient l'éloignement progressif entre Gabriel et Ania. Malgré l'attention resserrée sur ces deux personnages, Pascale Kramer choisit de maintenir la distance entre eux sans jamais essayer de les rapprocher, un parti-pris auquel elle ne dérogera pas. La disparition brutale de la mère, un père qui ne correspond pas aux attentes d'une fille, une fille qui ne correspond pas aux attentes d'un père, sont autant d'éléments qui justifient l'éloignement progressif entre Gabriel et Ania.
L'attachement envers Gabriel et Ania opère difficilement. Les personnages secondaires gravitent autour d'eux sans avoir de réelle emprise sur leur vie ou leur décision. Malgré la main tendue de Clara, les besoins de son fils de créer un lien et l'implication de son ancien compagnon, Ania s'entête et, ce faisant, apparaît comme un personnage difficile à appréhender et pour lequel il est difficile de ressentir une réelle compassion malgré son enfance.
"Autopsie d'un père" laisse donc un sentiment mitigé. Le style singulier et l'approche inédite du deuil apportent beaucoup à ce court roman, mais le traitement de l'histoire, obstiné dans sa démonstration et trop éloigné de son accroche initiale, tend à nous laisser sur la faim.
Je remercie Babelio via Masse critique pour la découverte de cette auteure et pour m'avoir donné l'opportunité de m'exprimer sur ce roman.
Ania , accompagnée de son fils sourd, rend visite à son père qu’elle n’a pas vu depuis quatre ans. Visite décevante.
Le lendemain, celui-ci qui est sujet d’un scandale médiatique, se suicide.
Ania retourne chez son père où elle fait la connaissance de sa belle-mère.
L’action se déroule sous trois jours, jusqu’à l’enterrement.
Le père est décrit comme hautain, méprisant
Ania est comme déconnectée de tout, apathique sans véritables réactions
La belle-mère assure mais est plutôt too much.
Les autres personnages laissent aussi sur notre faim.
On ne sait pas trop bien où veut en venir l’auteur
Le scandale provoqué par le père et les évènements que cela entraîne ne sont pas assez développés.
La distance entre le père et la fille n’est pas suffisamment expliquée.
Une impression de froideur et d’incomplet domine et empêche d’adhérer à l’histoire.
UNE BONNE LECTURE
Dans la mesure où j’ai lu ce roman en à peine une journée, je pense pouvoir dire qu’il ne m’a pas déplu. Pourtant je ne dirai pas qu’il m’a transcendé mais j’ai bien apprécié ma lecture, notamment par une magnifique plume que nous propose l’auteur. Elle nous permet de ressentir aisément ce que vit Ania, le personnage principal, qui se retrouve face à la mort inexpliquée de son père, qu’elle n’avait pas vu depuis plusieurs années.
UNE HISTOIRE FAMILIALE PLUS QUE POLITIQUE SELON MOI
Davantage qu’une question de politique selon moi, j’ai particulièrement remarqué que l’auteur s’attachait à nous dépeindre la vie plutôt difficile d’Ania. Elle se retrouve non seulement face à un père qu’elle n’a plus connu et qu’elle ne connaîtra par conséquent plus sauf au travers de sa belle-mère lors des préparatifs de l’enterrement ; mais elle mène à côté de cela une vie familiale compliquée avec son fils auquel elle est fortement attachée et dont elle s’efforce de préserver l’innocence de l’enfance. Pascale Kramer nous montre des personnages différents, qui ne s’accordent pas forcément du fait de leurs caractères, de leur vécu mais aussi de leur point de vue face à ce que Gabriel – le père d’Ania – a pu vivre. Je suis restée partagée sur ce que pouvaient penser chacun des personnages face à cette crise politique, tout en ne sachant au final pas réellement le fond de cette sombre histoire. En effet, contrairement à ce que le résumé annonçait, je n’ai pas vraiment perçu cette dimension politique, ni même la véritable raison du suicide. J’ai davantage ressenti ce roman au travers de la vie d’Ania, de ce qu’elle a pu vivre étant enfant, mais aussi de ce qu’elle vit au moment où elle ‘communique’ à nouveau avec son passé, son ancienne vie, avant le scandale. L’auteur navigue très bien entre ces différents moments d’existence, entre ces différentes temporalités, permettant de dresser un tableau complet du vécu de cette jeune femme.
C’était un roman très agréable à lire, bien que je n’ai pas totalement réussi à cerner le message que l’auteur à voulu faire passer en matière de scandale politique.
https://lectriceassidueendevenir.wordpress.com/2016/04/19/autopsie-dun-pere-de-pascale-kramer/
Une lecture dérangeante, avec une protagoniste relativement terne, Ania, et un sujet de fond actuel, et dont on peine cependant à savoir ce que l'auteur veut en faire.
Autopsie d'un père est un roman qui m'a laissée perplexe, intéressant, mais dont l'aboutissement laisse un sentiment amer.
Ma chronique complète est ici : http://viederomanthe.blogspot.fr/2016/05/autopsie-dun-pere-pascale-kramer.html
Autopsie d'un père est un récit âpre, difficile, il raconte les relations compliquées entre Ania et son père Gabriel. Gabriel est un grand journaliste, un intellectuel, il a élevé seul sa fille mais il s’est rapidement désintéressée d’elle et l’a confié aux gardiens de sa maison de campagne puis en pension. Il a été déçue par sa fille qui n’est pas aussi intelligente qu’il le voudrait qui s’est marié à un Serbe et lui a un donné un petit fils sourd.
Ania n’a plus de relation avec lui, elle vit dans une banlieue parisienne et a un petit job d’assistante maternelle, elle a divorcé et s’occupe seul de son fils. Elle a tiré un trait sur son père.
Mais la mort de celui-ci va l’obliger à se replonger dans ses souvenirs, à essayer de le comprendre notamment pourquoi il a défendu des jeunes du village qui avaient lâchement tué un émigré sans défense. Cette prise de position l’a mis au banc de l’intelligentsia parisienne et il a été lynché médiatiquement seule sa compagne Clara ne l’a pas lâché.
Dans ce roman, on navigue en eaux troubles, dans ce racisme latent en banlieue avec la réaction d’Ania vis-à-vis d’une famille africaine, au village avec ce fait divers. Le personnage de Gabriel est peu sympathique, il se sent supérieur, il méprise les petits gens.
Le handicap, la solitude est aussi décrite dans la vie d’Ania, sa vie dans cette banlieue brutale, grise. Son sentiment d’être rejettée est très présent. La violence est analysée à travers les réactions du village lors de la mort de Gabriel. On est aussi parfois mal à l’aise avec les réactions de rejet, le détachement d’Ania vis-à-vis de la mort de son père, des autres.
Le style est froid, clinique, peu de dialogues surtout de longues phrases de descriptions qui décrivent ce monde à la dérive. Un monde de préjugés, des apparences comme les gardiens qui reprochent à la jeune fille de ne pas avoir été là.Un monde d’incompréhension, le père n’a jamais compris sa fille et inversement. Une réflexion psychologique.
Mais, je suis restée un peu sur ma faim, j’avais envie d’aller plus en profondeur dans les personnages, j’ai eu un sentiment d’inachevé.
La suite sur http://eirenamg.canalblog.com/archives/2016/05/05/33766236.html
Je ne suis pas parvenue à pénétrer jusqu'au coeur de ce roman. Je n'ai pas réussi à le trouver alors que je le sentais battre parfois tout près.
Journaliste célèbre, Gabriel se suicide à la suite du scandale qu'il a provoqué en prenant publiquement la défense de deux jeunes blancs assassins d'un Comorien sans-papiers. Sa fille Ania, qui élève seule son fils atteint de surdité, s'était éloignée de cet homme qui ne savait que lui montrer au mieux son indifférence, au pire une condescendance teintée de mépris.
C'est le point de vue de cette jeune femme silencieuse, repliée sur elle-même et sur son fils, qui garde douloureusement les fêlures de son enfance, qui prédomine le plus souvent, laissant les motivations des autres personnages dans une ombre souvent gênante pour la compréhension de la globalité de l'intrigue. Récit et dialogues fusionnent dans une narration "blanche", atone,qui en devient oppressante.
Des rapports père/fille - mère/fils qui semblent au départ être le sujet essentiel, aux rapports sociaux qui restent en filigrane, en passant par la relation à la notoriété, le roman semble courir plusieurs lièvres à la fois et je n'ai pas réussi à discerner un fil qui me permette de les relier de manière convaincante.
C'est un roman que je n'ai en définitive pas vraiment compris.
L'art de la nuance, du malaise, des frottements entre les êtres, ce n'est pas seulement un père que Pascale Kramer autopsie dans ce très beau roman, mais tout un pan des rapports sociaux tels qu'ils débordent et s'imposent au sein même de la famille. Elle dit comment on peut se sentir soudain "déclassé" face à un parent, à des proches, en porte-à-faux, pas à la hauteur, inadéquat.
Les personnages de Pascale Kramer interprètent chacun un air différent. Il y a de la discordance dans l'air. Et néanmoins, son récit se développe avec une harmonie subtile, comme dans une composition contemporaine, où les fausses notes se répondent avec art.
Et puis, je suis toujours très touchée par la façon dont elle décrit les enfants. Là encore, une magnifique attention à qui est faible, divague, tâtonne, s'élance et qui émeut profondément.
J’ai découvert ce livre par hasard : c’est un « coup de coeur » de mon libraire (la librairie Gallimard du boulevard Raspail) qui le signalait. Merci à eux, car c’est une très belle découverte que j’ai ainsi faite !
Autour d’un thème central, l’incompréhension entre un père et sa fille, Pascale Kramer entremêle avec subtilité les portraits et les relations de ses différents personnages.
Presque de manière indirecte (il y a très peu de dialogues), par petites touches délicates et précises, chacun est décrit dans toute sa complexité et, quels qu’ils soient, ils ont tous droit à la même attention et à la même empathie.
Gabriel, le père, brillant intellectuel, égoïste, qui se suicide suite à des prises de position condamnables, Ania, sa fille, longtemps humiliée puis ignorée, Clara la compagne de Gabriel, l’enfant sourd et si émouvant d’Ania, les gardiens- ambigus - de la résidence secondaire du père, la directrice de l’école locale…Pascale Kramer ne porte jamais de jugement mais essaye toujours de les comprendre et de nous les faire comprendre. Elle les décrits avec pudeur et retenue et leur donne finalement une force et une présence étonnantes qui les rend extrêmement attachants.
La même manière - subtile et « discrète » - de traiter son sujet se retrouve dans les problèmes politiques qui constituent la toile de fond de ce roman et qui conduiront à la spectaculaire montée en puissance de la violence finale.
Ce roman apparemment simple, qui se refuse à tout « effet », analyse avec virtuosité et sans avoir l’air d’y toucher le monde actuel, ses tensions, ses malaises, ses tentations. En posant les vrais problèmes, psychologiques, sociaux ou politiques, en se refusant à juger mais en nous invitant à réfléchir et à nous questionner, il nous donne une belle leçon d’écoute et de tolérance.
Un roman qu’on lit d’une traite mais auquel on repense longtemps après l’avoir refermé.
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