Au coeur des douleurs intimes vécues en famille...
Au coeur des douleurs intimes vécues en famille...
Au travers d’une relation amoureuse interdite dans une famille de la grande bourgeoisie suisse à la fin des années 1970, Pascale Kramer ausculte avec finesse les rapports de domination et de pouvoir entre hommes et femmes avant #MeToo et, entre ambiguïtés et non-dits, la complaisance sociale et familiale ambiante.
Depuis ses treize ans, Clémence est éblouie par Vincent, son oncle, un quadragénaire charismatique et séducteur compulsif à qui tout réussit sous l’oeil de toute façon tendrement indulgent de sa mère, la très sélect Nancy, qui n’a jamais caché son faible pour ce fils si charmeur et si brillant. Lorsqu’à ses dix-huit ans la jeune fille se jette à son cou, l’oncle de près de trois décennies son aîné, stupéfait mais ravi de l’aubaine, a ses mots : « Que tu es folle et magnifique. » S’ensuit une brève liaison qui aurait pu demeurer clandestine si Anne-Lise, l’épouse que les innombrables infidélités de Vincent ont quand même fini par mener au bord du divorce, n’avait soudain, bien des années plus tard, jeté le pavé dans la mare familiale. A dire vrai, la surprise chez les uns et les autres n’est pas toujours totale, mais, maintenant qu’on en parle tout haut, c’est Clémence, la grande coupable aux yeux de tous, qui concentre la réprobation générale.
Toute la force du récit tient en sa magistrale approche des ambivalences et des ressentis contradictoires au sein de cette famille. Exposant tour à tour le point de vue des différentes femmes du clan, sur trois générations dont on découvre les espérances et les désillusions respectives, la narration met en évidence les mécanismes qui assurent à Vincent son impunité, toutes ces « indulgences » diversement motivées qui expliquent que, l’oncle suivant son seul bon plaisir au lieu de s’interroger sur cette nièce en mal d’amour entre une mère gravement malade et un père cannibalisé par les souffrances de son épouse, personne ne juge bon d’intervenir, puis, pour mieux se dédouaner de toute responsabilité, chacun trouve plus commode d’incriminer la seule Clémence. Le tableau s’avère d’autant plus subtil que, loin de tout manichéisme, Pascale Kramer met génialement en scène ses personnages dans toutes leurs nuances et leurs complexités. Dotée d’une forte personnalité, Clémence est tout sauf le stéréotype de la victime désignée. Aux prises avec ses démons, Vincent reste un père attentif et un époux aimant malgré tout.
En pleine effervescence #MeToo, Pascale Kramer signe un roman qui, se gardant de tout jugement, met subtilement en lumière la complexité des ambivalences sociales et familiales, ainsi que l’enchevêtrement des responsabilités.
Avec les Indulgences, Pascale Kremer tisse les portraits d’une famille. Clémence, la petite fille, grandit au milieu du cercle familial composé de la grand-mère, ses trois enfants et leurs conjoints.
Clémence observe et raconte son apprentissage de la vie. La réalité qu’elle découvre montre que les relations familiales sont compliquées, riches en évènements, grossesses, séparations, maladies, chômage ou faillites et vengeances.
Chacun y va de ses commentaires pendant que Clémence échappe à des parents et va faire exploser les apparences avec sa relation avec un de ses oncles.
Séduction, indécence, imprudence, transgression sont des ingrédients majeurs de ce huis clos psychologique.
L’auteure aborde les ravages des regrets, blessures et amours, autant de sentiments contradictoires qui jalonnent cette histoire.
Avec son écriture sans filtre, Pascale Kramer explore la complexité des rapports humains avec leurs désillusions et leurs faux semblants.
Elle excelle pour décrire les conflits intérieurs et extérieurs de ses personnages au gré de leur existence.
Clémence a treize ans. Elle s’autorise à être fascinée par son oncle, le frère de son père, homme à femmes, inaccessible et relativement connu dans le milieu de l’art parisien. Nous sommes en 1977.
Clémence a dix-huit ans. Elle devient sa maitresse, occasionnelle.
Ce roman est le portrait de cette jeune femme qui cherche à s’affirmer dans une famille avec une mère gravement malade, un père occupé, une grand-mère à la marge et des tantes tournées vers leurs enfants et leur vie d’épouses accomplies.
Ce roman nous renvoie en pleine figure l’époque où l’on disait d’un homme qu’il était séducteur alors qu’aujourd’hui il nous apparait comme un prédateur. Ce texte oscille entre le consentement et la prédation. Il raconte une histoire très dérangeante d’inceste, en laissant entendre qu’il pourrait s’agir d’une histoire d’amour charnelle.
Cette lecture m’aura laissée un goût amer de par son histoire, traitée de manière très neutre, sans jugement. Cette famille et sa vision du monde représente une époque heureusement révolue où, sous couvert de liberté et d’émancipation, on ne protégeait pas les jeunes gens.
Un roman intime, très bien écrit, à lire pour se forger votre propre opinion et pour ne pas oublier que ce passé n’est pas si lointain.
Pascale Kramer nous raconte dans ce roman l’histoire d’une famille déchirée par le parcours du fils aîné. Alors que Lou, vient d’accoucher de sa seconde fille, tous découvrent que Romain, le fils maudit a encore disparu. Le récit se construit autour de cinq narrateurs, les parents et la fratrie qui donnent chacun leur vision, qui livrent leurs pensées. Olivier, le beau père bousculé dans sa retraite par les évènements. Mathilde, la sœur qui semble vouloir échapper à cette ambiance trop pesante. Édouard qui tient tellement à garder le contact avec son frère. Danielle, la mère empêtrée dans sa culpabilité et Lou, cette jeune maman forte et résignée. Dans cette famille où on a construit sa vie, on cherche à sauver, aider ce fils, ce frère alcoolique malgré tout et peut-être malgré lui.
L’auteur nous offre la peinture d’une famille bourgeoise démunie, déçue, fatiguée face à la déchéance de l’un des leurs. Dans ce microcosme qui vit au rythme des naissances, des retrouvailles, Romain est le personnage central, à la fois si absent et terriblement présent, qui l’a fait basculer hors d’une certaine normalité. Au fil des mauvais souvenirs, des angoisses, que le narrateur égrène se dessine le portrait d’une famille avec ses non-dits, ses secrets, ses rancœurs.
Les personnages sont formidablement vivants dans leur force et leurs failles. L’écriture est concise, précise, l’absence de dialogues donne encore plus d’épaisseur à la vérité de chaque narrateur. C’est une lecture qui vous happe, qui pose des questions sur notre rapport à l’autre. Comment aider et continuer d’aimer quelqu’un qui se détruit ? Comment accepter cette maladie qu’est l’alcoolisme ? Pascal Kramer tisse un récit passionnant comme un canevas où les différentes pièces constituent des tranches de vie qu’elle sait fort bien assembler. J’ai lu ce roman d’une traite et je pense qu’il peut intéresser bien d’autres lecteurs.
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