Au coeur des douleurs intimes vécues en famille...
Peut-on empêcher quelqu'un de se détruire ? Cela fait presque trente ans que ses parents comme son frère et ses soeurs ressassent cette question et tentent, chacun à sa façon, de sauver Romain de lui-même. Ce fils, ce frère à la si déconcertante gentillesse s'est patiemment abîmé, bouleversant malgré lui la vie de toute la famille. Et aujourd'hui, alors que sa soeur vient d'accoucher, tous découvrent que Romain a de nouveau disparu.Pascale Kramer met admirablement en scène les relations fraternelles et filiales en offrant tour à tour la parole aux membres d'une famille aux prises avec l'énigme que constitue l'un des leurs.
Au coeur des douleurs intimes vécues en famille...
Pascale Kramer nous raconte dans ce roman l’histoire d’une famille déchirée par le parcours du fils aîné. Alors que Lou, vient d’accoucher de sa seconde fille, tous découvrent que Romain, le fils maudit a encore disparu. Le récit se construit autour de cinq narrateurs, les parents et la fratrie qui donnent chacun leur vision, qui livrent leurs pensées. Olivier, le beau père bousculé dans sa retraite par les évènements. Mathilde, la sœur qui semble vouloir échapper à cette ambiance trop pesante. Édouard qui tient tellement à garder le contact avec son frère. Danielle, la mère empêtrée dans sa culpabilité et Lou, cette jeune maman forte et résignée. Dans cette famille où on a construit sa vie, on cherche à sauver, aider ce fils, ce frère alcoolique malgré tout et peut-être malgré lui.
L’auteur nous offre la peinture d’une famille bourgeoise démunie, déçue, fatiguée face à la déchéance de l’un des leurs. Dans ce microcosme qui vit au rythme des naissances, des retrouvailles, Romain est le personnage central, à la fois si absent et terriblement présent, qui l’a fait basculer hors d’une certaine normalité. Au fil des mauvais souvenirs, des angoisses, que le narrateur égrène se dessine le portrait d’une famille avec ses non-dits, ses secrets, ses rancœurs.
Les personnages sont formidablement vivants dans leur force et leurs failles. L’écriture est concise, précise, l’absence de dialogues donne encore plus d’épaisseur à la vérité de chaque narrateur. C’est une lecture qui vous happe, qui pose des questions sur notre rapport à l’autre. Comment aider et continuer d’aimer quelqu’un qui se détruit ? Comment accepter cette maladie qu’est l’alcoolisme ? Pascal Kramer tisse un récit passionnant comme un canevas où les différentes pièces constituent des tranches de vie qu’elle sait fort bien assembler. J’ai lu ce roman d’une traite et je pense qu’il peut intéresser bien d’autres lecteurs.
Une famille est ma deuxième lecture dans le cadre du coup de coeur des lectrices Femina, une auteure que je ne connaissais pas ! Et pourtant Pascale Kramer a reçu l'an passé le Grand Prix suisse de littérature pour l'ensemble de son oeuvre.
C'est l'histoire d'une famille où rien n'est naturel dans les relations fraternelles et filiales. C'est une famille disloquée, qui subit le comportement de Romain le fils aîné, un être pourtant si gentil et généreux mais un être dont la souffrance est plus forte que le reste. A l'occasion de la naissance du deuxième bébé de Lou, l'une des soeurs, la famille se retrouve et découvre que Romain a à nouveau disparu... Pascale Kramer nous livre l'histoire de cette famille en cinq parties, cinq points de vue.
Au fils des pages on se rend compte que finalement, c'est une famille complètement déchirée, qui ne communique que très peu, ou alors deux par deux, jamais tous ensemble. Les informations circulent doucement, ou pas, d'un membre à l'autre. Une famille qui manque d'union, mais une famille qui cherche à émerger. Chacun tente, de son côté d'être heureux, de préserver les autres. Mais ce qui semble être une bonne intention n'est finalement peut-être que le début de secrets, de non-dits, d'incompréhension les uns envers les autres. C'est une famille où l'on n'a pas l'habitude des confidences, de partager ses émotions avec l'autre, on tait ses sentiments, on est pudique, une famille où les liens sont sur le point de rompre.
"Le crâne était à peine couvert d'un duvet transparent, le dessin et la légère dépression de la fontanelle y étaient parfaitement visible. Olivier y apposa sa paume, troublé qu'il soit ainsi donné d'effleurer une âme. Il ne savait nommer l'émotion qu'il ressentait. Ce n'était rien de véritablement agréable, mais d'une telle intensité. Quelque chose à quoi il ne lui était pas possible de se confronter longtemps et qui lui rendait si impénétrable la patience des mères soumises à ces êtres aveugles, d'une vulnérabilité absolue."
Tour à tour, Olivier le père, Mathilde la petite dernière, Edouard le frère, Danielle la mère, et Lou l'autre soeur vont nous distiller des informations, on va comprendre petit à petit le mal qui ronge Romain, ce membre de la famille qui les unit et les éloigne à la fois. Romain, ce frère, dont l'entrée dans la vie n'a pas été facile, Romain, ce frère si fragile, qui a besoin des autres et qui en même temps les fuit. Romain, ce personnage qui restera un mystère pour tous, sa famille et le lecteur. Romain ce personnage central du roman mais absent à chaque instant.
"En fait Romain avait toujours fait ça, se dit-il : déposer un peu de sa misère auprès de chacun d'eux, juste ce qu'il les savait capables de supporter sans qu'il ait à subir leur trop grande sollicitude."
Une famille, c'est le roman d'une famille mi-catholique mi-chaotique, une famille qui souffre et qui finalement n'est heureuse que dans l'éloignement, quand les problèmes sont loin des yeux. Cela n'empêche pas les tracas, mais cela permet d'avancer chacun de son côté. Mais Une famille c'est aussi, l'histoire d'une famille qui malgré le nombre de ses membres souffre de solitude. Les amis fuient ce malheur, cela fait peur, on ne sait pas comment aborder une famille qui a ce genre de problèmes, alors on s'en éloigne, involontairement.
"Cela aurait l'occasion de le faire, se dit-elle, se reprochant de ne pas oser, tout comme personne ne s'était jamais autorisé à leur parler de Romain pendant les années où ils avaient été sans nouvelles. Par discrétion, songea-t-elle, les gens nous laissent seuls avec nos malheurs."
Le style et la construction du roman donne de l'ampleur au récit. Il n'y a aucun dialogue, à l'instar de cette famille qui a perdu l'aptitude à communiquer. On a le temps de s'imprégner de l'ambiance, de la tristesse, de l'impuissance de Danielle, Olivier, Edouard, Lou et Mathilde à porter assistance à Romain.
Une famille, c'est un roman que je conseille si vous aimez les histoires de familles dysfonctionnelles, où rien ne coule de source, où la communication n'est pas leur force mais où l'amour est là, indéniablement. Une famille où le bonheur pourrait être présent si l'on prenait les petites joies comme elles viennent et qu'on profitait de chaque instant ; mais où à l'inverse, ce sont les membres qui la composent, qui sont absents de ce bonheur potentiel, à s'inquiéter pour l'un des leurs qui se détruit.
"Nous sommes en train de passer à côté de nos petits-enfants, se dit-elle, nous sommes grands-parents comme nous avons été parents, jamais complètement présents au bonheur."
https://ellemlireblog.wordpress.com/2018/03/30/une-famille-pascale-kramer/
Pas convaincue par ce roman qui ne décolle pas et ne tient pas ses promesses malgré une bonne idée de départ. Les personnages de s'incarnent pas, le milieu dans lequel il se situe est décrit de façon approximative, superficielle, voire caricaturale. Il n'y pas de rythme, pas de construction, on finit par s'ennuyer ferme...
Danielle a un jeune fils, Romain, lorsqu’elle épouse Olivier. Ils ont trois autres enfants.
A l’adolescence, Romain commence à se déconnecter, à s’alcooliser, mais reste toujours tendre et doux.
Plus tard il quitte la maison. Il disparait huit ans, devient sdf alcoolique.
Chacun des membres de la famille raconte comment il est dépassé par cette situation et comment il tente de sauver Romain.
Un véritable drame qui empoisonne tout le monde.
C’est pathétique.
Comment la souffrance d’un seul être peut sensibiliser et faire souffrir toute une famille.
Le style m’a semblé un peu lourd et embrouillé, décousu, et je me suis parfois perdue dans les personnages, mais les sentiments et le désarroi sont très bien rendus.
Peut-on empêcher quelqu’un de se détruire ? Cela fait presque trente ans que ses parents comme son frère et ses sœurs ressassent cette question et tentent, chacun à sa façon, de sauver Romain de lui-même. Ce fils, ce frère à la si déconcertante gentillesse s’est patiemment abîmé, bouleversant malgré lui la vie de toute la famille. Et aujourd’hui, alors que sa sœur vient d’accoucher, tous découvrent que Romain a de nouveau disparu.
Pascale Kramer offre tour à tour la parole à 5 membres de cette famille aux prises avec l’énigme que constitue Romain. Ce roman montre comment l'addiction à l'alcool de ce dernier peut faire dérailler la mécanique fonctionnelle de cette famille. Chacun des intervenants va donner son point de vue, sa façon de traiter ce douloureux problème qui pèse sur tous et toutes de façon différente.
Merci à VersionFemina pour l'envoi de ce roman mais malheureusement je n'ai pas aimé ce roman dans lequel je ne suis pas rentrée.Je n'y ai trouvé aucune union/unité entre les membres de cette famille, chacun essayant de s'en sortir et d'aider ou non Romain. J'ai trouvé la lecture longue et quelque peu décousue...
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