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Ramón Gómez de la Serna était considéré par Valery Larbaud comme l'égal de Proust et de Joyce. Porte-parole du baroquisme hispanique moderne, il avait un humour terriblement innovant, qu'on peut rapprocher de celui d'Alfred Jarry, mais il y avait aussi du Kafka et du Borges en lui. Inventeur d'un sous-genre littéraire, la «greguería», sort d'aphorisme drôlatique, il a aussi publié de nombreux romans et nouvelles.
Parues en 1948 à Buenos Aires, ses mémoires sont considérés par de nombreux critiques comme le chef-d'oeuvre de Gómez de la Serna.
Couvrant la période allant de 1888 à 1948, le livre paraît lorsque l'écrivain a 60 ans. C'est un moment difficile de sa vie : déraciné dans l'exil argentin, oublié de tous après le drame de la Guerre civile, il sent la maladie et la vieillesse s'abattre sur lui. Cette autobiographie constitue une tentative désespérée pour faire revivre «le grand Ramón» : l'artiste qui dans les années 1920 surprenait par ses productions imprévisibles.
Par-delà l'histoire personnelle de l'auteur, elle propose une somme des expériences stylistiques, poétiques, spirituelles et obsessionnelles qui constituent la marque - mi-avant-gardiste, mi humoriste, et tout à fait singulière - de ce grand écrivain.
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