10 livres chroniqués par les Explorateurs, 10 chroniques à découvrir !
Voici l'histoire de la famille Toimi et de quelques événements qui influèrent de manière significative sur la vie de ses membres. Quand je dis la famille Toimi, je pense à la mère et au père, Siri et Pentti, et je pense à tous leurs enfants, ceux qui vivaient au moment des événements et ceux qui ne vivaient plus. "Toimi" est un drôle de nom pour une famille. En suédois, le mot signifie "fonctionnel".
Ce serait un drôle de nom pour plus d'une famille. Mais surtout pour celle-ci. Nous passerons le plus clair de notre temps dans la cambrousse. En Tornédalie finlandaise, plus précisément. En réalité, il suffit de savoir cela. Et que les Toimi sont des paysans, que nous sommes au début des années 1980, que Noël approche et que la famille compte beaucoup d'enfants, un peu trop à mon goût.
10 livres chroniqués par les Explorateurs, 10 chroniques à découvrir !
Des talents émergents et prometteurs qui ont conquis nos Explorateurs de la rentrée
En attendant le Palmarès des Explorateurs, un dernier tour d'horizon de cette belle rentrée !
Dans un coin perdu aux confins de la Finlande, vivent les Toimi, un couple et ses douze enfants. Une vie austère et paysanne. Pour Noël, les enfants adultes reviennent dans la ferme familiale et un drame va se décanter lentement sous les yeux du lecteur...
Ce n'est pas un roman noir mais plutôt une épopée familiale doublée d'une intrigue policière. Ce qui est ici le plus intéressant, c'est les relations familiales complexes et nombreuses que Nina Wähä dissèquent d'une manière très sobre et très originale. Chaque chapitre se focalisant sur un membre de la fratrie, elle balaye les difficultés à vivre de chacun et son empreinte dans cette grande fresque.
Le style de Nina Wähä est très fluide, très percutant. La narration est originale, il y a un vrai suspens qui se met en place au fil des pages. Les personnages sont très étoffés et attachants, j'étais presque triste de les abandonner en refermant le roman.
Ce roman met également en avant la Tornédalie, une région finlandaise dont je n'avais jamais entendu parler (et que je rêve maintenant de visiter ! ) et ses spécificités culturelles.
Une fresque familiale hors norme et terriblement intrigante.
Très bon roman... L'histoire de cette famille finlandaise, de 12 enfants qui vit à la campagne, Une mère fatiguée et un père brutal .. des parents ,murés dans leur chagrin, après la mort de leurs 2 enfants, en bas âge. L'auteur nous fait découvrir les personnalités de chacun, les rivalités ainsi que les drames, des personnages aussi troublant qu'attachant J'ai beaucoup apprécié les superbes réflexions sur la famille ,les sentiments partagés. .comme ce passage " Dès la naissance ,la promesse des parents à leur enfant -Tu pourras faire tout ce que tu veux dans la vie...Faux, il pourra faire beaucoup de choses mais pas tout ce qu'il veut !!! .J'ai relevé de très beaux passages d'écriture, de vérités, que j'ai voulu partager avec les miens...
Ce roman est une saga familiale, bien écrite, et réaliste. Les personnages sont attachants, et Nina Wähä nous fait voyager en Finlande et en Suède, ce qui nous dépayse.
J'ai beaucoup aimé ce livre poignant.
Merci à lecteurs.com de m'avoir permis de découvrir ce roman venu du Nord!
Au nom des miens Nina Wähä Éditions Robert Laffont
Roman autobiographique, captivant et sombre, parsemé de quelques moments drôles.
Ce récit commence par l’apparition d’Annie, jeune femme enceinte qui vit à Stockholm avec Alex et retourne voir sa famille pour les fêtes de Noël. D'autres personnages se dévoilent au fur et à mesure. Les vies des 14 frères et sœurs dans leur complexité mais surtout l’incroyable destinée de Siri, cette mère courageuse grâce à laquelle nous voyageons depuis la Carélie jusqu’à Tornio en Finlande et plongeons dans la réalité historique de ce bout de terre où tant de personnes souffriront, seront déplacées et devront fuir pour ne pas tomber sous le joug russe de la dictature communiste: saga qui raconte la vie de cette grande famille réunie pour Noël. Chapitre après chapitre, des souvenirs sur les enfants et les parents sont évoqués, décrits en détail, leurs différences de caractère soulignées parfois de manière crue, le désir pour les uns de s’éloigner de cette terre et de cette ferme et pour les autres au contraire de mieux s’enraciner, sont relatés avec les détails même les plus sombres. L'auteur raconte l'enfance de Siri, sa rencontre avec Pentti et son mariage, puis son installation en Tornéladie, l’exil causé par la guerre et le partage des terres. Les traumatismes liés à son enfance ressurgissent comme la fuite vers le nord et la vie dans le camp de base à Joeusuu au Nord de la Carélie, dans l'attente d'être répartis vers d’autres fermes. Elle retrouve Pentti: ils se marient puis partent à Rovariami dans la ferme où la vie n’épargnera personne.
L'auteur rappelle également l'origine Sami de Pentti, sa vie auprès de son père, un austère prédicateur laestadien qui vit avec sa deuxième épouse suédoise et qui ne laisse beaucoup de place aux sentiments. Pentti sera élevé dans la souffrance et même dans la haine. Ce départ dans la vie ne l’aidera pas à ménager sa propre femme ni à montrer son amour à tous ses enfants envers lesquels il sera violent jusqu'à les terroriser. Chacun devra se construire comme il le pourra.
La vie à la ferme semblait si dure à Annie qu'elle avait toujours rêvé de la quitter au plus vite. Elle s’installe en Suède, à Stockholm, dans le quartier des Finlandais, à Brandbergen où elle travaille sur un ferry puis dans un restaurant.
Tatu, l’un des frères, vient chercher Annie à la gare juste après être sorti de prison où il a purgé 12 mois. Alcoolique comme beaucoup, il tue deux femmes dans un accident. Il a en outre des relations malsaines avec sa copine Sinikka.
Lauri, le petit frère, travaille aussi sur un ferry et pendant un moment partage avec Annie l’appartement à Stockholm. Il est homosexuel et rêve de partir à Copenhague pour avoir encore plus de liberté.
Riico et Elina, leurs premiers enfants, sont morts jeunes. Ce drame sera presque insurmontable pour Siri et Pentti.
Hirvo, sylviculteur bègue et sauvage, a été traumatisé par un père diabolique capable des choses les plus ignobles. Il l'aime pourtant et reste avec lui après le déchirement de la famille. Mais comme le père a failli le tuer, il s’enfuit dans la forêt pour construire une cabane et y vivre seul en liberté.
Arto est tombé dans l’eau bouillante a quatre ans et a failli mourir.
Onni, la petite dernière, a six ans, trop petite pour comprendre ce qui arrive dans la famille. Elle adore jouer avec Arto.
Tarmo vit à Helsinki et travaille dans un magasin. C'est un homosexuel à l'intelligence brillante mais qui est suicidaire.
Esko, le fermier, vit avec Seija, une institutrice, dans la ferme familiale de Aapejärvi qu' il veut acheter. Finalement il réussira à s’y installer par une ruse incroyable et à y construire sa propre ferme.
Lahja a 14 ans. Son petit ami Matti la maltraite déjà. Mais finalement elle est attirée par Maire, une fille dont elle se sent très proche. Elle aime beaucoup lire et a une forte complicité avec son frère Tarmo.
Helmi, l'une des plus jeunes sœurs, s’entend bien avec Annie et vit avec Grand Pasi, qui est concierge, et leur petite fille de trois ans, Petit Pasi. Ils ont tous les deux un sérieux penchant pour l’alcool. Toutefois sa relation avec Annie se détériore peu à peu.
Valo, le grand frère, brûle le garage pour extorquer de l’argent à l’assurance mais il n’a pas vu que son frère Tatu était dedans et qu'il a failli y rester: il est défiguré à vie! Il ment pour se justifier en prétendant avoir vu son père mettre le feu au garage.
Voitto, l’aine des frères, est d’une nature cruelle et massacre souvent les animaux. Faisant carrière dans l’armée, il revient d’un service militaire effectué à Chypre. Il ne l’avouera à personne mais il n'y retournera pas car il a été en quelque sorte « remercié ».
Les frères et sœurs organisent une réunion pour convaincre leur mère de divorcer. Finalement celle-ci prend la décision de partir pour refaire sa vie avec un homme qui l'aime: elle connaîtra enfin le bonheur à plus de 50 ans!
Pentti reste dans la ferme familiale et y succombera lors d'un incendie.
Ce récit témoigne de la vie dure des paysans de Carélie et des contrées les plus septentrionales de l'Europe, des changements entre les générations des années 1940 et celles des années 1980 qui aspirent à la liberté, ne veulent plus rester travailler la terre et trimer dans une ferme. Il témoigne aussi de la difficulté pour ces peuples à se comprendre et à s'accepter dans la diversité des langues et des cultures.
Ce roman polyphonique se termine avec le départ d'Annie, qui, malgré toute sa volonté, ne réussira pas à connaître la vérité sur ce qu’elle pense avoir été un acte criminel. Elle accouchera d’une petite fille avec laquelle naîtra l’espoir d’une nouvelle liberté.
Merci à Lecteurs .com pour m’avoir sélectionnée et aux Editions Robert Laffont pour m’avoir envoyé ce livre.
Nous sommes en Finlande dans les années 1980, dans une ferme où vivent Siri et son mari Pentti Toimi. Ils ont eu 14 enfants dont 12 ont survécu aux difficiles conditions climatiques et familiales.
Le père, Pentti, est violent et tyrannique. Il n’a eu autant d’enfants que pour maintenir sa femme, Siri, à flots après le décès de leurs deux premiers enfants. Le premier décès par la faute du père, le second dû à une constitution fragile. Mais, il a bien tiré profil de cette nombreuse descendance qu’il a utilisée comme main d’œuvre gratuite à la ferme.
Les enfants sont partis vivre leur vie et reviennent à la ferme pour certaines occasions.
L’auteure va alors passer en revue l’histoire du père, de la mère, leur rencontre, puis l’histoire de chaque enfant, souvent sous la narration de la mère. Nous pénétrons dans l’intimité de cette famille. Nous découvrons l’histoire de chacun des 12 enfants devenus adultes. Ils sont mis tour à tour sous les feux du projecteur qui nous révèle leurs qualités, leurs défauts, leurs côtés obscures, leurs zones d’ombres, leurs failles, leurs traumatismes. Toutefois ils sont tous soudés face la violence aveugle de leur père.
C’est une grande saga finlandaise qui court sur deux générations avec de nombreux conflits, secrets et alliances qui vont mener au drame qui fera véritablement exploser cette famille où, en fait, personne ne connait vraiment l’autre.
Une très belle leçon de vie à la mode scandinave.
Au nom des miens de Nina Wâhä
Voilà une famille fascinante qu'on rencontre, tout d’abord avec l'aînée des quatorze enfants, dont deux sont décédés. Annie est enceinte et habite Stockholm. Sa famille, les Toimi ont une ferme en Tornedalie, en Suède.
C’est une famille marquée par la violence que ce soit celle du père envers sa femme et ses enfants ou celle dans laquelle les parents ont grandi.
Au moment où on commence le roman, un événement qui aurait pu tourner au drame mais qui indiffère le père amène la mère, Siri, à demander le divorce. Les choses s'organisent avec les enfants bien heureux de cette séparation. D’ailleurs les frères et sœurs sont soudés et leurs relations contrastent avec le milieu dans lequel ils ont grandi.
Ce sont des années de non-dit, de silence qui se dévoilent peu à peu. C'est très émouvant. Malgré la rudesse du milieu et de l'histoire familiale, le ton n'est pas dans le pathos, l'émotion gagne progressivement le lecteur à qui cette famille se dévoile.
Le style est fluide et juste pour cette histoire déjà captivante que j’ai dévorée.
J'aime ce genre de livre ou tout se dévoile progressivement.
Mais attention il faut avoir le cœur bien accroché c'est parfois glaçant, angoissant.
A un moment, ma lecture a failli basculer, comme avec le livre Betty. Je me suis dit ça va trop loin mais tout prend sens.
On est complètement immergé au sein de cette famille dont chaque membre nous est présenté avec son positionnement dans la fratrie mais aussi individuellement. Pour cela, l’auteure nous fait faire des bonds dans le temps régulièrement mais la construction est tout à fait maîtrisée.
La galerie de personnages est très intéressante et l’auteure réussit à tous nous les dessiner parfaitement. Il ne faut pas être impressionnée par la liste de personnages du début car tous sont bien caractéristiques et identifiables rapidement.
J’ai un faible pour Annie et Siri qui sont plus particulièrement mises en avant pour leur combativité, leur courage.
Je sors secouée mais ravie de ma lecture.
Ma chronique : Le titre original " testament" colle parfaitement à cette fresque familiale. C'est celui du sang, bon ou mauvais, transmis aux enfants et qui coulera dans les veines des générations suivantes. C'est ce devoir de témoigner, de ne pas oublier ses origines et son histoire.
Imaginez une famille de 12 enfants vivant dans la campagne Finlandaise ! Un nid de guêpes sous les terres boréales !
Un père, Pentti, rustre, taiseux, ne sachant ni aimer ni se faire aimer (il y a si longtemps qu'il ne sait plus !)
Une mère aimante, Siri, mariée à 15 ans, partie de sa Carélie natale où elle aimait rire et chanter pour vivre dans le grand nord plus austère. Quatorze maternités !
Les enfants ont un ennemi commun : le père, contre lequel se rallier, s'arc-bouter. Ils peuvent se détester tout en étant capables de se soutenir.
L'auteur dès la première page nous prévient " Ce qui suit n'est autre qu'une histoire de meurtre. Que dis-je c'est bien plus que cela "Mais est-ce vraiment un meurtre ou un règlement de compte ? Certainement une fissure irréparable.
Le style de l'auteur est original. En début de chapitre elle nous annonce la couleur, nous met en garde, nous fait patienter en retournant dans le passé. Elle veut nous imprégner de la complexité de chacun.
Avec finesse, elle a l'art de nous embrouiller, elle distille quelques codes, nous signale que quelque chose va se passer.
Douze enfants : chacun bien différent. Annie et Lauri ont quitté leur campagne reculée pour la Suède toute proche, plus attrayante. Hirvo,lui, n'aime que la forêt et son silence. Helmi un optimisme inné. Tarmo, l’intellectuel de la fratrie, étudie à Helsinki. Tatu, toujours en mouvement. L'énigmatique Voitto, un personnage peu fréquentable, déjà enfant il était cruel : le schéma du père ? Et tous les autres avec leurs secrets, leur chagrin, leur folie.
Pourront-ils échapper au joug du passé ?
Voici un ouvrage remarquable ! À travers les 500 pages de cette fresque nous découvrons une partie de l'Histoire de la Finlande du début de siècle aux années 80 ( famine, guerre civile, annexion par l'URSS de la province de la Carélie )
Afin de connaître la vérité, aussi troublante soit-elle, mettez vous au chaud et partez pour le nord de la Finlande, là où la nuit hivernale n'en finit pas et où le soleil ne s'endort jamais l'été.
Lors des fêtes de Noël 1981, Annie (27 ans) l’ainée des douze enfants encore vivants de la famille Toimi (Riiko et Elina, les deux premiers nés sont morts en bas âge) revient à la ferme, chez ses parents (Siri et Pentii) dans la campagne finlandaise. Annie est partie depuis longtemps, elle habite en Suède (à Stockholm) avec son jeune frère homosexuel, Lauri.
Annie est enceinte et ne veut pas avorter une seconde fois, même si elle n’est pas vraiment amoureuse du père de l’enfant (Alex, son collègue, qui lui est fou d’elle …) Elle a déjà été enceinte d’un certain Hassan par le passé mais n’a pas gardé l’enfant. Pas question que la religion et la culture de ce dernier fassent d’elle une épouse sous tutelle masculine !
Un drame va survenir durant la semaine précédant le 25 décembre : Arto (6 ans), l’avant-dernier garçon de la fratrie (le plus jeune a 4 ans) va se brûler accidentellement et être hospitalisé … Cette année, ils sont tous présents à la ferme. Se sont imposé une mission (enfin les plus âgés d’entre eux) : parler à leur mère d’évènements du passé concernant leur père, dans le but de la faire réagir une bonne fois pour toutes … Dès lors, tout va s’accélérer !
Nina Wähä est une « pro » du secret bien gardé, puis à moitié révélé – et finalement distillé au compte-goutte – Le lecteur qui attend avec impatience de percer le mystère de cette famille (peu banale) doit se résoudre à ronger son frein, tout au long de ce nébuleux récit. L’auteure est également fort douée pour nous soumettre – au fil des pages – un bon nombre d’analyses psychologiques – finement ciselées – et se fait un malin plaisir de décortiquer avec beaucoup de lucidité la nature profonde des uns et des autres … Va-t-on enfin connaître le fin mot de l’histoire ?!…
Un style atypique, une construction qui nous emmène régulièrement dans le passé des enfants (et des parents …) Ce roman est une formidable comédie humaine ! Un diamant brut ! Bref, un énorme coup de coeur en ce qui me concerne ! Je tiens également à remercier la Masse critique de Babelio ainsi que les Éditions Robert Laffont (collection Pavillons) de m’avoir fait découvrir cette écrivaine de talent !
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