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En plus de deux cents oeuvres, cette monographie de référence de l'artiste peintre américaine plonge au coeur des fondamentaux de sa peinture, fortement imprégnée des notions de temps, de profusion, de systématisation et d'attachement, mêlant l'intime, le kitsch, la répétition et la dissemblance.
Publié suite à l'exposition éponyme au Confort Moderne, Poitiers, du 28 mai au 24 août 2014.
L'oeuvre de Ann Craven trouve sa place dans la réflexion de certains artistes américains d'aujourd'hui, tels Wade Guyton, Kelley Walker ou Josh Smith, qui exploitent les potentiels de la surface, et intègrent non seulement la saturation de l'image du monde contemporain, mais aussi les erreurs ou les accidents que la reproduction à l'infini génère immanquablement. Son oeuvre est également emprunte d'une grande intériorité spirituelle, une façon d'harmoniser sa pensée, son corps, sa respiration, à une pratique picturale d'une rigueur presque obsessionnelle. Ainsi, bien que l'oeuvre s'en distingue formellement, Ann Craven reconnaît l'influence d'artistes tels que Vija Celmins, Allan McCollum ou encore Agnes Martin dont l'exigence de précision dans la pratique artistique est inséparable du rythme physiologique de leur vie.
Ann Craven est peintre, fondamentalement. Elle peint la lune. Parfois aussi des oiseaux, des fleurs, des biches, ou des bandes de couleur diagonales. Elle peint 400 lunes, non pas comme un éphéméride, mais comme si la lumière pâle de ce visage éternel appelait des êtres chers, lointains ou disparus, dans une rêverie nocturne où le pinceau serait maître de cérémonie. Les oeuvres portent silencieusement cette charge affective. Puis l'artiste recopie ces mêmes lunes, pour tordre le cou à la revendication persistante de la peinture qui veut toujours faire son originale. Elle peint des sujets désuets, car elle connaît la puissance symbolique des images qui nous accompagnent, même parmi les plus insignifiantes : les images sans contenu que nos grand-mères gardent sans raisons véritables, les bons-points que l'écolier punaise fièrement dans sa chambre. Ses séries d'oiseaux ou de fleurs déclinent sans fin le rapport essentiel de la peinture entre le fond et la forme, la vibration de couleurs éblouissantes comme autant de signes du temps. Lorsqu'une couleur est appliquée, Ann Craven trace une diagonale sur une autre toile, mélangeant son pinceau à sa palette, sa palette qui elle-même est une toile. Rien ne se perd, tout «?fait peinture?», et toute peinture est d'égale importance à ses yeux, qu'elle soit copie, originale, support de couleur, bandes abstraites, oiseau sur la branche.
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