"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Une invasion extraterrestre sème le chaos sur Terre. Les armes conventionnelles semblent inoffensives. Dans une tentative désespérée, le gouvernement américain expérimente un traitement chimique sur cinq adolescents. Objectif : augmenter leur intelligence jusqu'à un niveau surhumain. Ils pourront ensuite inventer l'arme qui nous sauvera tous. Sauf s'ils deviennent eux-mêmes incontrôlables...
Si la couverture reflète très bien ce one-shot de SF « temporelle » (genre que j’adore, au même titre que Brane Zéro, Unité Z ou Alter), présentant les cinq « enfants » mutants, un ton gris bien froid qui habille toutes les cent pages du volume, et la grosse bébête… elle en résume aussi les limites comme pas mal de blockbusters ciné qui mettent tout dans leur affiche. Bon public, j’ai beaucoup aimé le trait épuré mais précis de Clarke qui rappelle les bonnes SF Delcourt des années 2000 (la seule première page montre la maîtrise technique du dessinateur sur les éléments mécaniques et architecturaux) et n’ai pas souffert d’une certaine monotonie des décors de destruction du fait de cadrages serrés provoquant le huis-clos et mettant en valeur des encrages profonds très chouettes. Les quelques séquences d’action pas du tout centrales donnent une respiration à une narration construite sur le mystère constant, la technique scientifique et les allusions cryptiques des scientifiques. Les codes du récit conspirationniste sont maîtrisés et le tout est heureusement porté par un art des dialogues tout à fait percutant. Et bien tout ça semble bien sympa vous dites vous! Oui, avec les limites inhérentes au genre et au format. Tout le monde n’est pas Bajram et à ma connaissance hormis quelques adaptations de romans SF magistraux, UW1 reste une singularité dans un genre qui exige une maîtrise scientifique et scénaristique très élevée. Comme les volumes cités plus haut Akkad jouit des mêmes atouts pour qui aime les concepts SF sophistiqués mais aussi des mêmes manques à savoir une conclusion frustrante qui fait tirer la moue devant le nombre de questions laissées en suspens et quelques facilités dans la résolution d’une intrigue par définition compliquée. Reste pourtant une réalisation sans faute, élégante, rythmée, fort alléchante et assez lisible qui titille suffisamment notre envie d’énigmes spatio-temporelles.
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