Dans ce recueil de 13 nouvelles, la jeune autrice mexicaine frappe fort mais juste
Une grande solitude amène à parler aux absents ; que ces absents soient des amis, des ennemis ; des vivants ou des morts ; Dieu lui-même. Par le fait même qu'ils soient absents, il n'y a pas de réponses. On parle dans le silence. Parfois, ce silence fait mal. On imagine. On interprète. A l'a(A)bsent(e), on peut tout confier : ses joies comme ses peines ; ses interrogations ; ses espérances ; ses fantasmes ; le temps qui passe... L'a(A)bsent(e), c'est ce tu (Tu) à qui l'on s'adresse ; ou bien ce « vous », si la distance est plus grande. Aussi, ce peut être « elle », « ils », lorsqu'il n'y a pas d'intimité. Mais, tout comme « je est un autre », selon les mots de Rimbaud, le « tu » peut renvoyer à nous-mêmes. Alors l'invocation, l'apostrophe deviennent monologue adressé à soi-même, sans que soit imaginée une oreille attentive (sa propre oreille est-elle plus « attentive » que celle de l'autre ?). Au théâtre, plusieurs personnages interviennent, prennent parole. En poésie, le poète est seul à parler. Mais, en lui, une multitude de voix peuvent se faire entendre. Il est antenne des voix du monde.
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