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Est-il possible de prendre une revanche sur la vie ? Il y a des revanches plus cruelles que la blessure qu'elles vengent...
Lysiane n'a jamais voulu être mère, et Jolene n'a jamais considéré comme telle cette tornade blonde aux ongles rouges qui débarquait un lundi sur trois à l'auberge de ses parents pour lui couper les cheveux et faire des remarques acides.
L'enfant grandit loin dans sa paisible province pendant que la mère, partie à la ville, s'épuise à combattre des moulins. Jusqu'à ce qu'elle pose les yeux sur cette fille dont elle ne s'est jamais souciée. Et décide qu'elle sera sa revanche sur la vie.
Un conte cruel où les liens du sang déchirent au lieu d'unir, blessent au lieu d'apaiser. Avec en fil rouge la musique, quête de gloire illusoire ou exutoire salvateur.
A l’encre rouge de Marjorie Tixier est un récit d'un traumatisme d'une femme devenue mère sans l'avoir souhaité et dont la fille devra se construire ou reconstruire à cause d'un amour familial toxique. Colère, Emprise, Humiliation, Obsession et Jalousie. Une histoire cruel, rouge comme la rancune, le sang maternel à la naissance, de l’interdit et la passion. Une intrigue palpitante, sensible, touchante, les forces et les faiblesses de chacune des protagonistes, une lecture qui peu être éprouvante.
"Sa musique coule dans ses veines, son odeur est devenue la sienne, ses paroles sont des conquêtes à venir. Il joue à défaut de parler et, comme elle le fait pour deux, ce charme silencieux attise sa curiosité."
A l’encre rouge est le troisième roman de Marjorie Tixier et le troisième que je lis. L’écrivaine nous dresse à chaque fois un portrait de femme(s) qui traverse de terribles épreuves. Celui-ci ne déroge pas à la règle.
Lysiane est la fille d’un couple d’aubergistes, Pierre et Jeanne. Ils vivent tous les trois à Cassel, dans le Nord de la France. Le couple travaille beaucoup et vient d’un milieu modeste, il n’a hélas que trop peu de temps à consacrer à Lysiane. Cette dernière, âgée de dix-sept ans, s’amourache d’un chanteur en devenir qui la quitte en lui laissant une surprise non-désirée : un enfant. Jeanne supplie sa fille de garder l’enfant, elle accepte, à contrecœur. A la naissance, Lysiane confie sa fille, Jolene à sa mère et part à Lille. Elle a un rêve en vue : devenir chanteuse et briller. Sa carrière tournera vite court…
Si on peut comprendre que Lysiane ait besoin de rattraper sa jeunesse perdue, l’absence de ses parents durant l’enfance, il y a des choses qu’on ne peut accepter. Lysiane délaisse sa fille qui n’a d’ailleurs pas le droit de l’appeler « maman ». Elle est cruelle, infâme, et quand elle n’est pas indifférente à sa fille, elle se sert d’elle. Certaines scènes sont psychologiquement difficiles parfois même insoutenables. Comment peut-on gâcher la vie de son enfant par pure vengeance ? Marjorie Tixier aborde parfaitement les relations toxiques et les maltraitances psychologiques.
A l’encre rouge se lit facilement, la plume de l’écrivaine est toujours aussi agréable. Le titre est d’ailleurs bien choisi et très évocateur des sentiments dévastateurs qu’il renferme. Une histoire qui nous tient en haleine jusqu’au dénouement qu’on espère plus lumineux.
Un texte magnifique, cri de haine et de révolte qui résonne encore et pour longtemps au creux de mon estomac.
Un roman sur l'enfance où les agissements cruels et la duplicité maternelle, ses humiliations cicatricent un handicap dans la peau d'une petite fille lumineuse.
Dans A l'encre rouge, personne n'ose s'opposer frontalement à la torture psychologique de tous les instants. Les grands parents acceptent avec résignation les mauvais traitements qui saccagent systématiquement l'innocence et les joies de l'enfance.
Comment survivre, se construire avec une mère vaniteuse, plaintive, pleutre qui piétine la vie et les sentiments de sa fille?
Comment s'engager dans une relation sentimentale si vous n'avez pas appris l'amour?
Jolene se réfugie dans l'écriture notamment de mélodies musicales et de chansons. Écrire sera une thérapie, un exutoire, une manière de sauver sa peau.
Ce conte cruel, combat d'une mère contre sa fille, m'a fait pensé à vipère au poing d'Hervé Bazin. Le sifflement aigu de la vipère résonne à chaque prise de parole de la mère.
Le ton est vif, pas de lourdeur, pas de lenteur. L'ecriture est délicate. J'ai pris un grand plaisir à lite ce roman. Le texte est élégant. Il m'a porté dans une valse d'émotions. J'ai rayonné de bonheur, chanté de joie, pleuré de tristesse, crié de frustration, hurlé de douleurs, frémit de peur, eu des papillons d'anxiété dans l'estomac, plongé dans des abimes de culpabilité... j'ai terminé le dernier - sublime - chapitre rongé d'amour.
A l’encre rouge raconte des histoires de famille pas simples dans la plaine des Flandres ; Marjorie Tixier privilégie des destins de femmes qui se cherchent.
Lysiane, enceinte très jeunes, ne veut pas élever sa fille Jolene seule et la confie à ses parents. Face à l’échec de sers rêves de devenir chanteuse, elle récupère sa fille à six ans pour en faire l’instrument de sa vengeance contre ses échecs et ses incompréhensions permanentes avec ses parents.
Partagée entre sa mère biologique et sa mère du quotidien, Jolene, victime de leur opposition frontale se réfugie dans la musique. Elle va apprendre à mentir et dissimuler pour survivre à sa mère, être hystérique et manipulatrice à laquelle personne ne semble pouvoir résister.
Jolene survit toute son enfance, amputée de l’amour maternel. Elle forcera son destin grâce à son oreille absolue et sa détermination ; l’encre rouge est notamment la couleur de ses écrits sur son quotidien dans ses moments de solitude.
Le personnage de Lysiane est stupéfiant de violence envers sa mère et sa fille. A plusieurs reprises, on se demande comment lutter contre la toxicité de Lysiane et le prix qu’elle fait payer à ses proches pour sa jalousie et ses failles.
Marjorie Tixier livre une analyse poignante de conflit mère-fille et du comment s’affranchir d’une enfance douloureuse et/ou de ses démons.
L’encre rouge est un livre aussi bouleversant qu’effrayant porté par une écriture maîtrisée et sans concession. Percutant et sombre, il ne laissera personne insensible.
Une fausse mère, une vraie mère et une fille sans père
Dans son nouveau roman, Marjorie Tixier raconte le rêve de gloire d'une jeune fille qui préfère confier sa fille à sa mère pour faire carrière et décide, après son échec, de reporter ses espoirs sur sa fille. Fort en émotions, entre abandon et ressentiment, entre douleur et incompréhension.
Lysiane est une adolescente plutôt sage. Si ses résultats scolaires ne sont guère brillants, elle seconde sans rechigner ses parents qui tiennent une auberge près de Cassel, dans les Hauts de France. Mais Lysiane rêve de devenir chanteuse, alors le jour où un chanteur fait halte à l'auberge, elle n'hésite pas à le suivre, à engager une relation amoureuse. Quelques mois plus tard, l'artiste, qui n'a jamais voulu céder un pouce de son indépendance, prend la poudre d'escampette. Il laisse Lysiane désemparée et enceinte.
Sur les conseils de sa mère, qui lui assure qu'elle s'occupera de l'enfant, elle renonce à avorter et, dès la naissance de sa fille Jolene, part pour Lille où elle trouve rapidement un emploi de serveuse puis quelques cachets pour chanter dans les bars, laissant à ses parents le soin d'assurer l'éducation de sa fille. Elle ne se rend qu'épisodiquement à l'auberge pour regarder Jolene grandir, à la fois irritée de voir ses parents être appelés papa et maman par la petite fille et désireuse de gagner l'affection de ce petit bout de chou qui se passionne aussi pour la musique. Elle va prendre l'habitude de lui couper les cheveux et de dire son mal-être, au grand dam de ses parents. Puis ne viendra plus durant quelques temps, ayant rencontré Bob, un autre musicien. «Un soir, il lui avait proposé de l'accompagner en tournée et elle avait sauté sur l’occasion, persuadée qu’ensuite ils s’installeraient quelque part ensemble et peu lui importait où, pourvu qu'elle rompe sa solitude et mène la vie dont elle avait toujours rêvé. La scène, les concerts, les cocktails, le succès... Et tant pis si elle goûtait à tout cela par procuration. C'était mieux que la routine et le sentiment d’avoir trahi ses idéaux. Elle aurait tout accepté, quitte à être choriste, éclipsée derrière un micro sur pied entre la batterie et le clavier. Elle aurait tout accepté, même de se taire, pourvu qu'il l’'emmène.»
La tournée qui suit va apporter la preuve que le talent est très inégalement partagé et ruiner tous ses espoirs. De retour au pays, Lysiane va alors décider de se venger par procuration, en arrachant sa fille de ses grands-parents et en lui offrant une formation au Conservatoire de Lille.
Dorénavant Joline – un nouveau nom pour un nouveau départ – se doit de réussir.
Avec beaucoup de sensibilité, Marjorie Tixier va alors nous raconter les années qui vont suivre et qui tiennent davantage du duel entre une mère frustrée et une fille qui se sent flouée et manipulée que d’une volonté de recoller le spots cassés. Avec beaucoup de sensibilité, la romancière met le doigt sur les faiblesses de l’une et de l’autre, sur l’incompréhension qui croît au fil des mois jusqu’à prendre des proportions trop importantes pour que l’histoire se finisse bien. Un roman âpre, dur, sans concessions qui démontre la large palette de Marjorie Tixier, toujours à fleur d’émotion.
https://urlz.fr/lE0M
PETITE DÉCEPTION...
Lysiane rêvait de chanter comme Dolly Parton, devenir célèbre et faire des tournées mondiales. Et pas question qu'une grossesse non désirée soit un frein à la réalisation de sa carrière. Alors elle part, laissant sa petite fille, Jolene, aux bras de Jeanne, sa grand-mère. Mais les liens du sang ont une puissance qu'on ne soupçonne pas. Alors elle va finir par reprendre sa place de mère, de force, envahie par les regrets...
Après mon gros coup de cœur pour "Un autre bleu que le tien" où il était question de traumatisme et de résilience, j'avoue être déçue de ne pas avoir complètement adhéré à ce récit.
À l'encre rouge, c'est une histoire de revanches à prendre sur la vie. Un enfant non désiré sur lequel on rejette la faute d'objectifs non atteints. Qui grandit dans un climat tendu, entre mots qui blessent et mère fuyante.
A l'encre rouge c'est une histoire de cœurs qui saignent, de regrets qui déchirent, de culpabilité qui hante. Et en fil conducteur, la passion pour la musique. De celle qui transcende, fait vibrer et bouleverse des vies. Sur le papier, l'intrigue avait tout pour me plaire mais malheureusement, cette lecture a été laborieuse, j'ai eu le sentiment que l'histoire ne progressait pas. La plume est superbe, c'est indéniable, mais cette lecture sombre ne m'a pas autant embarquée que je l'aurais souhaité. Je ne me suis pas attachée à ces femmes mais peut-être ne l'ai-je simplement pas lu au bon moment?...
Je vous invite à vous forger votre propre opinion sur ce roman et ces trois femmes qui - j'en suis persuadée - toucheront en plein coeur de nombreux lecteurs !
Pendant que Pierre et Jeanne s'échinent à tenir l'auberge du petit village d'Hazebrouck, leur fille Lysiane rêve de devenir chanteuse comme son idole Dolly Parton qu'elle écoute en boucle avec son walkman.
Le jour où le beau Fred Solange pousse la porte de l'auberge, elle est immédiatement séduite et s’enivre sur sa moto, elle vole avec lui vers Lille et la musique, le succès. Elle rêve, ah s'il l'aidait, et si cet amour de jeunesse était le vrai, le beau. Ce qui n'est pour lui qu'une passade est une déchirure pour Lysiane. La déception est grande, abandonnée, meurtrie, enceinte. Elle décide d'avorter, mais Jeanne implore. Un enfant plus tard, Jolene est là, mais la vie de Lysiane est bouleversée.
Elle est belle Lysiane, avec ses cheveux blonds ses jolis ongles peints et ses envies d'ailleurs. Alors elle part et laisse son bébé aux mains de ses parents. Après tout, ils l'ont voulue, ils n'ont qu'à l'élever.
C'est un courant d'air qui débarque chaque quinzaine pendant quelques heures dans la vie de l'enfant. Une femme exigeante, sans tendresse ni affection mais de plus en plus jalouse de cet amour qui éclaire la relation entre ses parents et sa fille. Années difficiles pendant lesquelles la petite fille trouve l'amour qui lui manque auprès de ses grands-parents. Mais Lysiane est une femme jalouse, meurtrie, blessée, une mère exigeante.
Elle arrache la gamine au cocon familial et espère enfin pouvoir vivre ses rêves par procuration. Ce seront alors de longues années difficiles pour cette enfant mal aimée, ces grand-parents meurtris à qui on a enlevé le soleil de leur vie.
Puis Jolene grandit et s'épanouit loin de sa mère, loin de ses grands-parents, enfant meurtrie sauvée par la musique, celle qu'elle aime, pas celle de Dolly Parton.
L'autrice aborde ici le délicat problème d'une maternité non souhaitée, de la difficulté d'être mère, de la relation toxique qu'il peut y avoir parfois dans les familles entre parents et enfants. Mais aussi des forces et souvent des faiblesses qui s'affrontent et font que l'on ne sait pas ou ne peut pas protéger les enfants qui souffrent.
https://domiclire.wordpress.com/2023/02/05/a-lencre-rouge-marjorie-tixier/
C'est parce que j'avais découvert l'auteure avec son roman précédent "Un autre bleu que le tien" (2021), que j'avais beaucoup apprécié, que j'ai eu envie de lire son dernier opus.
Lysiane, fille de restaurateurs dans un village entre Lille et la Belgique, se voit en la prochaine Dolly Parton, loin de la grisaille et de l'ennui de sa vie; mais à 17 ans, elle tombe enceinte d'un chanteur qui commence à avoir du succès, auquel elle s'est accrochée pour réaliser son rêve mais qui l'abandonne au bout de quelques jours.
Devant les supplications de sa mère, Lysiane accouche et abandonne le bébé à ses parents pour vivre sa vie à Lille. Elle rejette sa fille, Jolene, ne vient la voir que rarement, essaye de l'enlaidir en lui coupant les cheveux n'importe comment. Mais lorsque la petite à 10 ans, elle l'arrache à l'amour de ses grands-parents car elle a décidé que sa fille serait sa revanche sur la vie, qu'elle deviendrait une grande musicienne classique. Mais Jolene prendra un autre chemin, s'arrachant à l'emprise de sa mère dans la douleur et la culpabilité.
Le personnage de Lysiane incarne les dégâts que peuvent faire des rêves piétinés et le besoin de faire porter la responsabilité de ses échecs à d'autres (les parents, l'enfant d'une grossesse non désirée). On ne peut que détester cette femme aigrie, dure comme la pierre, qui ressent un profond sentiment d'injustice, mordue par la jalousie à l'égard de sa fille plus talentueuse, plus aimée.
Le personnage de Jolene incarne, elle, les dégâts que peuvent provoquer le rejet et la dureté d'une mère sur sa fille; les non-dits sur son père, la culpabilité qu'instille sa mère en lui répétant que c'est à cause d'elle qu'elle végète comme serveuse, le poids de la revanche que sa mère fait peser sur ses épaules la rongent.
C'est la musique, très prégnante dans le roman, qui permet à Jolene de sortir de sa relation toxique avec sa mère, musique qui aurait pu les réunir mais les éloigne; Jolene vit, respire la musique, c'est comme le sang nourricier qui circule dans ses veines alors que, pour sa mère, la musique n'est qu'un moyen d'être dans la lumière, d'échapper à une vie étriquée.
Ce roman sur une relation mère-fille inexistante, sur le combat d'une petite fille devenue adolescente puis femme pour sortir de l'emprise délétère d'une mère frustrée et jalouse est poignant. La couleur rouge qui teinte ce roman, en commençant par la couverture est le symbole du déchirement, de la douleur mais aussi de l'énergie créatrice, de l'amour qui unit Solène à Jan avec lequel elle partage la passion de la musique.
Malgré quelques longueurs, un bien beau roman.
#Alencrerouge #NetGalleyFrance
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