"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
http://leslivresdejoelle.blogspot.com/2021/10/on-ne-parle-plus-damour-de-stephane.html
L'histoire se déroule au Guénic sur Vilaine dans le Morbihan. Louise Lemarié, vingt ans, est fiancée au futur associé de son père Armand-Pierre Foucher, leur mariage a été arrangé par son père qui veut renflouer son entreprise familiale, ce mariage va sauver son entreprise qu'il a menée à la ruine.
Louise fait preuve de la docilité que ses parents attendent d'elle, en contrepartie elle profite d'une vie facile grâce à son père " C'est ton devoir. C'est tout ce que je te demande. Et d'ailleurs, que sais-tu faire d'autre ?". Elle est arrivée à l'âge de vingt ans sans rien diriger, sans rien vouloir ni espérer, " se laissant porter par un milieu et une famille dont jamais elle n'a contesté aucune des règles." Elle se coule dans la vie toute tracée qu'on lui a préparée et a toujours été livrée à elle-même par des parents qui se sont très peu occupé d'elle " dans ce couple, l'amour avait toujours été un égoïsme à deux, excluant même les enfants."
Son père a épousé une femme riche et a la folie des grandeurs. Extravagant, exalté " il vit de l'éclat des autres, seulement dangereux pour qui lui fait confiance.", c'est un homme charmant mais c'est aussi un escroc pervers et manipulateur qui est dans le déni complet de ses malversations. Mais Louise va croiser la route de Guillaume du Guénic, un jeune homme gai, libre, léger, tout l'opposé de son fiancé...
Voilà un roman plus profond que son titre et son début ne le laissent présager. L'auteur y égratigne la bourgeoisie de façon savoureuse. Un roman vivant, riche en dialogues délicieux, qui prend parfois la forme d'un vaudeville. Des personnages bien campés : une héroïne qui agace au départ par sa nonchalance, une sorte de Bécassine un peu gourde, des parents hauts en couleurs, un baron dont j'ai aimé la philosophie de vie acquise après des années de pauvreté, " dans la vieillesse, la vie nous retire un à un les plaisirs qu'elle nous a donnés - prêtés, plutôt. Voilà pourquoi il faut s'en gaver jusqu'à l'écœurement ", un père mythomane et cynique, un fiancé tête à claques et un amant immature. L'auteur a l'art de la formule et nous offre un roman bien rafraichissant qui ne manque pas d'humour. Cerise sur le gâteau, l'auteur sait bien parler de la Bretagne, des maisons ports d'attache et des liens essentiels avec les animaux. Savoureux...
J’ai eu beaucoup de difficulté à me mettre dedans, je m’attendais à beaucoup plus de rebondissements. Selon moi, cette lecture n’est pas assez rythmée mais ce n’est que avis personnel.
L’auteur nous raconte les amours libres et pointe les liens relationnels, l’amour arrangé, la société, l’entreprise qui fait faillite…
La plume est fine et agréable.
En revanche, j’ai apprécié l’humour et les scènes cocasses de l’auteur.
Tout le long de ce roman, j’étais spectatrice et j’ai apprécié les descriptions.
Quant aux personnages, ils sont différents, parfois détestables mais restent néanmoins attachants. J’ai aimé Louise, une jeune fille angoissée et sage.
Cette lecture est intéressante, un peu décalée et surtout pleine d’humour !
Je trouve que ce roman est bien écrit, fluide et divertissant.
Louise Lemarié fait partie de la haute société bretonne. A Guernic sur Vilaine, son père est nommé président du yacht club très fermé et réservé. Elle a 20 ans et son avenir est tout tracé grâce à ses parents. Elle épousera, en septembre, Armand-Pierre un garçon pas trop mal pour lui faire de beaux enfants sans être beau au point d’émoustiller la gente féminine. Un garçon fade mais qui a déjà la critique très facile envers sa future fiancée qui devrait avoir pour mission de le faire briller en société. Mais ce n’est pas vraiment la préoccupation de Louise.
Elle fait la connaissance de Guillaume, dont la famille fait également partie de la bourgeoisie. Il arrive de Paris après une vie de débauche et une déception amoureuse. Quelque chose qu’ils n’arrivent pas à nommer né entre eux. Ne serait-ce pas de l'amour ? ce qui n’est pas vraiment évident à définir, ils n’en parlent pas, ils le font.
Je ne connaissais pas la plume de Stéphane Hoffman et j’ai été complètement charmée par la finesse avec laquelle il nous décrit le caractère de ses personnages, leurs tourments, tournant savamment à la dérision certains, pour notre plus grand plaisir, et nous présentant avec tendresse d’autres.
Le père de Louise, commerçant qui vit bien au-dessus de ses moyens mais prend tout le monde de haut en prend pour son grade dans les paroles qui lui sont attribuées comme les mésaventures qu’il va traverser. Tandis que nos deux amoureux nous sont présentés de manière bienveillante.
Louise est un personnage docile que le contact que Guillaume va ouvrir sur le monde et au bonheur.
Ici l'amour n’est pas nommé entre amant et pour les couples c'est surtout tromperie, intérêt et égoïsme.
J’ai aimé la plume et les tournure du destin acerbe, l’évolution de Louise et la pudeur de sa relation avec Guillaume.
Un très beau moment de lecture.
Avis issu de : https://hanaebookreviews.wordpress.com/2019/04/09/les-belles-ambitieuses-stephane-hoffmann/
Caviar, champagne, relations et mondanités ; si les ingrédients vers la gloire étourdissent, Amblard Blamont-Chauvry, énarque et polytechnicien, refuse la carrière glorieuse qu’on lui destine. Choisissant de rater sa vie, il prend plaisir à le faire et à ne jouir que de paresse, d’oisiveté, d’amusements et de luxure.
Mais dans cette bonne société versaillaise que l’on observe de 70 à 90, tourner le dos à la gloire et à son rang est un affront voir un crime contre sa classe et la léthargie de notre anti-héros est fortement critiquée.
Dans ce microcosme d’élites animées par l’ambition, les femmes sont opiniâtres et entreprenantes, chacune à leur façon : ce sont les belles ambitieuses.
La comtesse de Florensac, marraine de notre héros, fait de son salon et de sa couche les lieux les plus influents de la vie politique française. Isabelle Surgères, son épouse et sa totale antithèse, se revendique de gauche, s’acharne à se faire un nom et à changer le monde. Maxime d’Audignon, sa filleule, affronte son père qui refuse son projet de construire un haras sur les terres familiales. Enfin Coquelicot, surnom dont elle héritera de la robe rouge vif de leur première rencontre, la femme sensuelle, hédoniste avec laquelle il partage la jouissance des plaisirs, celle dont l’ambition est d’offrir l’amour à qui elle souhaite.
Les Belles Ambitieuses est une coupe de champagne fruité dont l’alcool enivre et dont les bulles chatouillent les narines et pétillent sous la langue. La légèreté du ton offre une satire gourmande, élégante et grinçante de cette société bien née et diplômée.
On paresse avec notre anti-héros et on assiste, railleur, à cette agitation ridicule d’une noblesse d’état qui vit en vase clos et s’asphyxie progressivement : le travail n’est plus vu comme l’apanage du bas peuple et le nom ne suffit plus à assurer la carrière.
J’ai ri de l’atmosphère des salons où les petits fours régalent moins les orateurs que leur bons mots et où les débats stériles débordent à mesure que les coupes se sifflent.
La fiction serait presque drôle si elle n’était pas si criante de vérité et applicable à notre époque…
Face à l’hécatombe inévitable de cette élite, l’oisiveté heureuse d’Amblard interroge le lecteur sur la question de l’épanouissement et du bonheur ; en nourrissant des ambitions continuelles, l’Homme ne risque-t-il pas d’être continuellement insatisfait ? L’ambition annihile-t-elle la liberté ? Faut-il être nécessairement utile pour s’épanouir ?
Récompensée ce jour par le 6e Prix des Hussards, la plume cinglante et satirique de Stéphane Hoffmann se déguste comme du bon champagne.
« Nous sommes les enfants de nos jardins.Nous les dessinons, ils nous façonnent. Nous croyons les entretenir, ils nous tiennent. Trop vastes lorsqu’on veut les tondre, trop petits lorsqu’on veut s’isoler, ils nous apprennent la lenteur, la modestie, la ténacité, l’audace et l’imagination. Tout ce qui manque à la fois aux énarques et aux polytechniciens.
Je m’y mets parfois, sans passion. Jardiner m’ennuie un peu; Je laisse le jardin vivre et lui demande la même chose. Un jardin dont on s’occupe trop devient vite un tyran contre lequel on doit montrer une volonté de fer et de chaque instant. Jardiner, c’est lutter. Contre le soleil, la pluie, le vent ; et avec eux. Contre la terre ; et avec elle. Contre les insectes ; et avec eux. Contre les rongeurs ; et contre eux : impossible de vous en faire des alliés, grillagez. Tous les animaux sont au jardin et vous n’êtes que l’un d’eux. Pas la peine de faire le malin. Imposez-vous.
S’imposer, dans un jardin ? Comme si c’était possible ! Tout est toujours à refaire. Pourquoi la terre est-elle si basse ? Pourquoi le désordre veut-il s’installer, coûte que coûte ? De quel droit qualifions-nous de « mauvaises herbes » ces plantes qui poussent toutes seules, partout, et qui fleurissent si bien ? De quel droit les arrachons-nous ? pourquoi chasser le liseron qui embaume et protéger le géranium qui empeste ? A ces questions, le jardinier ne pourra jamais répondre. Il doit se soumettre. Roi dans sa cahute, serviteur dans son jardin. Deux fois heureux de devoir à la fois ordonner et obéir.
Et, pour moi, mille fois heureux d’y être seul et de n’avoir plus à faire ma cour, comme j’ai dû le faire toutes ces années à Washington. »
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