Des romans, livres de recettes et BD pour se régaler en famille !
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Caviar, champagne, relations et mondanités ; si les ingrédients vers la gloire étourdissent, Amblard Blamont-Chauvry, énarque et polytechnicien, refuse la carrière glorieuse qu’on lui destine. Choisissant de rater sa vie, il prend plaisir à le faire et à ne jouir que de paresse, d’oisiveté, d’amusements et de luxure.
Mais dans cette bonne société versaillaise que l’on observe de 70 à 90, tourner le dos à la gloire et à son rang est un affront voir un crime contre sa classe et la léthargie de notre anti-héros est fortement critiquée.
Dans ce microcosme d’élites animées par l’ambition, les femmes sont opiniâtres et entreprenantes, chacune à leur façon : ce sont les belles ambitieuses.
La comtesse de Florensac, marraine de notre héros, fait de son salon et de sa couche les lieux les plus influents de la vie politique française. Isabelle Surgères, son épouse et sa totale antithèse, se revendique de gauche, s’acharne à se faire un nom et à changer le monde. Maxime d’Audignon, sa filleule, affronte son père qui refuse son projet de construire un haras sur les terres familiales. Enfin Coquelicot, surnom dont elle héritera de la robe rouge vif de leur première rencontre, la femme sensuelle, hédoniste avec laquelle il partage la jouissance des plaisirs, celle dont l’ambition est d’offrir l’amour à qui elle souhaite.
Les Belles Ambitieuses est une coupe de champagne fruité dont l’alcool enivre et dont les bulles chatouillent les narines et pétillent sous la langue. La légèreté du ton offre une satire gourmande, élégante et grinçante de cette société bien née et diplômée.
On paresse avec notre anti-héros et on assiste, railleur, à cette agitation ridicule d’une noblesse d’état qui vit en vase clos et s’asphyxie progressivement : le travail n’est plus vu comme l’apanage du bas peuple et le nom ne suffit plus à assurer la carrière.
J’ai ri de l’atmosphère des salons où les petits fours régalent moins les orateurs que leur bons mots et où les débats stériles débordent à mesure que les coupes se sifflent.
La fiction serait presque drôle si elle n’était pas si criante de vérité et applicable à notre époque…
Face à l’hécatombe inévitable de cette élite, l’oisiveté heureuse d’Amblard interroge le lecteur sur la question de l’épanouissement et du bonheur ; en nourrissant des ambitions continuelles, l’Homme ne risque-t-il pas d’être continuellement insatisfait ? L’ambition annihile-t-elle la liberté ? Faut-il être nécessairement utile pour s’épanouir ?
Récompensée ce jour par le 6e Prix des Hussards, la plume cinglante et satirique de Stéphane Hoffmann se déguste comme du bon champagne.
« Nous sommes les enfants de nos jardins.Nous les dessinons, ils nous façonnent. Nous croyons les entretenir, ils nous tiennent. Trop vastes lorsqu’on veut les tondre, trop petits lorsqu’on veut s’isoler, ils nous apprennent la lenteur, la modestie, la ténacité, l’audace et l’imagination. Tout ce qui manque à la fois aux énarques et aux polytechniciens.
Je m’y mets parfois, sans passion. Jardiner m’ennuie un peu; Je laisse le jardin vivre et lui demande la même chose. Un jardin dont on s’occupe trop devient vite un tyran contre lequel on doit montrer une volonté de fer et de chaque instant. Jardiner, c’est lutter. Contre le soleil, la pluie, le vent ; et avec eux. Contre la terre ; et avec elle. Contre les insectes ; et avec eux. Contre les rongeurs ; et contre eux : impossible de vous en faire des alliés, grillagez. Tous les animaux sont au jardin et vous n’êtes que l’un d’eux. Pas la peine de faire le malin. Imposez-vous.
S’imposer, dans un jardin ? Comme si c’était possible ! Tout est toujours à refaire. Pourquoi la terre est-elle si basse ? Pourquoi le désordre veut-il s’installer, coûte que coûte ? De quel droit qualifions-nous de « mauvaises herbes » ces plantes qui poussent toutes seules, partout, et qui fleurissent si bien ? De quel droit les arrachons-nous ? pourquoi chasser le liseron qui embaume et protéger le géranium qui empeste ? A ces questions, le jardinier ne pourra jamais répondre. Il doit se soumettre. Roi dans sa cahute, serviteur dans son jardin. Deux fois heureux de devoir à la fois ordonner et obéir.
Et, pour moi, mille fois heureux d’y être seul et de n’avoir plus à faire ma cour, comme j’ai dû le faire toutes ces années à Washington. »
"Une Ode à l'amour"
L'histoire se situe dans les années 70 entre Versaille, Paris et les Etats Unis, au milieu des mondanités de la vie bourgeoise parisienne et politique, on découvre l'amour sous toutes ses facettes par l'intermédiaire de ces femmes qui sont de belles ambitieuses.
*Amblard Blamond-Chauvry, homme de bonne famille, cultivé, énarque, éprouve du plaisir à jouir de la vie et des femmes, il est "beau gosse", stylé, il se délecte des amantes, de la flemmarderie, de la luxure et de la paresse, malgré son rang il limite sa carrière à n'être qu'un notaire.
Sous l'influence de sa marraine, la Comtesse de Florensac, belle ambitieuse qui reçoit les hommes influents dans son salon et dans sa chambre, oblige Amblard à épouser Isabelle de Surgère afin d'établir un mariage de convenance, libre de sens et de vide.
"J'attends que vous ayez de la distance et que vous n'attendiez de moi surtout pas votre bonheur"...
Autre belle ambitieuse, Isabelle de Surgère, qui malgré son mariage garde son nom de jeune fille, ne cherche le mariage que pour faire bonne figure et s'épanouir dans son monde professionnel, atteindre un poste de ministre est son ambition.
*En parallèle, l'autre belle ambitieuse dont on ne connait pas le vrai nom, est surnommée "Coquelicot", elle représente aux yeux de Amblard sa destinée, l'amour physique, entier, où toute la richesse matérielle et les ambitions sont tellement dérisoires à côté du toucher de sa peau, des moments passés en sa compagnie dans ce lit aux draps froissés, de la langueur de son corps, de cette plénitude qui ressemble au paradis "des amants heureux".
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Ce roman est agréable à lire, l'écriture est fluide, il s'adresse à tous les lecteurs, un bon moment de lecture simplement.
Stéphane Hoffmann donne la part belle aux femmes dans son roman, femmes qui ont de l’ambition et qui veulent faire partie de la société! Trois femmes font la force du personnage masculin, Amblard. Amblard, bien que diplômé, ne souhaite pas le mettre à profit car sa seule ambition est de « traîner au lit avec une dame aimable ». Mais c’est sans compter sur sa marraine , la comtesse de Florensac qui veut tout savoir et avoir toute la haute société lors de ses soirées. Et pour être dans les secrets du pouvoir, elle couche avec les ministres. La comtesse va s’occuper d’Amblard et va lui présenter Isabelle Surgères afin qu’il l’épouse. Cela devient un mariage d’intérêts pour chacun: Isabelle veut réussir dans la vie et cela va passer par la nomination de son mari à Washington. Amblard, lui, est « bien marié » mais va faire profiter de ses faveurs d’autres femmes. Dont Coquelicot, la seule qu’il aime. Coquelicot est aussi une ambitieuse mais qui s’est faite seule et sans attaches. Durant 25 ans, Amblard va se partager entre ces trois femmes qui ont soif de pouvoir, de reconnaissance.
Quel moment agréable cette lecture de « Les belles ambitieuses »! Stéphane Hoffmann a une plume pleine d’humour et poétique! L’auteur sait à merveille conter une histoire et quel plaisir de voir des femmes mises en avant, femmes qui ont une telle ambition!
Avec « Les belles ambitieuses », j’ai voyagé à Paris, Versailles et Washigton. J’ai participé aux dîners emblématiques de la comtesse de Florensac où tout le monde se bouscule pour y participer. J’ai aimé l’histoire d’amour entre Amblard et Coquelicot durant toutes ces années. Bien que « Les belles ambitieuses » débutent dans les années 1970, j’ai eu le sentiment de me trouver dans la cour royale avec ses secrets, ses opportunistes, ses coups bas, ses tromperies et un homme qui se laisse vivre!! « Les belles ambitieuses » de Stéphane Hoffmann est un roman sociétal d’hier, de nos jours et de demain!!
« Vous aurez beau vous agiter en tous sens, vous n’aurez qu’une expérience réduite à vous-mêmes. Les livres, eux, vous enrichissent de dix mille Existences. » Avouez-le, cette unique phrase suffit déjà à vous faire aimer le nouvel opus de Stéphane Hoffmann. L’auteur d’«Un enfant plein d’angoisse et très sage» va vous convier à une fête de l’esprit ou le trait d’esprit – qu’on appelle aujourd’hui plus volontiers la «punchline» – est servi par une langue classique et élégante, où l’ironie cinglante voisine avec un humour pétillant.
Je ne sais si son «héros», Amblard Blamont-Chauvry, énarque et polytechnicien, aime l’opéra-comique. Mais ce qui est sûr, c’est qu’il a décidé de vivre selon la formule de Jules Barbier et Michel Carré dans «Galathée» : « Ah ! qu'il est doux De ne rien faire Quand tout s'agite autour de nous. »
Car on s’agite beaucoup autour du jeune homme, énarque et polytechnicien de «bonne famille». Quatre femmes, Les belles ambitieuses du titre, vont essayer de (re)mettre le jeune homme dans le droit chemin. La comtesse de Florensac, sa marraine, est la plus expérimentée. À l’image de la Marquise de Merteuil dans les Liaisons dangereuses elle veut tout savoir des intrigues de cour – elle accueille chez elle et quelquefois dans son lit les ministres en exercice. Aussi manipulatrice qu’orgueilleuse, elle entend bien marier son protégé, quitte à la laisser ensuite folâtrer à sa guise. « Si un homme est doué pour l’amour, il doit faire profiter de ses qualités les autres femmes, si souvent délaissées. Et s’il n’est pas doué, il doit apprendre. Il s’améliore avec des maîtresses, l’épouse en profite, tu vois. »
Amblard va suivre ce conseil et épouser Isabelle Surgères, la seconde ambitieuse. Plus que pour avoir la paix que par amour. De fait, il ne se fait guère d’illusions : « Si on n’y prend pas garde, on se retrouve marié quand on prend juste plaisir à être ensemble. Mal assorti, le mariage est un crime parfait: deux morts. Le criminel – la société – n’est jamais punie. Il arrive même que ce double meurtre lui profite. »
En revanche pour elle, ce mariage doit être un tremplin pour atteindre les hautes sphères, celles qui décident, celles qui changent la vie. Sans doute plus par souci de sortir du rang et de se différencier que par conviction, elle s’affiche de gauche. Après tout, c’est «très tendance». Après des débuts en fanfare, il est nommé à Washington et elle peut parader au bras de son mari dans les dîners de l’ambassadeur Jacques Kosciusko-Morizet, les choses ne vont pas tarder à se gâcher.
Quelques années plus tard viendra le tour de sa filleule, Maxime d’Audignon. La jeune fille a le projet de construire un haras sur les terres familiales et vient demander l’aider d’Amblard, car elle se heurte au refus de son père. Et comme elle lui plaît bien…
Mais ma préférée est incontestablement Coquelicot qui doit ce surnom au jour de sa rencontre avec Amblard. Il faisait alors son service militaire et son régiment avait été choisi pour accueillir la reine d’Angleterre qui avait répondu à l’invitation du président Pompidou. Coquelicot, comme la couleur de la robe qu’elle portait, était l’une des hôtesses d’accueil dépêchées sur place. Très vite, ils vont se retrouver dans les bras l’un de l’autre et très vite ils vont s’amuser. Une complicité qui ne sera pas démentie par le temps, pétillante comme le champagne qui accompagne leurs retrouvailles. Un bonheur simple : « Je suis heureuse avec toi, tu es heureux avec moi. Laissons la société à Isabelle Surgères qui, elle, ne sera jamais heureuse parce que ce qu’elle n’a pas encore est plus important pour elle que ce qu’elle a. »
J’imagine qu’il y a un peu de Stéphane Hoffmann dans ce souvenir de jeunesse d’Amblard quand il raconte qu’il préférait se plonger dans Homère, Chateaubriand, Déon ou Lacarrière que dans la grande bleue. C’est ce qui nous vaut aujourd’hui ce magnifique roman.
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