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Les deux auteurs : Patrick Coulomb et François Thomazeau, ont pris le parti pris de parler des Marseillais par le biais des 22 figures du tarot marseillais. Les deux écrivains ont alors cherché 22 personnalités marseillaises pour incarner, par exemple : "L'Empereur" Robert Vigouroux (ancien maire), "Le Chariot" Dominique Bluzet ou "Le Pape" Pape Diouf.
Marseille est avant tout un port qui a vu arriver, repartir ou rester des personnes de toutes origines (Romains, Wisigoths, Corses, Italiens, Espagnols, Pieds-Noirs, Arméniens, Nord-Africains et récemment les Comoriens). Ce port a fait la fortune de la ville en un temps pas si lointain.
Marseille et sa population sont, en effet, avant tout tournées vers la mer Méditerranée. D'où sont venus, il y a de cela deux millénaires et demi, les Phocéens, fondateurs de Massalia.
Pourquoi cette configuration ? Car Marseille s'est aussi construite avec une topographie particulière : elle est enserrée par des collines et des vallons.
Et les Marseillais dans tout cela ? Beaucoup sont étonnés que cette ville n'explose pas face à de telles diversités. Il a bien fallu apprendre à vivre côte à côte en se "foutant la paix". Ils se tolèrent, se côtoient mais ne se mélangent pas vraiment. A chacun son quartier, son "village" : les ouvriers se massent dans les quartiers Nord, les employés dans les quartiers Est, les "bourgeois", dont la bourgeoisie marseillaise, dans les ghettos huppés et ultra sécurisés des quartiers Sud. Nassera Benmarnia, L'Etoile de ce tarot, dit (page 58) : "Marseille, c'est une ville-monde, mais c'est aussi son handicap, parce que les politiques, par la politique du logement et celle des transports, en ont fait une ville de ghettos."
Les clichés ont la vie dure sur ce point de la mixité. Ce qui était vrai il y a des décennies ne l'est plus aujourd'hui. Pape Diouf, Le Pape dans le jeu de cartes, nous rappelle (page 146) : "Alors que ça a toujours été une ville d'ouverture, une ville qui a permis à la France de s'élargir parce que c'était un passage obligé pour partir, Marseille a basculé dans l'étroitesse en raison des promiscuités sociales et des difficultés économiques. D'où une tendance à un communautarisme qu'il regrette, mais dont sont responsables "aussi bien ceux qui le pratiquent que ceux qui les y confinent.""
Au bout du bout, beaucoup de personnes, des Marseillais même, pensent qu'il existe une identité marseillaise, une particularité qui fait qu'ils seraient d'abord Marseillais puis Français. Ces personnes vous citent le football avec l'OM, l'accent, le clientélisme, les règlements de compte, la "Mafia".... Mais comme le dit Marianne Chaillan, L'Impératrice dans notre tarot marseillais (page 73) : " Je ne trouve pas une réalité objective au concept de Marseillais, conclut-elle. Parce que je pense qu'il y a autant de façons d'être marseillais qu'il y a de Marseillais ; en vérité, chacun peut et doit inventer sa manière de l'être, comme chacun peut et doit se définir lui-même. Ma conclusion est donc la suivante : il y a autant de façons d'être marseillais que de Marseillais à Marseille !"
Je voudrais remercier, pour une dernière fois, les deux auteurs de ce livre, Patrick Coulomb et François Thomazeau, qui ont su décrire avec originalité Marseille et les Marseillais.
Et bravo aux Editions Ateliers Henry Dougier dont la devise est : "Lignes de vie d'un peuple
Une collection nourrie d'enquêtes où un peuple exprime aujourd'hui sa mémoire, ses valeurs, son imaginaire, sa créativité."
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