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Eh bien c’est le troisième roman de cette trilogie située au Groenland, lus dans le désordre !! mais toujours avec le même plaisir, celui des frissons, un peu trop nombreux sans doute et dus aussi bien au froid qu’à l’intrigue, celui des paysages doublés de la main mise du Danemark sur ce pays plus grand que lui !!
Contrairement à certains romans islandais, bien glacés également, la lenteur n’est pas la spécialité de Qaanaaq, ce policier inuit adopté par une famille danoise, envoyé sur sa terre natale dont il ignore beaucoup des us et coutumes ;
Il a besoin de son second Appu, inuit pur souche pour naviguer dans les méandres de cette société.
Les paysages sont sublimes, l’imagination fait le reste, la réalité inuite, les chamanes, les tatouages cousus une révélation tout comme l’emprise du Danemark .
Bien sur, l’histoire n’est pas crédible, des renversements de situation un peu trop bienvenus, mais l’ensemble est passionnant grâce au talent de l’auteur.
Cette fois ci nous pénétrons dans un monde de jeunes perdus dans un monde éloigné de leurs traditions, perméables bien sûr à la modernité tout en étant à la recherche de leur identité.
Chamanes et psychologues s’affrontent, tatouages ancestraux et orchestres hard rock avec textes, fuites dans la neige et hélicoptères dans la tempête, requins et dealers, pas une minute d’ennui ou de repos, ni pour le policier, ni pour nous !
Sa vie de famille est encore en attente, mais nous lisons un polar, non ? Dépaysant et renversant, mixte comme notre vie, en tous cas passionnant !
Troisième tome de cette trilogie et donc, par définition le dernier, sauf si Mo Malø se dit que ce serait bien d'en écrire d'autres, et donc du coup, ce ne serait plus une trilogie mais ce livre resterait le troisième tome...
Digression mise à part, la série fonctionne vraiment bien et le dépaysement est garanti. Mo Malø s'est plongé dans les us et croyances des Inuits pour dresser une toile de fond originale et marquante : "Au Groenland moins qu'ailleurs, la population ne prenait la peine de signaler l'absence inexpliquée d'un proche aux autorités. La disparition d'un chasseur ou d'un pêcheur s'inscrivait dans l'ordre des choses, une manière pour la nature de reprendre ses droits : sauf cas rares, personne n'y voyait un présage réellement funeste. L'éventualité d'un meurtre ou d'un enlèvement était bien la dernière des idées qui serait venue en tête. De toute façon, le naturel optimiste des Inuits attisait l'espoir comme un tapis de braises, à grand renfort de rumeurs et d’anecdotes." (p.72)
Et je dois dire que rarement, j'ai rencontré dans mes lectures des héros de polars qui sont autant liés à la nature, contraints par elle et obligés de composer avec elle. En outre, Mo Malø a réussi au fil de ses trois romans à bâtir une équipe de flics, à Nuuk, qui tient la route et se sert les coudes. Ils évoluent tous, chacun à son rythme mais ne restent pas figés dans des principes et des stéréotypes. Et il y a bien sûr, l'intrigue, fouillée, dense qui rebondit régulièrement, qui y va parfois un peu fort -je me demande comment un homme peut résister à tout cela et ce que l'auteur trouvera la prochaine fois pour rester au moins au même niveau, mais bon si c'est une trilogie, il n'aura plus à se creuse les méninges-, mais finalement, je me laisse avoir et porter par tout ce que j'ai décrit plus haut et dans les tomes précédents : Qaanaaq et Diskø. Et pire, si Mo Malø se décide à prolonger, je repars au Groenland, ravi.
Troisième volet des aventures de Qaanaaq Adriensen , patron de la Police groenlandaise , que l'on retrouve ici en mauvaise posture : il est en effet sommé de suivre une tournée préétablie par son patron basé à Copenhague , Arne Jacobsen , surnommé “La Fourmi'” , qui l'oblige à se rendre dans neuf villages du pays comme à un suivi psychologique rigoureux et récurrent auprès d'une psychiatre sous peine de ne pas retrouver son poste ni sa fonction d'enquêteur .
Mais les événements qui vont lui tomber dessus sans crier gare ne vont pas lui laisser d'autres choix que de suivre son instinct de flic en contournant à sa manière ces contraintes . Deux affaires qui vont se télescoper : le suicide empreint de zones d'ombres d'une jeune fille à Uummannaq , au Nord Ouest de la capitale , Nuuk , puis la réception d'un colis rempli d'un main tranchée nette .Des faits qui vont malheureusement se reproduire tout au long de son périple , comme un hasard malheureux . Des ados en difficulté , pour la plupart sans attaches familiales et vivant dans le dénuement , sont accueillis dans des foyers spécialisés où l'on tente de leur redonner goût à la vie à travers des activités ludiques , des chants , la vie en communauté . Qaanaaq a du mal à comprendre la motivation de ces jeunes poussés à ces ultimes extrémités . Si jeunes .
Après bien des péripéties , des témoignages multiples et l'aide appréciable de son adjoint Apputiku , la seule piste solide qu'il semble tenir , est la venue d'un conteur nomade ayant fréquenté ces “klubi” , et partagé avec un auditoire féminin conquis par son charme , les secrets des légendes et des coutumes séculaires qui font le charme de ce pays . Une piste encore mince alors que les drames continuent et que des colis ensanglantés continuent d'arriver .
Comme toujours totalement dépaysant , Mo Malo nous offre ce récit vivifiant où l'on pénètre encore plus avant dans une société groenlandaise qui perd ses repères et ses traditions .
Les jeunes s'intéressent plus , comme partout ailleurs , aux péripéties qui égrènent leurs réseaux sociaux sur leur téléphone portable , qu'à l'apprentissage de la pêche au phoque ou de la conception du “café des bruants” . Pendant ce temps-là les adultes s'alcoolisent rivés devant un écran de télé , même si certains d'entre eux , qui semblent peu nombreux , perpétuent la culture inuite , la langue , les croyances et des recettes pas toujours ragoûtantes pour nos palais occidentaux ..Une population qui a dû mal à se projeter dans l'avenir et dont les enfants se suicident en nombre , quitte à atteindre pour certaines villes , des niveaux records . Comment ne pas rêver d'autre chose que cette immensité immaculée au climat hostile alors que les heures de lumière se réduisent peu à peu pour laisser place à une nuit d'hiver infinie ?
L'auteur mêle avec habileté , une enquête policière palpitante avec une étude de mœurs autochtone , avec en bonus une belle galerie de personnages qui ne manquent pas de saveur et de piquant . Qaanaaq , comme toujours en première ligne , avec ses défauts , ses démons , mais une ténacité hors pair, une sacrée équipe autour de lui et sa vie de plus en osmose avec ses racines .
Du rythme , des rebondissements dans cet univers glacé et parfois glaçant .
Retour gagnant pour cette nouvelle aventure de Qaanaaq.
Je n’avais jamais lu Mo Malo mais j’avais déjà lu Frédéric Mars. Ces deux noms ne sont en fait que des pseudonymes d’un même auteur. Comme j’avais beaucoup aimé « La lame » du second, je me faisais une joie de découvrir la face nordique du premier.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que cet écrivain sait créer une ambiance. Dans les pas du personnage principal, on voyage à travers le Groënland. Sur cette gigantesque île, on ressent la neige, le froid, l’atmosphère polaire qui règne dans ces multiples contrées isolées. Le dépaysement est total.
Afin d’aller plus loin dans l’immersion, l’auteur s’attarde sur le mode de vie des habitants. On découvre en filigrane de l’aventure leurs us et coutumes. L’auteur cale aussi son scénario sur les mythes et les croyances encore bien présentes dans le pays. Le travail de recherche a dû être important pour coller au mieux à la réalité. Le résultat est convaincant et j’ai appris beaucoup de chose sur cet endroit.
En ce qui concerne l’action elle-même, Qaanaaq est un homme charismatique. Son tempérament fort mais aussi ses faiblesses font de lui un héros qui marque les esprits. Autour de lui, les personnages secondaires sont aussi très attachants. On est donc ravi de suivre tout ce petit monde dans leurs péripéties personnelles et professionnelles.
Mo Malo nous entraîne dans une histoire glaciale et maîtrisée, dont l’énigme bien ficelée m’a tenu en haleine de bout en bout. Je regrette seulement d’être passé à côté des épisodes précédents parce que j’aurais aimé en connaître plus sur cette petite équipe. Certains éléments me manquaient même s’ils n’ont pas gêné ma lecture. Mais cela ne sera que partie remise, parce que je compte bien corriger cette anomalie et repartir de plus belle sur les traces gelées de Qaanaaq !
http://leslivresdek79.com/2020/09/03/578-mo-malo-nuuk/
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