"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Plutôt que de se définir soi-même, démarche habituellement adoptée, le narrateur raconte son enfance à travers les portraits de ses amis, copains et idoles. Au début, les premières amitiés sont le chien de la famille et les petits camarades de maternelle, mais l’engouement du garçon le pousse, dans les années soixante-dix, vers David Bowie, Lou Reed et le rock’n’roll underground, sans compter sur sa période casse-cou durant laquelle il fonde un club, le Club des caméléons…
[...]
Si l’enfance qu’il raconte n’est pas palpitante en soi, elle donne l’impression d’être sincère et réaliste ; et c’est surtout la construction du roman qui en fait son originalité. À partir de textes épars, composés de quelques pages seulement, le fil rouge sur l’identité et la naissance du goût se forme et donne une unité à l’ensemble. En même temps que les amitiés se nouent, ou au contraire, se dénouent, la personnalité du narrateur émerge de l’enfance, anonyme et trop nourrie des choix parentaux.
Les caméléons, ce sont chacune des personnes présentées, lesquelles incarnent un peu le narrateur, un peu le lecteur. C’est à double tranchant, puisque tous caméléons qu’ils sont, ils n’ont de cessent de changer d’aspect, pour ne plus avoir de consistance.
Milan Dargent, maître de la langue française, propose un roman, passe-partout mais coloré, varié mais cohérent, drôle et plaisant mais pas exceptionnel. Et publié chez Le Dilettante, une maison qui a fait de l’objet-livre une expérience toujours renouvelée par des maquettes originales.
L'article entier sur mon blog :
http://www.bibliolingus.fr/le-club-des-cameleons-milan-dargent-a80136630
La maison d'éditions du Dilettante a toujours le chic de trouver et de publier des auteurs qui amènent un vent frais dans le paysage culturel du moment.
Il en va ainsi pour ce petit livre de même pas 150 pages "Le club des caméléons". En lisant le titre, je n'ai pas pu m'empêcher de faire un rapprochement avec un autre livre dont le titre évoque un club, celui des éplucheurs de patates...Mais je m'égare...
Donc revenons à nos caméléons et plus précisément à ceux de Milan Dargent !
J'ai eu beaucoup de plaisir à lire les 25 tableaux composant cette autobiographie (si si, ce livre, même si la trame n'est pas celle habituellement suivie par les auteurs racontant leur vie, est bien classé dans les autobiographies) car le texte bien balancé sonne juste; l'écriture est fluide, fraiche et combien précise dans le rappel des personnages évoqués.
Je dois avoir sensiblement le même âge que l'auteur (oui, je sais, cela fait un peu ancien combattant que les jeunes de vingt ans ne peuvent pas connaître) car la plupart des personnages convoqués ont sévi pareillement sur la scène de mes années collège voire lycée.
Lire "Le club des Caméléons" s'est un peu comme rechausser ses Kichers, balancer sa musette kaki par dessus son épaule et emprunter la machine à remonter le temps !
Une galerie de personnages, amis ou héros,plutôt cocasses.L'auteur évoque les bêtises de gamin et les découvertes d'adolescence de manière rapide et drôle.
Vous avez un créneau de 10 minutes. Trop court pour vous lancer dans un nouveau bouquin ou vous replonger dans le roman que vous êtes en train de dévorer. Voilà un recueil de textes courts à déguster calmement à tout moment, en tous lieux, dans toutes les positions, à jeun ou repu, et quelle que soit votre humeur.
Une supposition. Vous entrez dans une librairie, votre oeil est accroché par une couverture composée de carrés de couleurs variées où se trouve un animal curieux, vous lisez le titre "Le club des caméléons", le nom de l'auteur "Milan Dargent". Tout cela ne manque pas de vous «interpeller quelque part au niveau du vécu» comme on dit dans le Poste. Vous feuilletez ce bouquin étrange à la couverture avec rabat-joie ! - vous pensiez que le rabat ça ne se faisait plus depuis longtemps, beaucoup trop cher ce truc là. Vous constatez que chaque chapitre a pour titre un prénom. Vous en lisez la première phrase. Théodore : "Mon copain Théodore était noir, mais je ne le savais pas". Jean-Paul : "Belmondo saute par la fenêtre". Eddy : "Ma passion pour Eddy Merckx dura le temps d'un tour de France, ni plus ni moins". Philippe : "Un drôle de garçon, Philippe, toujours à se tripoter l'entrejambe". Napoléon : "De ma période napoléonienne - assez brève, je dois le dire» il ne me reste que la victoire de Waterloo". André : Rien ne nous rapprochait, a priori." Marion (enfin un prénom féminin !) : "Je n'ai eu qu'une seule amie. Pas deux, une." (bon, d'accord ça fait deux phrases, mais si courtes...) Vous revenez en arrière et là vous tombez sur une question existentielle primordiale : "Un poisson peut-il se noyer ? "(première phrase du chapitre intitulé Bill).
Vous vous dites que c'est trop ? trop. Vous craquez et sans même savoir si le libraire l'a lu ou non vous en prenez trois, dont deux en «paquet-cadeau s'il vous plaît».
À supposer que cette scène se passe au Scribe et que vous me demandiez si je l'ai lu je vous dirai juste que c'est très rock'n'roll ? ça c'est pour tenter de «faire jeune» - que toutes les scènes se déroulent dans les années 70, que l'on croise Lou Reed, Belmondo, Tintin, Elvis Presley, entre autres, et que je suis persuadé que même si on n'a pas vécu, en direct, ces années 70, on peut apprécier ce bouquin à la nostalgie caustique, à l'humour vivifiant et roboratif. Un régal !
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