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Kathryn Harrison a construit son roman à partir d’un fait de société particulièrement atroce : la mutilation des pieds des fillettes chinoises, afin qu’elles deviennent des femmes répondant aux critères parfaits d’érotisme érigés par les mâles.
Tout en nous décrivant le supplice de May aux pieds de poupée, l’auteur nous raconte la vie de cette jeune chinoise : le bordel de Shanghaï, la rencontre avec Arthur l’australien, le milieu des banquiers juifs, la vie à Londres, la Côte d’Azur en 1900…C’est foisonnant mais quelque peu dispersé : la tendance à la facilité n’est pas loin !
En effet, en voulant construire une saga, l’auteur s’égare et l’histoire perd un peu de sa profondeur. A vouloir trop charger sa chronique en évènementiels, la consistance du roman s’en trouve altérée.
Quant au style, je ne sais pas si c’est la traduction qui l’atrophie ou si l’auteur a volontairement sacrifié la forme pour privilégier le fond. Les passages pseudo-érotiques sont d’une réelle fadeur et n’apportent pas les couleurs espérées, couleurs qui auraient pu égayer le périple de cette jeune chinoise.
Ce livre aurait dû être plus fouillé, c’est regrettable !
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