Le livre vient de décrocher le Prix du Roman Fnac 2021
Le livre vient de décrocher le Prix du Roman Fnac 2021
Entretien chez Gallimard avec l’éditeur Jean-Marie Laclavetine
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La revue de presse livres vous dit tout ce qu’il faut savoir — et emporter — avant l’été !
Dans une première partie, on apprend qu'une mère (veuve) invite ses deux fils et sa fille autour d'un repas. On a alors les pensées de chacun d'entre eux. Des souvenirs surgissent, des sentiments. Chacun traverse une période de vie qui n'est pas facile et l'esprit de famille n'existant pas entre eux, ce repas ne les rend pas plus gais. Cela aurait pu être intéressant, mais le récit est parfois assez plat.
Dans la seconde partie, j'ai été plus acharnée et l'auteur a su m'arracher quelques larmes. (je suis très sensible...). le récit se fait différemment. On retrouve les personnages et on les suit pendant les quelques heures qui précèdent ce repas. Leur vie s'explique plus précisément par leur passé et on a aussi des indications sur la vie du père, dont les enfants n'ont pas le meilleur souvenir.
On prend conscience aussi que l'histoire se répète, que les gènes sont présents dans chacun d'entre nous. Les chiens ne font pas des chats...
Je suis allée jusqu'au bout du livre et je ne le regrette pas mais j'avoue que j'étais parfois tentée d'arrêter avant. Ce n'était pas passionnant. Certaines descriptions me semblaient bien écrites mais un peu forcées. Ca ne coule pas de source...
La lecture de ce roman n'a pas toujours été facile car le climat est souvent très oppressant, la violence sourde à chaque page. Le vocabulaire utilisé est souvent complexe, il y a peu de chapitres, on est comme écrasés par l'écriture. Certains passages sont vraiment glaçants, la fin m'a vraiment fait de la peine. Pour moi, cette lecture a été difficile, comme en apnée, j'ai été très touchée par le jeune garçon.
Une mère, un fils et un père qui revient après 6 ans sans nouvelles. On ne saura rien de plus sur eux.
On comprend que le père a disparu lorsque l’enfant n’avait que 3 ans et que la mère a dû se débrouiller seule, trimant pour assurer ses besoins et créant entre eux un lien fusionnel.
On sait aussi qu’ils vivent dans « une ville médiocre, sanglée au creux de la vallée, prise en étau par la montagne ».
Cette histoire, c’est le retour du père, aussi inexpliqué que son départ, et son besoin viscéral de retrouver sa place dans cette famille qui n’est plus la sienne, de transmettre à l’enfant ce qu’il a autrefois reçu de son père. Alors, pour recréer les conditions de sa propre éducation, il les emmène tous les deux aux Roches, la maison paternelle isolée en pleine montagne.
Elle, enceinte d’un autre homme ; lui, tentant de se racheter malgré une violence difficilement contenue ; et l’enfant, terrorisé, ne comprenant rien à ce que veut ce père inconnu.
Il faut se vider l’esprit pour lire ce roman qui accapare tous nos sens car il n’y aura plus moyen de penser à autre chose une fois que l’on sera parti là-haut, aux Roches.
Par l’écriture tellement riche de Jean-Baptiste Del Amo, les odeurs, les sons, les images, chaque signe de vie de la faune et de la flore, nous emportent corps et âme dans les profondeurs d’un drame que l’on sent inexorable.
C’est déchirant, terrifiant, mais c’est aussi grandiose et d’une beauté saisissante.
J’ai souffert pour cette femme victime d’un homme dont elle croyait s’être libérée, j’ai eu mal pour cet homme qui comprend son incapacité à se faire aimer de son fils et surtout j’ai aimé cet enfant de 9 ans qui porte en lui la force de son père et apprend, dans la peur, à devenir grand. Car, malgré tout, et bien qu’il s’en défendra certainement plus tard, il est bien « le fils de l’homme ».
Un roman puissant et captivant qui plonge dans les tréfonds d’une transmission primitive, venue des origines de l’humanité.
"le fils de l'homme", voilà un titre qui, à priori, pourrait avoir une consonnance divine et laisser imaginer un sauveur de l'Humanité... Las !
L'homme en question n'est qu'un homme au passé tourmenté qui débarque après 6 ans d'absence dans le couple fusionnel formé depuis entre sa femme et son jeune fils.
Le père-la mère-le fils : rien à voir avec une quelconque Sainte Trinité, mais bien plus avec un trio reformé contre l'ordre naturel des choses; trois individus sans prénoms ni noms, englués dans un dérangeant huis-clos.
Le père, l'élément perturbateur dans un quotidien efficacement reconstruit en son absence par la mère et le fils, quotidien rude mais dans lequel douceur et tendresse ont leur place.
Le père qui veut reprendre sa place et réaffirmer son autorité, le père encore rempli de la violence de son propre père, qui n'a dompté ni son orgueil ni ses démons et qui va embarquer femme et enfant dans son propre destin, vers une impossible résilience.
Et plus prosaïquement vers "les Roches", cette masure perdue au fin fond de la forêt, sur laquelle plane une malédiction toute paternelle .
JB del Amo croise les époques, celle d'avant le retour du père, celle d'après, avec cette vie aux Roches sous son implacable férule. Celle d'une presque insouciance et celle d'un danger imminent.
Il y a dans ce roman une tension latente, une violence contenue et des menaces permanentes. Les nombreux silences ne sont qu'intimidation, inquiétude, insécurité.
Et tout cela particulièrement bien servi par une écriture quasi-lyrique et très descriptive, aussi bien visuellement que sensoriellement. Ainsi le cheminement du trio vers les Roches dans une forêt ensauvagée est-il un réel exercice littéraire créatif pour lequel j'ai dû sortir mon dictionnaire à plusieurs reprises mais qui décrit admirablement cette forêt qui petit à petit se referme sur eux jusqu'à les étouffer.
Avec lenteur... à l'image du temps qui n'en finit pas de s'étirer tout au long du roman, un temps qui ne répare rien, qui n'apporte ni pardon ni rédemption...
mais qui distille haine et folie...
Cependant, ne vous y trompez pas ,je me suis laissée happer par ce roman, par son atmosphère angoissante, sa logorrhée littéraire parfois, par les douleurs enfermées, les lueurs d'espoir balayées, l'incommunicabilité destructrice.
Pour ce qui est de la transmission père-fils, comment transmettre lorsque l'on n'a pas su ou pas pu s'approprier son propre passé familial, lorsque l'on n'a pas pu "s'arranger" avec ses origines ?
Subir un héritage serait plus approprié dans le cas de ce très intéressant roman.
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