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un roman intéressant,il nous plonge dans l'Italie du sud des années 1848 à 1864;sur fond d'unité italienne et d'une guerre civile pour promesses non tenues.C'est un récit s'appuyant sur des faits historiques se déroulant dans la région de la Sila, un haut plateau de la Calabre où Maria rebaptisée Ciccilia devient cheffe d'une bande . de brigands.Elle est la narratrice du récit et ce choix fait du livre un roman d'apprentissage : nous découvrons l'évolution
de Maria de ses 7 ans à ses 23 ans. C'est par là un texte féministe.
L'auteur y explore les racines de la guerre civile , les désillusions d'une révolution qui promettait tant,le Mal symbolisé par Teresa et par les puissants et le Bien symbolisé en partie par Maria.
Dans une première partie, l'auteur campe le contexte: Maria nait dans une famille pauvre, le père est journalier au service des puissants Morelli, la mère tissé pour les Gullo.Teresa, la mystérieuse soeur ainée qui avait été adoptée par des nobles est de retour , ses protecteurs ayant été tués.Elle a 19 ans , une assurance et des exigences hors du commun.Maria part vivre chez une tante.
Dans une deuxième partie consacrée à la situation de l'Italie,nous découvrons l'exaltation de Pietro , il rejoint comités et cercles qui intriguent pour l'unité de l'Italie,Garibaldi se proclame dictateur de la Sicile et annonce la distribution des terres,les conservateurs veillent et font tout capoter.la naissance de l'Italie n'est qu'une mise en scène. Pietro marié à Maria déserte quand il reçoit son ordre de conscription et rejoint dans les montagnes une bande de brigands qui guerroient contre ceux qui ont trahi le peuple.
Maria n'est pas dupe des infidélités de Pietro et des trahisons de sa soeur Teresa . Elle se venge.
La troisième partie déroule la vie de la bande de brigands.Et le récit s'achève par le procès de Maria.
Un point historique de l'Italie que je ne connaissais pas, une mine d'or d'informations qui donne envie de se plonger dans l'histoire de ce pays, si proche et dont je ne connais pas vraiment l'histoire.
Maria, devenue Cicilla répond à ce qu'elle a de plus charnel en elle ce besoin de Liberté et de Justice, jusqu'au don de soi, de sa jeunesse, de sa vie de femme pour ses idéaux . Cette grande héroïne du 19°S ,est une femme de courage ,intelligente.
Un roman documenté, poignant, qui prouve la force des idéaux, la rage de vivre plus que tout et malgré tout. Une histoire véridique qui affirme s'il fallait le démontrer que nos libertés fondamentales ne sont toujours dues qu'aux combats de quelques-uns contre les dominants de ce monde . Tellement d'actualité
Lu dans le cadre du prix de littérature Européenne de Cognac
Difficile de se plonger dans ce roman ! En effet, il y avait beaucoup d’éléments historiques que je ne connaissais pas. Je dirai même que j’ai eu du mal à rentrer dans l’histoire.
Pourtant, j’ai bien fait d’insister car je me suis complètement laissée prendre par l’histoire de la redoutable Ciccilla.
1848, Maria Oliverio grandit dans la pauvreté. Dans l’espoir d’offrir une vie meilleure à sa sœur aînée Teresa, ses parents l’ont fait adopter par un couple de riches napolitains. Un jour ils écrivent pour adopter Maria également. Mais la vie de Teresa bascule, ses parents « adoptifs » sont assassinés et la voilà obligée, après le luxe, de revenir vivre dans la pauvreté et la misère. Elle tiendra Maria pour responsable et à partir de ce jour ne pensera qu’à se venger !
Forcer d’arrêter l’école et de commencer à travailler avec sa mère, Maria rencontre Pietro un jeune homme rempli d’espoir (et de violence) qui croit en une Italie unifiée, une Italie juste ! et en Garibaldi qui « promet à ceux qui prendront les armes et qui appuieront la révolution et l’Unité de l’Italie sous l’égide de Victor-Emmanuel que les terres seront redistribuées. Le prix du sel et de la farine sera amputé de moitié. Les impôts communaux seront abolis. L’usage collectif des terres sera reconnu. Vous pourrez coupez du bois, pêcher, chasser…..comme des citoyens libres ».
Commence alors pour tous les 2, une vie de combat pour la justice et la liberté…. une vie de brigands : piller les riches, les faire payer !
Déçue par de vaines promesses, Ciccilla va devenir, la brigantessa la plus célèbre d’Italie, une héroïne en quête de liberté et de justice !
Je l’ai dévoré !
Dans Brigantessa, mot italien signifiant femme dévouée au brigandage mais aussi femme audacieuse avec peu de scrupules, le titre italien étant Italiana (Italienne), Giuseppe Catozzella raconte la vie de Maria Oliverio dite Ciccilla née en 1841, devenue cheffe d’un groupe de brigands calabrais.
Ce qui fait la valeur de ce roman historique qui se déroule essentiellement sur le plateau montagneux de la Sila en Calabre, de 1848 à 1864, c’est qu’il s’agit d’une histoire véridique et que le destin de cette femme s’inscrit dans l’Histoire de la naissance de l’Italie.
Dans l’incipit, nous apprenons que Maria Oliverio a été présentée devant le Tribunal militaire de Catanzaro le 15 février 1864.
Après quelques phrases de description vestimentaire et la déclinaison de son identité celle-ci prend la parole et commence à raconter comment elle a échoué devant le juge militaire.
Elle décrit d’abord le déroulement de son enfance en Calabre, au milieu du 19e siècle, sa vie au sein d’une famille pauvre. Ses parents sont journaliers, au service des Morelli et assurent avec peine la subsistance de leurs six enfants.
Maria, élève brillante a cru un moment pouvoir aller au lycée. Cette espérance lui a procuré une véritable et intense sensation de liberté. Quand elle comprend qu’elle ne pourra s’y rendre, sa sœur aînée Teresa lui ayant promis de tout faire pour gâcher sa vie, c’est une profonde désillusion. Cette rivalité entre les deux sœurs aura beaucoup d’impact sur le destin de Maria.
La jeune femme va trouver l’amour auprès de Pietro et rejoindra celui-ci engagé en faveur de l’unité italienne pour assister à Naples au triomphe de Garibaldi.
Mais les promesses non tenues par le héros de la révolution vont pousser nombre de calabrais comme Maria et Pietro à se révolter, prendre les armes, le maquis, en quête éperdue de justice et de liberté. C’est là qu’elle deviendra Ciccilla…
Ce sont donc aussi toutes ces aventures rocambolesques que la narratrice nous donne à vivre et ce jusqu’à son arrestation par les soldats, dans son repaire dans la forêt de Sila, en février 1864.
L’épopée passionnante de cette grande héroïne italienne Maria Oliviero permet de revivre les étapes qui ont conduit à l’unité italienne avec cette fameuse expédition des mille puis la déception qui s’en est suivie, en conduisant beaucoup à la révolte et à ce mouvement de résistance. Garibaldi avait suscité des espoirs fous chez les paysans et les couches les plus pauvres du sud de l’Italie qui pensaient qu’il allait les protéger, eux les opprimés, et allait améliorer leurs conditions de vie, mais il n’en a rien été et au contraire les conditions ont empiré.
C’est ainsi que Maria et Pietro et ceux qui rêvaient d’une Italie qui trouverait son unité dans l’égalité des paysans et du peuple, se sont retrouvés impliqués dans cette guerre civile et tout le roman dénonce cette guerre infâme menée contre ces brigands révoltés.
Giuseppe Catozzella remonte ainsi à l’origine de cette fissure Nord / Sud qui persiste encore aujourd’hui.
Mon intérêt s’est aiguisé en apprenant que Garibaldi avait confié à cette époque la direction de son journal L’Indipendente à son ami l’écrivain français Alexandre Dumas. Ce dernier, d’ailleurs aux côtés de Garibaldi le jour de son entrée dans Naples s’est inspiré de l’histoire du couple Maria Pietro en contant leurs exploits en feuilleton de sept épisodes, dans ce même journal.
Outre l’intérêt historique qui a hautement retenu mon attention, de très belles séquences dans la forêt qui n’a plus de secrets pour Maria depuis qu’elle y a vécu avec sa tante, m’ont particulièrement touchée. Il existe une véritable symbiose entre la jeune fille et la nature que Giuseppe Catozzella a su rendre à merveille.
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
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