"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Italie, 1848. Maria Oliverio, issue d'une famille paysanne calabraise, grandit dans une pauvreté qui l'empêche de déroger aux principes d'un monde sans avenir.
Profondément déçue par les promesses de l'unification du pays, la jeune fille va devenir la redoutée Ciccilla, une brigantessa en quête éperdue de justice et de liberté, dont le nom, bien au-delà de la vallée, résonnera bientôt dans toute l'Italie.
Giuseppe Catozzella relate l'épopée d'une grande héroïne italienne, qui bouleverse son destin pour honorer les idéaux de toute une nation.
Lauréat du Prix des Lecteurs du 36e Festival Littératures Européennes à Cognac.
Traduit de l'italien par Nathalie Bauer À propos de l'auteur Giuseppe Catozzella est un écrivain italien qui a étudié la philosophie à l'Université de Milan. Il a travaillé pendant dix ans comme consultant éditorial pour Arnoldo Mondadori Editore, puis, pendant cinq ans, comme rédacteur en chef de Giangiacomo Feltrinelli Editore.
« La reine des brigandes. » L'Obs « Une envolée historique, superbement menée, qui rend hommage à cette grande héroïne. » Page des libraires « Porté par une narration admirable empruntant quelque peu au genre du conte, ce roman, au plus près des faits historiques, nous accroche jusqu'à la fin. » Lire Magazine Littéraire « Pour la première fois, nous sommes confrontés à l'épopée d'une nation toujours sur le point de se faire. Catozzella a écrit ce livre dans un état de grâce. » Michela Murgia « Une lecture passionnante, un roman historique extrêmement dense. Un portrait d'un monde pauvre et brutal en quête de rédemption. » Simonetta Agnello Hornby « Chaque scène est vivante, chaque décor est crédible. Les personnalités sont convaincantes, bien définies. Mais la beauté naturelle de la Sila à laquelle appartient Ciccilla émerge tout particulièrement avec une certaine redondance, venant ainsi se greffer à la beauté de son âme. » Valerio Evangelisti, Tuttolibri
un roman intéressant,il nous plonge dans l'Italie du sud des années 1848 à 1864;sur fond d'unité italienne et d'une guerre civile pour promesses non tenues.C'est un récit s'appuyant sur des faits historiques se déroulant dans la région de la Sila, un haut plateau de la Calabre où Maria rebaptisée Ciccilia devient cheffe d'une bande . de brigands.Elle est la narratrice du récit et ce choix fait du livre un roman d'apprentissage : nous découvrons l'évolution
de Maria de ses 7 ans à ses 23 ans. C'est par là un texte féministe.
L'auteur y explore les racines de la guerre civile , les désillusions d'une révolution qui promettait tant,le Mal symbolisé par Teresa et par les puissants et le Bien symbolisé en partie par Maria.
Dans une première partie, l'auteur campe le contexte: Maria nait dans une famille pauvre, le père est journalier au service des puissants Morelli, la mère tissé pour les Gullo.Teresa, la mystérieuse soeur ainée qui avait été adoptée par des nobles est de retour , ses protecteurs ayant été tués.Elle a 19 ans , une assurance et des exigences hors du commun.Maria part vivre chez une tante.
Dans une deuxième partie consacrée à la situation de l'Italie,nous découvrons l'exaltation de Pietro , il rejoint comités et cercles qui intriguent pour l'unité de l'Italie,Garibaldi se proclame dictateur de la Sicile et annonce la distribution des terres,les conservateurs veillent et font tout capoter.la naissance de l'Italie n'est qu'une mise en scène. Pietro marié à Maria déserte quand il reçoit son ordre de conscription et rejoint dans les montagnes une bande de brigands qui guerroient contre ceux qui ont trahi le peuple.
Maria n'est pas dupe des infidélités de Pietro et des trahisons de sa soeur Teresa . Elle se venge.
La troisième partie déroule la vie de la bande de brigands.Et le récit s'achève par le procès de Maria.
Un point historique de l'Italie que je ne connaissais pas, une mine d'or d'informations qui donne envie de se plonger dans l'histoire de ce pays, si proche et dont je ne connais pas vraiment l'histoire.
Maria, devenue Cicilla répond à ce qu'elle a de plus charnel en elle ce besoin de Liberté et de Justice, jusqu'au don de soi, de sa jeunesse, de sa vie de femme pour ses idéaux . Cette grande héroïne du 19°S ,est une femme de courage ,intelligente.
Un roman documenté, poignant, qui prouve la force des idéaux, la rage de vivre plus que tout et malgré tout. Une histoire véridique qui affirme s'il fallait le démontrer que nos libertés fondamentales ne sont toujours dues qu'aux combats de quelques-uns contre les dominants de ce monde . Tellement d'actualité
Lu dans le cadre du prix de littérature Européenne de Cognac
Difficile de se plonger dans ce roman ! En effet, il y avait beaucoup d’éléments historiques que je ne connaissais pas. Je dirai même que j’ai eu du mal à rentrer dans l’histoire.
Pourtant, j’ai bien fait d’insister car je me suis complètement laissée prendre par l’histoire de la redoutable Ciccilla.
1848, Maria Oliverio grandit dans la pauvreté. Dans l’espoir d’offrir une vie meilleure à sa sœur aînée Teresa, ses parents l’ont fait adopter par un couple de riches napolitains. Un jour ils écrivent pour adopter Maria également. Mais la vie de Teresa bascule, ses parents « adoptifs » sont assassinés et la voilà obligée, après le luxe, de revenir vivre dans la pauvreté et la misère. Elle tiendra Maria pour responsable et à partir de ce jour ne pensera qu’à se venger !
Forcer d’arrêter l’école et de commencer à travailler avec sa mère, Maria rencontre Pietro un jeune homme rempli d’espoir (et de violence) qui croit en une Italie unifiée, une Italie juste ! et en Garibaldi qui « promet à ceux qui prendront les armes et qui appuieront la révolution et l’Unité de l’Italie sous l’égide de Victor-Emmanuel que les terres seront redistribuées. Le prix du sel et de la farine sera amputé de moitié. Les impôts communaux seront abolis. L’usage collectif des terres sera reconnu. Vous pourrez coupez du bois, pêcher, chasser…..comme des citoyens libres ».
Commence alors pour tous les 2, une vie de combat pour la justice et la liberté…. une vie de brigands : piller les riches, les faire payer !
Déçue par de vaines promesses, Ciccilla va devenir, la brigantessa la plus célèbre d’Italie, une héroïne en quête de liberté et de justice !
Je l’ai dévoré !
Dans Brigantessa, mot italien signifiant femme dévouée au brigandage mais aussi femme audacieuse avec peu de scrupules, le titre italien étant Italiana (Italienne), Giuseppe Catozzella raconte la vie de Maria Oliverio dite Ciccilla née en 1841, devenue cheffe d’un groupe de brigands calabrais.
Ce qui fait la valeur de ce roman historique qui se déroule essentiellement sur le plateau montagneux de la Sila en Calabre, de 1848 à 1864, c’est qu’il s’agit d’une histoire véridique et que le destin de cette femme s’inscrit dans l’Histoire de la naissance de l’Italie.
Dans l’incipit, nous apprenons que Maria Oliverio a été présentée devant le Tribunal militaire de Catanzaro le 15 février 1864.
Après quelques phrases de description vestimentaire et la déclinaison de son identité celle-ci prend la parole et commence à raconter comment elle a échoué devant le juge militaire.
Elle décrit d’abord le déroulement de son enfance en Calabre, au milieu du 19e siècle, sa vie au sein d’une famille pauvre. Ses parents sont journaliers, au service des Morelli et assurent avec peine la subsistance de leurs six enfants.
Maria, élève brillante a cru un moment pouvoir aller au lycée. Cette espérance lui a procuré une véritable et intense sensation de liberté. Quand elle comprend qu’elle ne pourra s’y rendre, sa sœur aînée Teresa lui ayant promis de tout faire pour gâcher sa vie, c’est une profonde désillusion. Cette rivalité entre les deux sœurs aura beaucoup d’impact sur le destin de Maria.
La jeune femme va trouver l’amour auprès de Pietro et rejoindra celui-ci engagé en faveur de l’unité italienne pour assister à Naples au triomphe de Garibaldi.
Mais les promesses non tenues par le héros de la révolution vont pousser nombre de calabrais comme Maria et Pietro à se révolter, prendre les armes, le maquis, en quête éperdue de justice et de liberté. C’est là qu’elle deviendra Ciccilla…
Ce sont donc aussi toutes ces aventures rocambolesques que la narratrice nous donne à vivre et ce jusqu’à son arrestation par les soldats, dans son repaire dans la forêt de Sila, en février 1864.
L’épopée passionnante de cette grande héroïne italienne Maria Oliviero permet de revivre les étapes qui ont conduit à l’unité italienne avec cette fameuse expédition des mille puis la déception qui s’en est suivie, en conduisant beaucoup à la révolte et à ce mouvement de résistance. Garibaldi avait suscité des espoirs fous chez les paysans et les couches les plus pauvres du sud de l’Italie qui pensaient qu’il allait les protéger, eux les opprimés, et allait améliorer leurs conditions de vie, mais il n’en a rien été et au contraire les conditions ont empiré.
C’est ainsi que Maria et Pietro et ceux qui rêvaient d’une Italie qui trouverait son unité dans l’égalité des paysans et du peuple, se sont retrouvés impliqués dans cette guerre civile et tout le roman dénonce cette guerre infâme menée contre ces brigands révoltés.
Giuseppe Catozzella remonte ainsi à l’origine de cette fissure Nord / Sud qui persiste encore aujourd’hui.
Mon intérêt s’est aiguisé en apprenant que Garibaldi avait confié à cette époque la direction de son journal L’Indipendente à son ami l’écrivain français Alexandre Dumas. Ce dernier, d’ailleurs aux côtés de Garibaldi le jour de son entrée dans Naples s’est inspiré de l’histoire du couple Maria Pietro en contant leurs exploits en feuilleton de sept épisodes, dans ce même journal.
Outre l’intérêt historique qui a hautement retenu mon attention, de très belles séquences dans la forêt qui n’a plus de secrets pour Maria depuis qu’elle y a vécu avec sa tante, m’ont particulièrement touchée. Il existe une véritable symbiose entre la jeune fille et la nature que Giuseppe Catozzella a su rendre à merveille.
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Calabre, milieu du XIXè siècle.
Intégrée au Royaume des Deux-Siciles, la région est sous le joug du roi Bourbon Ferdinand Ier. Féodal, le système donne tous les droits aux aristocrates, propriétaires terriens, qui exploitent une main-d’œuvre misérable, sous payée et corvéable à merci. L’unification de l’Italie est un doux rêve qui fait de plus en plus d’émules. Sous la bannière de Victor-Emmanuel, roi de Savoie, le chef de guerre Giuseppe Garibaldi incarne l’espoir pour ce peuple opprimé qui croit en la redistribution des terres, en la suppression des impôts sur le sel, en une vie meilleure. Mais si les Calabrais, qui ont rejoint Naples en masse pour combattre dans les troupes garibaldiennes, reviennent au pays en vainqueurs, ils découvrent très vite que les promesses ne seront pas tenues. Les riches soutiens des Bourbons ont tôt fait de retourner leur veste et continuent d’exploiter leurs serfs sous les couleurs des Savoie. Déçus et révoltés, certains prennent le maquis pour devenir des hors la loi vivant dans les montagnes, attaquant les grandes propriétés, rançonnant les aristocrates, se jouant des bersagliers chargés de les pourchasser et de les éliminer. Ces hommes sont parfois accompagnés par des femmes chargées de l’intendance mais Maria Oliverio est faite d’un autre bois. Surnommée la Ciccilla, elle a pris les armes au côté de son mari Pietro pour devenir une véritable légende calabraise. Elle n’a que vingt-deux ans lorsqu’elle est arrêtée et condamnée à mort.
Les racines de sa contestation naissent au sein de sa famille. Son père est ouvrier agricole, sa mère tisserande, le couple a de nombreux enfants dont une fille ainée, Teresa, qu’ils ont été forcés de donner à l’adoption à Naples. Et quand Teresa revient après la mort de ses parents adoptifs, elle n’est que haine envers sa famille et surtout envers Maria qu’elle accuse d’être responsable de sa déchéance. Teresa n’aura de cesse de faire souffrir sa cadette, semant les graines de la rébellion chez cette fille douce et intelligente dont elle voulait couper les ailes.
Très bien documenté, ce roman historique est un condensé de connaissances sur l’Italie d’avant la réunification. Malheureusement, il lui manque le souffle épique que méritait cette héroïne hors du commun. Giuseppe Catozzella ne réussit pas à faire l’amalgame entre livre d’histoire et roman d’aventures. L’histoire est longue à se mettre en place et finalement, la ‘’carrière’’ de brigande de la Ciccilla est réduite à la portion congrue. Une lecture intéressante qui se lit bien mais n’emporte pas. De solides références mais un manque de passion.
Difficile de traduire brigantessa car le mot brigande est peu usité en français. Et puis Brigantessa, ça sonne comme un nom de guerre, ce qui convient pleinement à la rebelle, la farouche Ciccilla.
Avant que les évènements, nombreux, ne la poussent à devenir Ciccilla, la jeune Maria est une jeune fille pauvre de Calabre au royaume des deux Sicile. Nous sommes en 1830 et l’unité de l’Italie se réalisera en 1861 avec à sa tête, le roi Victor-Emmanuel, ancien roi de Savoie.
Maria grandit dans la pauvreté tandis que Teresa sa sœur ainée vit dans l’opulence des riches depuis qu’elle a été adoptée par le comte Tommaso et la comtesse Rosanna.
Tandis que Teresa prend pour époux un homme falot mais issu d’une famille riche et influente, Maria épouse un charbonnier : Pietro. Idéaliste, Pietro, part rejoindre l’armée de l’unité italienne sous les ordres de Garibaldi.
Les promesses de Garibaldi et du roi Victor-Emmanuel ne sont pas tenues : L’usage collectif des terres, l’abolition des impôts sur la farine et le sel ainsi que le partage des terres domaniales, rien de cela n’est acté et le peuple, qui a versé son sang au côté du roi, est toujours aussi miséreux et asservi par ces « messieurs » qui possèdent tout.
Pendant ce temps, la vilenie de Teresa envers sa sœur ne faiblit pas et Maria se bat avec courage et obstination contre l’adversité et les trahisons. La jalousie féroce de l’aînée va précipiter Maria vers un destin tragique. Maria va devoir fuir dans les bois où elle rejoint Pietro et sa troupe de bandits. Les brigands, sorte de Robins des bois, se battent contre le pouvoir et les riches qu’ils rançonnent au bénéfice du peuple écrasé par les impôts et la misère. Poursuivis sans relâche, ils trouvent aide et protection auprès de la population. Maria devient alors Ciccilla la Bringantessa en compagnie de sa louve Bacca
Victor-Emmanuel, roi d’Italie, proclame : « Les coupables de crime de brigandage qui s’opposeront, arme au poing, à la force publique seront fusillés »
Pourchassés, parfois trahis, leur vie est difficile et, pourtant, ils croient à leur idéal révolutionnaire.
« Ils rêvent aux exploits de Spartacus, l’esclave qui a soulevé le peuple contre Rome et qui est mort au combat en homme libre. La mort ne les effraie pas, ils savent que c’est leur destin de révolutionnaires et l’acceptent car leur cause est juste. »
Très vite, la renommée de Cicccilla va s’étendre et passer les frontières jusqu’à arriver aux oreilles du romancier Alexandre Dumas.
« En Calabre et dans le reste de l’Italie, on évoquait une femme terrible et féroce qui vivait dans la forêt et se battait contre les Italiens. On me dépeignait comme un monstre, moitié animal et moitié femme, un être porteur de mort et de destruction, la terreur des bersagliers »
Le parti pris de Giuseppe Catozzella d’écrire l’histoire de Maria Oliviero à la première personne nous la rend vivante et humaine. Loin du monstre qui sème la terreur qu’on a pu dépeindre, la Brigantessa se révèle généreuse, forte et idéaliste. Elle se battra pour sa liberté mais le tourbillon de l’histoire l’emportera vers son destin de hors la loi et de rebelle.
Les personnages ont une réelle consistance. L’enthousiasme, la passion de l’auteur pour la brigantessa sont communicatifs et je n’ai pas boudé mon plaisir en dévorant le récit épique et romanesque de cette héroïne passionnée et éprise de liberté Je remercie les éditions Buchet Chastel et Babelio pour cette belle découverte.
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