"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
J’aime beaucoup cet auteur que j’ai connu avec « Je suis noir et je ne mange pas de Manioc », il dépeint très bien les travers de notre société, fait la chasse aux préjugés et nous montre habilement combien il est bas d’en avoir.
Ici, il s’intéresse plus particulièrement aux jeunes et à la banlieue, comment sont-ils perçus ? quelles sont leurs aspirations ? leurs rêves ? ‘auteur dénonce la démission des adultes, des parents et de l’autorité ainsi que les discriminations faites en fonction de la couleur de la peau ou des ethnies.
C’est avec panache, talent et humour qu’il demande au lecteur de la réflexion et du discernement. C’est avec beaucoup d’intérêt que je l’ai lu et je le conseille aux lycéens et aux personnes qui souhaitent trouver des solutions plutôt que fustiger l’autre, l’autre cet étranger que l’on aime accuser de tout les maux de la société.
C’est sans concession et sans ambiguïté que l’auteur livre ses interrogations et ses réponses. Un livre qui invite à débattre, à se questionner, à échanger dans la joie et la compréhension mutuelle.
je le ferais lire à mes ados, je trouve que c’est un bon moyen de lancer des débats constructifs et positifs.
VERDICT
Vous l’aurez compris j’ai beaucoup aimé et c’est une vraiment bon livre qui traite différemment de thèmes souvent abordés de manière cavalière et inutile. Allez un peu de culture n’a jamais fait de mal.
Gaston Kelman nous propose ici un ouvrage plus qu'intéressant, pour qui veut se pencher sur le problème du racisme, notamment en France, le racisme de "faciès", vis-à-vis des noirs ou des maghrébins, car comme il le souligne à plusieurs reprises, un étranger de type caucasien ne connaîtra pas cette forme de racisme.
Il traite le problème sous tous les angles. D'une part il reproche aux "blancs" de penser que les "noirs" sont inférieurs à eux, mais d'autre il fait remarquer à ceux qui veulent tenter leur chance en France qu'ils doivent s'intégrer, c'est-à-dire se plier aux lois, à la citoyenneté, au savoir-vivre applicables en France, et estime que c'est la moindre des choses que de respecter le règlement du pays qui les accueille.
Il déplore le racisme récurrent envers les noirs nés sur le sol français, tout autant français que n'importe lequel d'entre eux, mais qui souffrent de leur différence de couleur et sont rattachés bien malgré eux à des origines dont ils ignorent presque tout.
L'auteur propose plusieurs solutions, notamment un suivi de chaque famille arrivant en France, une obligation d'apprendre le français, de respecter les règles, de s'occuper comme il se doit de sa progéniture, de s'adapter aux logements qui leur sont proposés, en évitant d'importuner les voisins... De s'intégrer, en somme, et il demande aux pouvoirs publics de leur en donner les moyens.
Vision très lucide que celle de ce Bourguignon qui s'inquiète pour l'avenir de ses propres enfants et peine déjà à les rassurer quand ils sont victimes de remarques racistes.
A lire, pour voir les choses sous un autre angle et découvrir, parfois, des faits abjects qu'on ignore.
Gaston Kelman est né au Cameroun en 1953. Il a exercé pendant dix ans la fonction de directeur de l'Observatoire du Syndicat d'Agglomération Nouvelle de la ville d'Evry. Il est auteur d'essais, notamment "Je suis noir et je n'aime pas le manioc" (2004), "Au-delà du Noir et du Blanc" (2005) et "Les Blancs m'ont refilé un Dieu moribond "(2007).
Résumé : Souvenez-vous : la coupe du monde 1998 et son grand élan black-blanc-beur. Certains pourfendaient déjà cet espoir-baudruche, illusion naïve et qui finit par faire « pschitt ». Les problèmes étaient là : mythe de l'éboueur, mauvaise conscience d'un ancien pays colonisateur, mal-intégration d'une minorité qui s'imagine inférieure, marquée au fer rouge... En 2004, Gaston Kelman lançait son Je suis noir... comme un pavé dans la mare. Féroce et toujours juste, volontiers provocateur et gaulois, ce bourguignon « par choix » disait le malaise et analysait les dysfonctionnements. Une foule d'anecdotes vécues et d'articles polémiques qui, pour une fois, attaquaient les problèmes de fond. En ces temps d'identité nationale troublée, lire Gaston Kelman est décidément une priorité.
J'ai rencontré Gaston Kelman au Printemps du livre de Montaigu (Vendée) en avril 2006. Il m'a dédicacé un exemplaire de "je suis noir... manioc" (la version poche 10/18 à l’époque). C'est un homme charmant qui prend le temps de discuter avec ses lecteurs.
Son livre m'a beaucoup plu. Les idées reçues sur les noirs (taille du sexe, couleur de peau...), le racisme, les préjugés tenaces sont abordés souvent sous forme d'anecdotes mais l'auteur connaît son sujet et sait captiver le lecteur en utilisant un savant mélange d''humour, de franchise et de clairvoyance.
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