Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
Alors, soyons honnête, je ne m'attendais absolument pas à ça ! Le titre dit tout : c'est terrible ! Si le début paraissait classique, nous nous trouvons par la suite projetés dans un conte cruel et sanglant qui nous surprend jusqu'à la fin. On se demande où cette histoire va mener, et la révélation finale est savoureuse (même si j'y avais pensé pendant la lecture).
Meralli nous plonge dans une mégalopole asiatique à travers l'univers impitoyable de la politique.
Coup bas, mauvaises fréquentation et appât du pouvoir voilà l'univers dans laquelle notre attachant héros va se retrouver.
Alors qu'il est censé effectuer son contrat sans réfléchir ce dernier va se retrouver devant un dilemme, en effet il s'avère être le seul personnage humain de l'histoire et va devoir faire des choix lourds de conséquences.
L'auteur nous propose une narration rythmée qui nous alpague sans attendre. Traque, course-poursuite et tentative d'assassinat, tous les éléments sont réunis pour proposer un polar efficace qui n'a rien à envier à quelques bonnes productions télévisuelles du même style !
Graphiquement c'est très réussi, le coup de crayon nous décline des personnages comme des décors dur et amoché jouant pleinement leurs rôles et proposant une ambiance urbaine marquante.
En bref Kill Annie wong est une très bonne surprise. Un thriller réussi en tout point pour divertissement totale, clairement très bon #instantbd.
Cette bande dessinée commence par une planche en noir et blanc, une plongée dans le coeur de ce tueur emmuré dans ses peurs et ses obsessions. Toute la narration est un jeu de piste pour comprendre, cerner cet homme qui livre peu de choses de lui. Ce sont les sons entendus et les images de son inconscient qui nous le révèlent. Physiquement, Enzo impressionne, une masse de muscles, un regard difficilement accessible et une capacité à se sortir de nombreuses situations. Il évoque la figure de Léon, personnage créé par Luc Besson et interprété par Jean Reno. C’est une vraie référence au sens où Enzo le formalise. On se demande même si sa personnalité ne le pousse pas à quitter facilement la réalité pour vivre dans ses rêves et le cinéma. Ce décalage, son rapport au réel augmentent la confrontation avec le monde et les autres.
Les scènes d’action sont fortes, la violence jaillit de ce tueur sans jamais le laisser indemne. Tout au long de l’histoire, son corps accumule les coups et toute l’énergie négative des autres. Il y a, autour de lui, un mari producteur jaloux et pervers, des mandataires aveugles, des hommes de main seulement animés par le désir de mort. De cette foule, Enzo livre toutes ses nuances. Annie Wong est un révélateur. Il la regarde, tient à sa vie. La chanteuse quitte le joug imposé par son mari. Elle veut être et ne plus paraître. En quittant ce statut, elle déplace tout autour d’elle. Elle prend sa liberté et ne veut plus dépendre du regard des hommes autour d’elle. Cette relation complexe entre Annie et Enzo est forte et sensible. Le chant, don de la femme et passion de l’homme, côtoie la violence de la course poursuite qui bouleverse leur histoire. Le tragique leur colle à la peau et ne les lâchera pas.
Graphiquement, cette bande dessinée est une exploration d’un décor urbain étouffant, brutal et aux couleurs très évocatrices. On sent ce qui pèse sur l’état d’esprit et les âmes de tous ces personnages qui semblent plonger dans l’obscurité. Au milieu de cela, le chant d’Annie Wong est une merveilleuse lumière.
J’avais tellement apprécié Tropique de la violence, ce roman de Nathacha Appanah qui nous fait découvrir l'île de Mayotte, sa beauté mais surtout la situation intolérable dans laquelle vivent ceux qui viennent y trouver refuge, que, lorsque j’ai vu à ma médiathèque la BD éponyme de Gaël Henry, adaptée du roman, je n’ai pas hésité à l’emprunter !
Malheureusement, j’ai été assez déçue, déçue à la fois par l’histoire à mon goût, trop condensée et beaucoup moins explicite que dans le roman, et surtout par les dessins. Je n’ai pas su apprécier les dessins de Gaël Henry, à commencer par celui de la couverture représentant Moïse adolescent. Moïse est le bébé que Marie, cette infirmière de nuit, en mal d’enfant, a accueilli. C’est une jeune réfugiée des Comores arrivée au Centre hospitalier de Grande-Terre, atterrée, qui le lui remet en s’enfuyant aussitôt. Elle a seulement dit : « Lui bébé du djinn. Lui porter Malheur avec son œil ». En fait, le bébé est atteint d’hétérochromie, c’est-à-dire d’une différence de couleur entre l’iris des deux yeux. C’est avec ce personnage que nous allons entrer dans un tourbillon de violence incroyable.
Si les dessins des personnages m’ont déplu, j’ai trouvé par contre les couleurs fort belles et l’idée de faire intervenir les fantômes des quatre personnages que sont Marie, Moïse, Bruce et Bosco, le chien apporte une touche de fantastique originale.
J’ai apprécié la carte de l’île de Mayotte placée en début d’ouvrage qui permet de mieux se situer sur ce département français aux plages et cocotiers de rêve mais rongé par la violence et le chômage.
Ce roman graphique, fidèle au livre de Nathacha Appanah, à la dimension politique forte, est un récit puissant et une véritable plongée dans l’enfer d’une jeunesse livrée à elle-même.
Chronique illustrée à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
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