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L’histoire de Kristina la reine garçon est l’adaptation d’une pièce de théâtre québécoise. C’est le récit de Kristina élevée comme un garçon par son père. Elle fut nommée « roi de Suède » et accéda au trône. Elle devait régner sur la Suède de 1632 à 1654.
On découvre dès les premières pages, une jeune femme au juron facile et qui part à la chasse comme un homme. Son cousin est l’un de ses prétendants mais elle refuse de se marier.
« Le mariage entraine des sujétions que je ne saurais encore goûter et je ne puis déterminer le moment où je pourrai vaincre cette répugnance !
Je n’arrive pas encore à me faire à l’idée qu’un homme puisse user de moi comme un paysan de son champ. »
Elle s’habille comme un homme, se moquant des conventions. Elle jure, sait se montrer brutale mais parle plusieurs langues, c’est une grande érudite. On la voit discuter avec Descartes qu’elle a invité à sa cour.
Féministe avant l’heure, refusant de donner un héritier au trône, elle dérange l’ordre établi à une époque, le XVIIe siècle, où le pouvoir est patriarcal.
Choisissant une vie sans la contrainte du pouvoir, elle finira par abdiquer au profit de son cousin, quittant la Suède pour Rome en emportant sa fabuleuse fortune.
Kristina était une personnalité hors du commun et qui détonnait à son époque. Ce roman graphique me l’a faite découvrir
Les dessins dans les tonalités de bruns et de couleurs sourdes, donnent une impression de pesanteur au contraire de Kristina, flamboyante et excessive en tout.
Ne connaissant pas le personnage, j’étais curieuse de découvrir cette reine anticonformiste, inconvenante et féministe avant l’heure. Le portrait est haut en couleur mais l’histoire m’a laissée sur ma faim concernant les références historiques.
Si ce roman graphique s’intitule » Frida Kahlo », il ne raconte pas uniquement la vie de l’artiste mexicaine mais se penche sur cette période où elle accueille et fréquente Léon Trotski, cadre du parti communiste russe en exil que la Norvège ne veut plus sur son sol.
C’est ainsi que Léon Trotski et son épouse Natalia s’installent à la casa Azul.
Entre réunions et manifestes, nous suivons les méandres politiques, assistons aux jeux de séduction entre les différents protagonistes. Léon Trotski va avoir une relation amoureuse avec Cristina, sœur de Frida ainsi qu’avec cette dernière tandis que Diego Rivera continue de séduire ses assistantes et ses modèles. L’amour se vit librement parmi ces artistes à l’exubérance un peu folle.
Frida est une artiste mais aussi une femme de caractère qui sait ce qu’elle veut et qui défend sa liberté. Malgré les relations difficiles entre elle et Diego, ces deux-là ne pourront jamais se quitter vraiment.
On sait, bien sûr que le séjour de Léon Trotski se termina tragiquement puisqu’il sera finalement assassiné, mais ce qui ressort de ce récit, c’est son compagnonnage avec le couple de peintres mexicains dont la fureur de vivre et les passions tumultueuses ne laissent aucun répit.
J’ai été séduite par cette envolée bouillonnante de trois destins racontés sans filtres et parfois, avec un certain humour. Les réparties sont vives, voire crues et donnent l’ambiance.
Le dessin tonique de Flore Balthazar se pare de couleurs chatoyantes à l’image des tableaux de Frida Kahlo.
Ce n’est pas un album qui permet de découvrir la vie de l’artiste mexicaine dans sa complexité mais cela reste une lecture plaisante.
« Quelle reine inflexible que ce roi ! »
1650, Kristina est sacrée Reine de Suède. Elle qu’on a pris pour un garçon à sa naissance, qui a été élevée comme un prince, aura un destin singulier et deviendra un personnage iconique.
Je découvre une femme passionnante, curieuse, féministe avant l’heure, une femme qui refuse les conventions, le mariage, qui cherche à comprendre l’amour, qui veut la paix et permettre à son peuple de quitter l’illettrisme. Elle demande la présence du philosophe René Descartes à ses côtés pour comprendre ses sentiments, les tourments de son âme qui la mènent à désirer passionnément sa dame de compagnie et fuir la rigueur du Luthéranisme.
Un récit finalement très contemporain qui résonne sensiblement avec des problématiques très actuelles… et qui donne lieu à des dialogues savoureux, très bien écrits. Le tout dans un dessin élégant qui nous replace sans mal dans le contexte historique.
Au final voilà un album très intéressant sur une femme libre, une femme en avance sur son temps, un personnage qui mérite d’être mis en lumière. J'aurais d'ailleurs apprécié un récit plus long et la présence d'un cahier historique.
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