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Pour un premier roman certes court, Corinne Molina met déjà en avant un talent certain. Elle magne sa plume comme le ferait Arnaud le peintre et personnage principal, avec passion. Elle accouche comme lui de ses toiles un peu dans un état second mais avec une maîtrise incroyable. On se trouble en la lisant, elle qui sait évoquer l’érotisme sans pudeur. Notre sang se glace aussi par la violence qu’elle prend soin de poser dans son roman tel l’ouvre pictural d’un de nos plus vils cauchemars. Elle jongle habilement entre délice et cruauté. Ce roman va même au-delà de la simple histoire fantastique entre érotisme et vampirisme. En entrant au cœur de l’esprit tourmenté de ce peintre, d’où le titre impeccablement choisi « Les limbes du peintre », on se pose des questions existentielles, telle que la quête de l’idéal, d’une sorte d’âme sœur, l’interrogation sur le soi, ce que nous sommes, entre le bien et mal. Qui n’a pas en lui un côté obscure ? Il est aussi question des désirs profonds assouvis ou non. Corinne Molina se démarque ainsi des romans fantastiques trop romancés ou spécifiquement classés dans les lectures pour jeunes adultes. D’ailleurs, son roman ne nous dévoile pas ce genre de couverture telle pour appâter les jeunes adolescentes rêvant d’un homme trop idéal. Elle aurait bien plutôt pu être tirée d’une bande dessinée pour adultes passionnés d’érotisme ou encore de dessins sanglants. Ici, on ne cherche pas à sublimer une fausse réalité, on peint bien plutôt une réalité fantastique pour mieux découvrir une réalité. Le dualisme de l’homme entre autre ici dévoilé dans les limbes du peintre, dans son esprit tourmenté et à vif, un visage entre noirceur et séduction, beauté et difformité, bien et mal que les jeux d’ombres de la couverture nous rappellent sans nul doute. Et la jeune femme Elena proie blanche derrière le prédateur aux couleurs sombres et sanguinaires, déjà la gorge rougeoyante sous un foulard délicat comme un signe de sa destinée. Et quelle destinée, car Corinne Molina nous écrit une chute spectaculaire, renversant l’humanité au profit de la bestialité vampirique. Alors, le lecteur peut alors se demander si nous ne sommes pas tous des prédateurs en puissance sous une identité bien rangée. Fascinant !
Le seul reproche à l’auteur serait la brièveté de son œuvre alors qu’elle aurait pu développer davantage son histoire pour enfoncer davantage le lecteur dans des limbes tel un puits sans fond. Amener le lecteur à vivre plus intensément la tourmente du peintre comme la sienne propre, développer l’horreur jusqu’à ce que l e frisson nous colle à la peau. Ici on sort peut-être trop vite de l’histoire, cela en devient un peu frustrant.
Entre réalité et fantasmes, entre jour et nuit, bien et mal ; il n’y a parfois qu’un pas….
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